Interdit aux chiens et aux Italiens, un film d’animation documentaire d’Alain Ughetto

En salles en France à partir du mercredi 25 janvier, un film ‘fait main’,  à ne pas manquer, pour tous, à partir de 10 ans ; musique de Nicola Piovani, voix d’Ariane Ascaride et Alain Ughetto. L’auteur et réalisateur d’origine italienne y propose, avec une belle touche d’humour et de poésie, une lecture ‘incarnée’ de l’immigration italienne fin XIXe et XXe siècles à travers l’histoire de sa propre famille, paysans au Piémont, puis ouvriers en France. Le projet a été conçu comme un dialogue fictif avec Cesira, sa grand-mère décédée,  à laquelle il demande tout ce qu’il aurait aimé savoir. Le film a reçu le Prix du Jury et celui de la Fondation Gan au Festival d’Annecy 2022.

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Synopsis :
Début du XXe siècle, dans le nord de l’Italie, à Ughettera, berceau de la famille Ughetto. La vie dans cette région étant devenue très difficile, les Ughetto rêvent de tout recommencer à l’étranger. Selon la légende, Luigi Ughetto traverse alors les Alpes et entame une nouvelle vie en France, changeant à jamais le destin de sa famille tant aimée. Son petit-fils retrace ici leur histoire.

Quelques mots du réalisateur à propos de son film :
« Lors des repas de famille, mon père racontait qu’il y avait dans le Piémont un village qui s’appelait Ugheterra, où tous les habitants portaient le même nom que nous. A sa mort, je suis allé voir si ce village existait. Il existait : UGHETERRA, la terre des Ughetto ! Mon enquête a commencé là, il y a neuf ans, le film aussi.
Dans le cimetière, je n’ai trouvé ni la tombe de mon grand-père Luigi, ni celle de ma grand-mère Cesira… Que s’est-il passé ?… Les témoins de cette époque italienne (les années 1870) ont disparu, les toits des maisons se sont effondrés sur leur passé de paysans ; les arbres ont repoussé sur leur vie de charbonniers ; d’eux, il ne reste plus rien.

Le cadeau de ce film a été la découverte du livre de Nuto Revelli, Le monde des vaincus. Ce sociologue italien a enregistré les témoignages de paysans et de paysannes du même âge que mes grands-parents et qui vivaient dans le même endroit du Piémont. Des témoignages poignants sur la faim, la misère, les guerres… […]»

Comment est né le projet :
«À Ughettera, j’ai ramassé tous les objets qui faisaient leur quotidien, du charbon de bois, des brocolis, des châtaignes… Revenu dans mon atelier, avec tout ce que j’ai glané là-bas, j’ai composé un décor. Les brocolis deviennent des arbres, le charbon de bois fait montagne, les sucres font brique, les châtaignes la polenta… Au cœur de mon atelier, avec Jean-Marc Ogier et son équipe, nous avons reconstruit ce monde disparu….[…]
Dans les ateliers de Vivement lundi ! à Rennes, avec mon équipe, nous avons construit les personnages : Luigi, Cesira, Vincent (le père), ainsi que les nombreuses poupées qui les accompagnent.»

«Derrière mon nom d’Ughetto, j’ai trouvé un récit, la chronique de ma famille parmi tant d’autres. Le film raconte le vécu de ces générations de migrants italiens, c’est un hommage à leur courage. J’ai tenté de conférer à un récit intime une dimension universelle. D’une petite exploitation agricole à l’ombre du Mont Viso, aux multiples ancrages familiaux éparpillés en Ubaye, dans le Valais, la vallée du Rhône, l’Ariège et la Drôme, ce parcours personnel se nourrit des récits des membres de ma famille, de leur passé, de leur mémoire. C’est un témoignage, mais aussi un film d’amour dont je suis très fier, un hommage à ceux qui un jour ont décidé de tout quitter pour grandir et vivre ailleurs.»

«Ce qui m’intéressait était de montrer au travail des gens qui ont construit, en France, nos infrastructures : tunnels, routes, ponts, barrages, des gens qui sans se cacher restent totalement invisibles.
J’ai éclairé cette histoire qui commence par « je » et glisse très vite vers « nous ». Que nous soyons polonais, espagnol, portugais, indien, vietnamien ou maghrébin, le passé est dans notre ADN. En écho avec aujourd’hui, je voulais témoigner du comment, à cette époque, on accueillait tous les étrangers.»

Pourquoi ce titre qui interpelle tant ?
« Au départ : une image ancienne qui circule sur le net, celle d’un panneau en noir et blanc accroché à la devanture d’un vieux café, m’a intrigué : Interdit aux chiens et aux italiens. Je pensais que cette image arrivait de Savoie, ou de l’Ain ou peut-être de la Suisse, mais en fait sa première apparition a été en Belgique. D’autres pays ont suivi, mais cette image était dans mon histoire. La violence, la cruauté et la férocité de ce petit panneau qui accueillait les migrants s’adapte parfaitement à l’évocation historique qui fonde la thématique de mon film. Une scène entière est consacrée à cette affichette qui en est devenue le titre. »

Lien: Olivia Gesbert, dans Bienvenue au Club de France-Culture, reçoit Alain Ughetto dans son émission du 24 janvier 2023. PODCAST ICI.

Bande annonce

♥Projections en France, salles et horaires sur Allociné à partir du 24 janvier ICI

Le film sera projeté en avant-première à l’IIC Paris le 23 janvier à 16h

TITRE :  INTERDIT AUX CHIENS ET AUX ITALIENS
RÉALISATEUR :  ALAIN UGHETTO
AVEC LES VOIX DE ARIANE ASCARIDE ET ALAIN UGHETTO
MUSIQUE : NICOLA PIOVANI
DATE DE SORTIE 25/01/2023
DURÉE : 1H10
ÂGE : À PARTIR DE 10 ANS
PAYS : FRANCE, ITALIE, SUISSE, BELGIQUE, PORTUGAL
LES DIALOGUES ITALIENS SONT SOUS-TITRÉS EN FRANÇAIS


JEU-CONCOURS TERMINÉ!!!!

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Evolena
Michèle Gesbert est née à Genève. Après des études de langues et secrétariat de direction elle s'installe à Paris dans les années '70 et travaille à l'Ambassade de Suisse (culture, presse et communication). Suit une expérience associative auprès d'enfants en difficulté de langage et parole. Plus tard elle attrape le virus de l'Italie, sa langue et sa/ses culture(s). Contrairement au covid c'est un virus bienfaisant qu'elle souhaite partager et transmettre. Membre-fondatrice et présidente d'Altritaliani depuis 2009. Coordinatrice et animatrice du site.

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