Dossier célèbres affaires criminelles italiennes/n°4/ Première partie. Dans ce numéro, Bernard Hautecloque, italophone et italophile, considéré comme un des meilleurs spécialistes français de l’histoire criminelle, nous raconte l’histoire de la comtesse Pia Bellentani. Il «caso Bellentani», ultra médiatisé à l’époque, est aussi connu en Italie sous le nom de «delitto dell’ermellino». La protagoniste de ce fait divers survenu au Grand Hôtel Villa d’Este à Cernobbio sur les rives du lac de Côme est une femme belle, riche et élégante de la haute société milanaise. Il est plus de minuit ce 15 septembre 1948, la fête bat son plein. Soudain, un coup de pistolet; un homme, l’industriel Sacchi, touché au cœur, s’écroule. Mais chut…! Laissons notre auteur dévoiler les tenants et aboutissants de toute l’affaire qui prouve, une fois de plus, que l’argent ne fait pas le bonheur.
PARTIE I
En 1948, tout le monde voulait oublier la guerre. Et les journalistes avaient remarqué que les deux sujets favoris du public étaient la chronique mondaine et les faits divers. L’affaire Pia Bellentani fut pour eux une aubaine, car elle réunissait les deux.
Pia Caroselli, devenue comtesse Bellentani par son mariage, était née le 29 janvier 1916 à Sulmona (le village natal d’Ovide), dans la province abruzzaise de L’Aquila. Son père, Romeo Caroselli[1] était un self-made-man qui, après avoir débuté dans la vie comme quincaillier, avait fait fortune dans le bâtiment, accumulant un patrimoine considérable. Ses parents, soucieux de ne pas faire peser sur leur fille le poids de leurs origines modestes, ne négligèrent rien – collège huppé en Suisse, leçons de piano, séjours à l’étranger – pour son éducation.
Pia était donc une femme cultivée: elle s’intéressait à l’histoire de l’art, parlait et lisait très correctement le français et l’anglais, jouait du piano en véritable virtuose. Elle aimait aussi la littérature, la poésie et n’aurait pas détesté faire des études universitaires. Née deux générations plus tard, elle aurait pu faire carrière dans l’enseignement ou le journalisme. Mais, dans la bourgeoisie provinciale des années 1930, pareil projet aurait été une incongruité. Quand Pia eut 20 ans, ses parents la firent revenir à Sulmona. Non, certes, pour qu’elle y passe le reste de sa vie, au contraire. L’ambitieux Romeo Caroselli, pour parachever sa propre réussite sociale, avait conçu le projet, une quasi-obsession, de marier ses filles dans l’aristocratie; ou, du moins, la haute bourgeoisie. Cela ne s’annonçait pas si difficile, car la jeune Pia se distinguait par sa beauté, la qualité de sa conversation et sa dignité. Au cours des années 1936 et 1937, plusieurs notables de Sulmona et de L’Aquila demandèrent sa main et furent dédaigneusement repoussés par les parents. Pas question que la jeune Pia épouse un médecin ou un notaire quelconque, elle méritait beaucoup mieux! Telle était la ferme opinion du Signor et de la Signora Caroselli; et demander l’avis de leur fille qui était, après tout, la principale intéressée, ne semble pas leur être venu à l’esprit. Au contraire. Quand, au printemps 1937, Pia, qui était très «fleur bleue», s’éprit follement d’un avocat de Bologne au point d’envisager de fuguer avec lui, son père mit très brutalement fin à la romance. On jasait, dans Sulmona, que Pia, désespérée, en avait fait une tentative de suicide…
En février 1938, alors qu’elle passait ses vacances d’hiver à Cortina d’Ampezzo, à l’hôtel Cristallo, la jeune fille fut remarquée par un autre client du palace, Lamberto, comte Bellentani. Celui-ci, noble authentique, né en 1898, avait donc dix-huit ans de plus que la jeune Pia. Le comte Bellentani, après des études de droit, s’était essayé au barreau, mais avait vite préféré administrer ses propriétés familiales considérablement vastes (350 ha), proches de Reggio Emilia. Il avait, en particulier, su développer l’élevage porcin et l’industrie des salaisons qui avaient fait de lui un homme riche. C’était un travailleur consciencieux, un homme calme et plutôt solitaire, un célibataire endurci qui fuyait les mondanités.
