Programme Italissimo 2023, les temps forts et les événements à la Maison de la Poésie

Fidèle à sa tradition, ITALISSIMO, Festival de littérature et culture italiennes, revient ce printemps du 18 au 23 avril 2023 pour sa huitième édition, afin de présenter au public français et francophone le meilleur de la production littéraire italienne contemporaine.  Les lieux traditionnels du Festival seront animés par des rencontres, débats, ateliers et spectacles auxquels participeront de nombreux auteurs. La synergie entre le Festival du Livre de Paris, où l’Italie sera cette année l’hôte d’honneur et Italisssimo a donné naissance au programme « Passions Italiennes ». Voir notre article.

Affiche d’Emiliano Ponzi

Son inauguration aura lieu le soir du 17 avril à 20h avec la lecture- spectacle Le voci di Dante de Giuseppe Montesano, par le formidable Toni Servillo, dans la grande salle du Théâtre de l’Odéon. Réservations en ligne ICI. Au lendemain du spectacle Le voci di Dante à l’Odéon, Toni Servillo rencontrera le public de l’Institut culturel italien, dans les salles de l’Hôtel de Galliffet à 19 heures. Réservation ICI

2023 étant le centenaire de la naissance d’ITALO CALVINO, ITALISSIMO ne pouvait pas oublier l’auteurdu Baron perché et de Si par une nuit d’hiver un voyageur. Celui qui a été incontestablement l’un des écrivains majeurs de la deuxième moitié du XXe siècle a habité à Paris pendant treize ans, de 1967 à 1980, où il a participé à l’aventure de l’Oulipo avec Raymond Queneau et Georges Perec.
Pour évoquer l’oeuvre de l’auteur des Villes invisibles, et en particulier la période parisienne, le Festival propose d’abord, à la Maison de la poésie, une rencontre avec deux oulipiens, Hervé Le Tellier et Marcel Bénabou, suivie d’une lecture de Pierre Baux d’un montage des textes de Calvino sur Paris. Ensuite, au Théâtre Les Déchargeurs, une rencontre avec Pierre Fournel, qui a bien connu Calvino, et Martin Rueff, traducteur et spécialiste de son oeuvre.

Du côté de la littérature italienne contemporaine, on compte parmi les rendez-vous les plus attendus d’ITALISSIMO une rencontre avec Paolo Rumiz. Auteur d’une douzaine de livres traduits dans le monde entier, écrivain, voyageur et reporter de guerre, investigateur de zones frontalières et de lieux oubliés, il a parcouru des itinéraires spirituels et merveilleux : il en parlera à la Maison de la Poésie, où les liens entre la littérature et la montagne seront également évoqués avec Paolo Cognetti, auteur du roman Les huit montagnes, et de l’académicien Jean-Christophe Rufin, passionné de montagne et auteur du roman Les flammes de pierre.
 
La Maison de la Poésie accueillera également deux maîtres du roman policier, renommés aussi bien en Italie qu’à l’étranger : Giancarlo De Cataldo d’une part, Maurizio de Giovanni de l’autre. Magistrat et journaliste, le premier est l’auteur de Romanzo criminale, La Saison des massacres et le co-auteur de Suburra. Scénariste et dramaturge, le second est l’auteur des séries sur les commissaires Giuseppe Lojacono et Luigi Alfredo Ricciardi. À mi-chemin entre roman et télévision, ils nous accompagneront dans un voyage plein de suspense à la découverte du « giallo », le polar à l’italienne.

ITALISSIMO sera aussi l’occasion de rencontrer, au Théâtre de l’Odéon, deux écrivaines italiennes de plus en plus affirmées : Silvia Avallone et Elisa Ruotolo. Les récits de ces deux auteures sont reliés par une exploration de la condition des femmes, de leur éducation, familiale et sociale, et de leur envie de rébellion contre les jugements et les sacrifices auxquels elles sont soumises.

Espace d’échange et de réflexion pluridisciplinaire, ITALISSIMO se nourrit également des grands thèmes de l’histoire et de l’actualité. Par exemple avec Antonio Scurati, l’auteur du succès mondial M, une saga romanesque en plusieurs volumes sur le fascisme et Benito Mussolini, mais aussi avec Frédérique Aït-Touati, historienne des sciences et metteure en scène, et Emanuele Coccia, philosophe et maître de conférences à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), qui se questionneront ensemble, à Sciences Po, sur les moyens de dire et d’appréhender les défis que pose le changement climatique, entre philosophie, écriture et théâtre.


SITE DU FESTIVAL ITALISSIMO : http://www.italissimofestival.com/

 La brochure complète du programme ITALISSIMO 2023 est  prête. Vous pouvez la télécharger en PDF ICI


PROGRAMME A LA MAISON DE LA POESIE
Réservez vos places!
Ci-après les événements et les liens de réservation pour chacun.

