Journée Italissimo – En direct – Samedi 10 avril 2021 – 16h/18h/20h

Italissimo, festival de littérature et culture italienne, est prévu début juillet et – toute l’équipe du festival croise les doigts – en présence du fidèle public de la manifestation (Maison de la Poésie, Paris 3e). Dans cette attente et cet espoir, les organisateurs ont eu la bonne idée d’organiser, le samedi 10 avril, une journée spéciale de rencontres et de lectures virtuelles construites autour de Dante Alighieri  et de l’œuvre de l’écrivaine sicilienne Goliarda Sapienza, deux piliers de la culture italienne, que réunit un pont de cinq siècles.

Affiche créée par l’illustrateur Franco Matticchio pour Italissimo

De Dante Alighieri,  «père de la langue italienne», cette année marque le 700ème anniversaire de la mort. Sa Divine Comédie, chef d’œuvre parmi les chefs-d’œuvre, célèbre en trois chants, de l’Enfer au Paradis, en passant par le Purgatoire, la représentation du monde catholique au Moyen- Age. Le texte est devenu une référence incontournable de la culture occidentale, son influence est incommensurable.

Goliarda Sapienza n’a pas connu l’ampleur de sa renommée actuelle. Née en 1924 à Catane, ses parents, socialistes opposants au régime fasciste, lui donnent une éducation libre, loin des systèmes imposés. D’abord comédienne, elle se consacre à l’écriture à la fin des années 1960. Son livre devenu culte, L’Art de la joie, sera d’abord refusé à la publication en Italie et il faudra attendre la traduction française posthume en 2005 pour qu’il soit enfin et justement reconnu. Depuis, les lecteurs ont découvert l’œuvre exceptionnelle de Goliarda Sapienza, une «autobiographie des contradictions» où s’entremêlent récits de vie et épisodes imaginaires.

LES TROIS RENCONTRES DU SAMEDI 16 AVRIL:

________________
16h – « LA VRAIE VIE DE DANTE 1265-1321 »
Avec Alessandro Barbero & Diego Marani
Rencontre animée par Fabio Gambaro

L’historien médiéviste et romancier Alessandro Barbero publie une biographie trépidante du héraut des lettres italiennes. Un portrait vivant qui révèle l’homme de son temps, loin de la sacralisation du Poète à laquelle se livrent bien des commentateurs ! « Je ne cherche pas à expliquer pourquoi, sept cents ans après la mort de Dante, il vaut encore la peine de lire La Divine Comédie : je raconte la vie d’un homme du Moyen-Age, qui eut des parents, des oncles, des tantes et des grands-parents, qui alla à l’école, tomba amoureux, se maria et eut des enfants, s’engagea dans la politique et fit la guerre, connut des succès et des malheurs, la richesse et la pauvreté. Sauf que cet homme est l’un des plus grands poètes qui aient jamais foulé la terre. »
Rencontre organisée avec le soutien de l’Ambassade d’Italie en France.

À lire – Alessandro Barbero, Dante, trad. de l’italien par Sophie Royère, Flammarion, 2021 (en italien aux éditions Laterza en 2020).

Lien à l’événement sur le site de la Maison de la Poésie

_______________
18h – « DANTE, LE LIEU OÙ NOUS… »
Par Patrick Boucheron & Mélanie Traversier
Conférence-lecture

Au dernier chant du Paradis, Dante s’écrie : « veder voleva come si convenne/l’imago al cerchio e come vi s’indova », « Je voulais voir comment se joint/l’image au cercle et comment elle s’y… » Elle s’y quoi ? Elle s’y noue ? Que désigne indovarsi, néologisme désignant l’élan, l’élan de se mettre dans le lieu où… ? Et ce lieu, y sommes-nous encore ? Comment traduire ce vers ?
Dante guide son lecteur dans le périple de l’invention poétique. La comédienne Mélanie Traversier, et l’historien Patrick Boucheron proposent de prêter l’oreille à cette politique d’un parler commun, pour que la langue souveraine et maternelle renaisse sous nos pas.

Lien à l’événement sur le site de la Maison de la Poésie

_______________
20h – L’ART DE LA JOIE DE GOLIARDA SAPIENZA
Lecture par Anna Mouglalis

L’Art de la joie c’est le roman d’une vie, celle de la Sicilienne Modesta, née sur les pentes de l’Etna en 1900. Le chaos misérable de son enfance et les hasards de l’existence font d’elle l’héritière insoumise d’une famille de nobles dégénérés. Il ne s’agit pas pour autant d’un conte de fée moraliste. Le récit du destin de Modesta, que Goliarda Sapienza a mis dix ans à écrire, est un intense roman d’apprentissage où la foi en la liberté, personnelle, sociale et politique, exulte. Anna Mouglalis, qui prête sa voix profonde à la lecture de ce texte, confesse avoir été modifiée par ce livre, il a « changé [son] regard sur le monde. »

Les éditions du Tripode, qui ont permis la redécouverte de cet immense roman en 2005, se sont engagées dans la publication des œuvres complètes de Goliarda Sapienza.

Lien à l’événement sur le site de la Maison de la Poésie


//   EN DIRECT //

Vous pourrez suivre en direct ces trois événements sur la page Facebook ou la chaîne Youtube de la Maison de la Poésie et les retrouver ensuite à tout moment sur cette même chaîne: https://www.youtube.com/channel/UCOEvfVqVc0wBWkqaoqlnxag/videos

Article précédentLa Divina Commedia nel cinema. Dante alla Stranieri di Perugia.
Article suivantEtiopia e Eritrea – Il Colonialismo italiano e la guerra attuale nel Tigrai
Evolena
Michèle Gesbert est née à Genève. Après des études de langues et secrétariat de direction elle s'installe à Paris dans les années '70 et travaille à l'Ambassade de Suisse (culture, presse et communication). Suit une expérience associative auprès d'enfants en difficulté de langage et parole. Plus tard elle attrape le virus de l'Italie, sa langue et sa/ses culture(s). Contrairement au covid c'est un virus bienfaisant qu'elle souhaite partager et transmettre. Membre-fondatrice et présidente d'Altritaliani depuis 2009. Coordinatrice et animatrice du site.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

La modération des commentaires est activée. Votre commentaire peut prendre un certain temps avant d’apparaître.