Lamberto Bellentani avait longtemps vécu avec sa mère, à laquelle le liait une relation étonnamment fusionnelle. On brocarde souvent les Italiens pour leur «mammismo», c’est-à-dire leur tendance à rester attachés à leur maman jusqu’à l’âge adulte. Mais le comte Bellentani passait décidément la mesure: à presque quarante ans, il ne supportait pas de passer plus de 48 heures loin de sa mère, ne prenait jamais aucune décision sans la consulter et, jusqu’à sa propre mort, garda son portrait sur son bureau.
La contessa Bellentani était morte quelques mois plus tôt. Le coup avait été très rude pour son fils et c’était surtout pour s’en remettre que celui-ci était venu porter sa morosité à Cortina. Il croisa à plusieurs reprises la jeune Pia (en permanence accompagnée de sa mère qui lui servait de chaperon) dans le vestibule de l’hôtel et, sans lui avoir jamais parlé, en tomba amoureux. Du moins à sa façon: cette jeune inconnue lui rappelait sa Maman, elle aussi brune aux yeux bleus. Il se renseigna discrètement et quand il apprit son prénom, cria au miracle: sa mère aussi, s’appelait Pia! Ce complexe d’Œdipe, pour assumé qu’il fût, était tout de même, convenons-en, une base étrange, et pas très saine, pour édifier une histoire d’amour.
Le comte Bellentani fit le voyage de Sulmona où il demanda, sans autre forme de procès, la main de Pia aux parents Caroselli. Ceux-ci, peut-être légèrement surpris, n’en accueillirent pas moins cette demande en mariage de leur fille par un authentique aristocrate, fort riche de surcroit, comme un don du ciel inespéré. Et ne se firent pas prier pour donner leur consentement. L’histoire ne nous dit pas ce que Pia pensa de cette singulière façon de la courtiser, ni de ses sentiments pour cet étrange soupirant. Quoi qu’il en soit, elle ne refusa pas son consentement. Mais les noces, célébrées dans l’église milanaise de San Pietro in Sala, le 15 juillet 1938, laissèrent une curieuse impression à ceux qui y assistèrent: la mariée – qui apportait une dot de deux millions de lires –, fraîche et rose, semblait à peine sortie de l’adolescence. Tandis que le marié, l’expression tantôt mélancolique tantôt renfrognée, le maintien voûté, l’œil lugubre, aurait pu passer pour son père, voire son grand-père. Plus d’un convive en ricanaient sous cape.
Les jeunes mariés s’installèrent d’abord en Émilie, la région d’origine du comte. Mais en 1941, les bombardements se faisant toujours plus menaçants, ils se réfugièrent sur les bords du lac de Côme, acquérant une belle propriété à Carate Urio, à deux pas de la frontière suisse. Il faut savoir que les rives du lac de Côme étaient – et, dans une certaine mesure, sont encore – à la bourgeoisie et à l’aristocratie de Milan un peu ce qu’était la côte normande à la haute société parisienne de la même époque: un lieu de villégiature luxueux, relativement proche de la grande ville, où l’on était entre soi, où l’on pouvait attendre la fin de la guerre, loin des bombes et des combats, en papotant et en jouant à la canasta.
Ce fut dans ce microcosme privilégié à l’ambiance luxueuse, quasi surréaliste alors que les combats faisaient rage tout autour, que les Bellentani vécurent la guerre, l’armistice de juillet 1943, la république de Salò, l’occupation allemande, puis les affres de la Libération qui prit souvent, en Italie du Nord encore plus qu’en France, les aspects d’une véritable guerre civile. En ces temps de pénurie, l’industrie alimentaire ne manquait pas de clients et réalisait des profits considérables, ce qui accrut d’autant la fortune des Bellentani. Lamberto Bellentani, très pris par ses affaires qui le retenaient toute la semaine à Milan, ne rentrait guère que le dimanche. Pia restait donc presque toujours seule, dans leur magnifique villa.
Deux filles leur étaient nées: Stefania (en 1939) et Flavia (en 1941). Mais la richesse de son mari et l’abondante domesticité enlevaient à Pia tout souci matériel, la condamnant à une élégante oisiveté. Car il était impensable, dans la mentalité de l’époque, qu’une femme de son milieu exerce une profession. D’ailleurs, l’éducation qu’elle avait reçue dans les pensionnats suisses avait visé à en faire une parfaite maîtresse de maison, une femme du monde accomplie, une brillante causeuse, pas à lui apprendre un métier. Mais la lecture, les visites et papotages distingués qu’elle échangeait avec les amies qu’elles s’étaient faites, ne suffisaient pas à remplir sa vie. D’autre part, son mari, excellent homme mais trop âgé, trop sérieux, trop ennuyeux[2], était généralement absent. Dans sa luxueuse propriété de Carate Urio, Pia commença à s’ennuyer ferme; et à “bovaryser” sérieusement.
Quelques années plus tôt, en 1940, au Lido de Venise, Pia Bellentani avait fait la connaissance d’une personnalité très mondaine: l’industriel milanais Carlo Sacchi, dont elle était tombée éperdument amoureuse. À première vue, cette passion, qui devait aller jusqu’à la folie meurtrière, ne nous est pas facile à comprendre. D’abord, Carlo Sacchi n’était plus de la première jeunesse: né en 1900, il avait à peu près le même âge que son rival, le comte Bellentani. Et, pas très grand, moustachu, le front prématurément dégarni, le visage à moitié dissimulé par d’énormes lunettes rondes, il rappelait plus le professeur Tournesol que l’Apollon du Belvédère. Seulement voilà: Sacchi possédait ce je-ne-sais-quoi qui faisait perdre la tête aux femmes, même les plus sages. Contrairement au lugubre comte Bellentani, pour qui la vie était avant tout un devoir à accomplir, Sacchi, qui n’était pas du genre à cultiver la mélancolie, menait la joyeuse vie d’un buontempone, amateur de soirées s’éternisant jusqu’à l’aube, de chère fine et de bons vins. Amateur aussi, et surtout, de jolies femmes, Sacchi accumulait, presque ouvertement, les liaisons, bien souvent adultères. Quand il était jeune, c’est-à-dire pendant les années 1920 et 1930, ce Latin Lover avait hanté les palaces des Grands Lacs italiens, désennuyant les touristes britanniques, allemandes ou françaises esseulées. La guerre ayant, provisoirement, mit fin au tourisme international, ce compulsif don Giovanni s’était rabattu sur les demi- mondaines, ou les femmes de ses amis et collègues.
Carlo Sacchi était pourtant marié et père de trois filles. Mais son épouse, une ex-danseuse autrichienne nommée Lilian Willinser, avait les idées (très) larges. Elle-même, comme beaucoup de professionnelles du spectacle, n’avait pas vécu une jeunesse particulièrement prude et elle remerciait le ciel d’avoir, la trentaine venue, pu se caser en épousant un homme riche. Lilian Willinser in Sacchi était sincèrement reconnaissante à son mari du luxe et de la reconnaissance sociale dont il la faisait bénéficier. De plus, fréquentant le monde, et surtout le demi-monde, depuis son adolescence, elle était assez intelligente pour comprendre que son mari ne l’avait épousée qu’à la condition, tacite, de ne pas se formaliser outre mesure de la vie de joyeux fêtard qu’il entendait bien continuer à mener, une fois revenu du voyage de noces. Il est d’ailleurs remarquable que Sacchi, malgré l’énergie considérable qu’il consacrait à la fête et à l’alcôve, trouve tout de même le temps de faire prospérer son affaire, un négoce de soieries et de tissus de luxe. Il était une des principales fortunes de la province de Côme, où il était domicilié.
Malgré ses divers talents de société, Carlo Sacchi ne semble pourtant pas avoir été un homme sympathique. Comme beaucoup d’hédonistes, c’était avant tout un solide égoïste qui estimait, autant par vanité que par sensualité, avoir un droit de cuissage sur toutes les femmes qui passaient à sa portée. Rares étaient d’ailleurs celles qui lui résistaient. Mais, une fois qu’il avait obtenu ce qu’il voulait, ce roué les jetait comme autant de peaux d’orange, sans s’inquiéter une seconde de leurs états d’âme ou de leurs sentiments. D’autant que Sacchi était un cynique qui adorait choquer, un blasé à l’ironie mordante. Au point que le Tout-Milan, qui se retrouvait dans les palaces et les luxueuses villas des rives du lac de Côme, l’avait surnommé le ghigno[3], «le sarcastique».
Mais le «sarcastique» était également un mondain accompli, pétillant d’esprit (caustique) qui n’avait pas son pareil pour animer une conversation, donner vie à un souper, devenir le roi d’une fête. Le célèbre dramaturge français Sacha Guitry (qui avait plus d’un trait commun avec le cynique Carlo) aimait à dire que, dans le monde, on vous pardonnera tout, sauf d’être ennuyeux. Et de fait, avec Carlo Sacchi, on ne s’ennuyait jamais. Ce qui faisait que, dans le brillant microcosme qu’il fréquentait assidument, une fête n’était pas considérée comme réussie s’il ne figurait pas parmi les invités. Dans les dîners et les soirées, on jouait des coudes pour être près de lui. Quitte à le regretter ensuite, car Carlo Sacchi avait la critique et l’ironie faciles; et assez d’esprit pour savoir toujours mettre les rieurs de son côté.
Pia, éblouie, éperdument amoureuse, lui envoya des poèmes enflammés, de longues lettres (qui durent bien faire rire ce viveur cynique et blasé) où elle exposait le conflit cornélien de l’amour et du devoir qui la déchirait; puis finit par lui céder, comme de bien entendu. Une de ses lettres, publiée dans la presse, disait: «Tu as éveillé en moi des sensations inconnues, bouleversé mon cœur et mes sens: tu m’as fait connaître ce qu’on appelle l’Amour. C’est par cet amour que je me sens vraiment femme, c’est à toi que je le dois et t’en suis si reconnaissante[4].» Il est évident que cet amour passionné ne pouvait être qu’à sens unique: pour Pia, naïve et romantique Bovary italienne qui n’avait jamais connu d’autre homme que son irréprochable et ennuyeux mari, Carlo Sacchi était le Prince Charmant, un chevalier servant doublé d’un merveilleux amant. Mais cet amour passionné ne faisait qu’amuser le cynique ghigno; Pia Bellentani n’était qu’une énième mention dans le catalogo de ce Don Giovanni, une amourette dont il se lassa vite. Qu’elle soit mariée n’avait donné que plus de piquant à la liaison; qu’elle soit comtesse avait flatté sa vanité, mais tout de même pas au point de prolonger la liaison au-delà de quelques mois. Aux suivantes!
Si elle avait été plus instruite des usages du monde, parfois frelaté, dans lequel elle évoluait, si elle avait compris quel genre d’homme était Carlo Sacchi, Pia aurait pu se résigner et soigner ses états d’âme dans la discrétion. Mais elle refusa justement de comprendre, s’accrocha. À la fois flatté et agacé, Carlo Sacchi s’amusa, avec une pointe de sadisme, à la rembarrer et à l’humilier, parfois en public. Avec plus d’ironie que d’affection, il la nommait sa terrona (on pourrait traduire par «péquenaude[5]»), lui faisant clairement comprendre que, pour l’homme du monde raffiné qu’il estimait être, elle n’était qu’une ennuyeuse provinciale, une parvenue sans goût ni culture.
La pauvre Pia crut devenir folle de désespoir. Abdiquant toute dignité, elle poursuivit son ex-amant, s’abaissa à toutes les compromissions pour avoir seulement le droit d’espérer pouvoir reconquérir le cruel. Un jour, elle fit mine de se suicider, se jetant devant la voiture que conduisait Sacchi, se blessant légèrement. On imagine le scandale. Mais insouciante du qu’en-dira-t-on, la comtesse Bellentani négligeait son mari et ses filles. Sacchi ne faisait qu’en rire. Goujat assumé, il affirmait haut et fort, dans les réceptions, que son agenda était rempli des numéros de téléphone de femmes du meilleur monde qu’il n’avait qu’à se donner la peine d’appeler pour passer une nuit agréable. Et l’enquête devait révéler qu’il exagérait à peine.
Cette tragicomédie était la fable de tout le lac de Côme, de tout Milan. Pas un des amis du couple, pas un de leurs domestiques qui ne soient au courant. Grave question, jamais résolue: et le mari? Certes, c’est un lieu commun que le mari soit le dernier à être au courant de son infortune. Mais comment croire que le comte Bellentani, qui n’était quand même pas un stupide Boubouroche, ne se soit rendu compte de rien? On peut aussi émettre l’hypothèse, vu l’esprit tourmenté du comte que, comme beaucoup de Georges Dandin, il y trouvait une sorte d’amère satisfaction masochiste.
Ce vaudeville, qui n’était pas drôle du tout, devait trouver une conclusion dramatique, le soir du 15 septembre 1948 à la Villa d’Este à Cernobbio.
Bernard Hautecloque
LIEN À LA SECONDE PARTIE DE L’AFFAIRE PIA BELLENTANI SUR CE SITE: https://altritaliani.net/1948-laffaire-de-la-comtesse-pia-bellentani-seconde-partie/
Récapitulatif du dossier «Célèbres affaires criminelles italiennes» – Liens interne:
- 1924-27: Girolimoni, le ‘monstre de Rome’
- 1971 : Crime fortuit, crime parfait? Mystère! Simonetta Ferrero, “il delitto della Cattolica” di Milano
- Gênes 1971. Affaire Milena Sutter – Lorenzo Bozano, dit le petit blond à l’Alfa-Roméo rouge
[1] Il mourut en 1943, cinq ans avant que sa fille ne devienne une vedette de l’actualité.
[2] Dans un article que La Stampa du 17 juillet 2003 consacra à l’affaire Bellentani, une amie du couple, Giulia Butti, décrivit le comte Bellentani comme «un tipo inesistente, un povero diavolo». Sympa, la copine… !
[3] Littéralement, ghigno signifie rictus. Mais on peut préférer une traduction par transposition.
[4] «Tu hai suscitato in me sensazioni mai conosciute, hai sconvolto il mio cuore ed i miei sensi: mi hai fatto conoscere quello che si chiama Amore. Attraverso questo amore io sento di essere oggi una donna completa, questo lo devo a te e te ne ringrazio moltissimo.»
[5] Traduire terrone par péquenaud n’est qu’un pis-aller. Pour un Italien, et particulièrement un Italien du Nord, terrone est un terme méprisant qui ne désigne pas seulement quelqu’un qui vit à la campagne et travaille la terre, mais un Italien du Sud, quelle que soit sa classe sociale. Ce mépris hostile était encore plus fort il y a 75 ans, quand le Mezzogiorno présentait tous les signes d’un pays sous-développé. Les Abruzzes, d’où était originaire Pia Bellentani, sont à la limite du Mezzogiorno, même s’ils n’en font pas partie au sens strict.