En 2023 on célèbre le centenaire de la naissance d’Italo Calvino, né à Cuba le 15 octobre 1923 et disparu à Sienne le 19 septembre 1985. Écrivain majeur de la deuxième moitié du XXe siècle, l’auteur du Baron perché et de Palomar a habité à Paris pendant treize ans, entre 1967 et 1980. De plain-pied dans la culture française de l’époque, il tisse des liens avec l’Oulipo de Raymond Queneau et Georges Perec, qui influeront largement sur son travail. C’est ici qu’il écrit les trois grands romans Les Villes invisiblesLe Château des destins croisés et Si par une nuit d’hiver un voyageur. Pour évoquer cette période riche et féconde autant sur le plan personnel que littéraire, nous avons invité deux oulipiens, Hervé Le Tellier et Marcel Bénabou (secrétaire provisoire à perpétuité de l’OuLiPo, qui a rencontré Calvino) aux côtés de Michele Carini, spécialiste de l’œuvre de Calvino.

Pour Calvino, Paris n’est pas seulement la capitale culturelle, riche et intellectuelle, qui nourrit son appétit et sa curiosité. Elle prend également des allures de refuge, un lieu d’exil et de création littéraire, comme il l’écrit dans Ermite à Paris, publication posthume dans laquelle il parle longuement de son expérience parisienne et de sa relation à la ville. Par moment, la Ville Lumière se fait source d’inspiration et ses traces se retrouvent au fil des œuvres, dans les nouvelles de Palomar ou dans La Poubelle agréée. En le suivant à travers ses écrits, on découvre son regard amusé, curieux et toujours très pertinent, sur une ville dont il nous renvoie une image loin des tous les clichés.

Est-il possible d’écrire une œuvre de fiction à partir d’une histoire vraie ? Comment raconter le fascisme aujourd’hui, dans une optique de divulgation ? Antonio Scurati, prix Strega 2019 avec son livre M, l’enfant du siècle, s’y essaie dans sa trilogie romanesque sur Benito Mussolini, dans laquelle il retrace l’arrivée au pouvoir du Duce et, en toile de fond, l’histoire de l’Italie de 1919 à 1945. À l’occasion du Festival, l’auteur discute avec Marie-Anne Matard Bonucci, historienne et spécialiste du fascisme, sur les différentes possibilités de raconter le fascisme entre réalité et fiction.

Auteur d’une douzaine de livres traduits dans le monde entier, éditorialiste à La Repubblica, Paolo Rumiz est avant tout un écrivain voyageur. Reporter de guerre, investigateur de zones frontalières et de lieux oubliés, il a parcouru des itinéraires merveilleux, inconnus du tourisme de masse. Dans son dernier ouvrage, Le Fil sans fin, il poursuit son errance en suivant les disciples de Benoît de Nursie, le saint patron de l’Europe : de l’Atlantique aux rives du Danube, un voyage spirituel à travers l’Europe des monastères, à la redécouverte de nos valeurs fondatrices.

À chaque édition, le Festival propose un espace de dialogue entre un auteur et son traducteur. Parmi les intervenants de cette année, l’écrivain Giosuè Calaciura et sa traductrice Lise Chapuis. Dans son dernier roman, Je suis Jésus, l’écrivain et journaliste réinvente l’une des plus grandes histoires jamais racontées, nous offrant le portrait d’un Jésus jeune et humain, dont les aventures sont imprégnées d’une tension constante et d’incroyables coups de théâtre. Les thèmes chers à l’auteur, de l’enfance à la difficulté de grandir, de l’innocence à la mesquinerie des adultes, sont traités par le biais d’une écriture concrète, vivante, dynamique : un récit puissant, qui nous parvient grâce à la traduction de Lise Chapuis.

Deux maîtres du roman policier, parmi les plus loués tant en Italie qu’ailleurs : Giancarlo De Cataldo d’une part, Maurizio de Giovanni de l’autre. Magistrat et journaliste, De Cataldo est l’auteur de Romanzo criminaleLa Saison des massacres et le co-auteur de Suburra. Scénariste et dramaturge, De Giovanni est l’auteur des séries emmenées par les commissaires Giuseppe Lojacono et Luigi Alfredo Ricciardi. À mi-chemin entre roman et télévision, un voyage plein de suspense à la découverte du giallo, le polar à l’italienne.

Lauréat du prix Strega et du prix Médicis étranger, Paolo Cognetti raconte dans son premier roman, Les Huit Montagnes, un monde féerique et majestueux, celui de la montagne donc, souvent abandonné, oublié, détruit. Publié dans plus de trente pays et adapté au cinéma par Felix Van Groeningen et Charlotte Vandermeersch, ce récit touchant témoigne du rapport qui lie l’auteur à cet univers qu’il s’attache à célébrer avec justesse. Une relation si spéciale et profonde que Paolo Cognetti y retourne une nouvelle fois dans son dernier roman, La félicité du loup, pour en représenter une fresque à la fois réaliste et contemporaine. À l’occasion du Festival, il en parle avec l’écrivain Jean-Christophe Rufin, médecin, diplomate, académicien et aussi « amoureux des Dolomites, du massif du Mont-Blanc ».

Rencontre avec trois jeunes écrivaines. Veronica Raimo, scénariste et auteure de plusieurs livres dont le dernier, Tout faux, a gagné l’édition 2022 du prix Strega Giovani. Francesca Manfredi, enseignante à l’école d’écriture créative Holden, auteure de L’Empire de la poussière et d’Un bon endroit pour vivre. Beatrice Salvioni, lauréate de la session de nouvelles du prix Calvino 2021 avec son recueil Oltre il velo del reale et auteure de La Malnata. Caustiques, fascinantes, audacieuses… Telles sont les écritures de ces trois auteures, dont les voix figurent parmi les plus fraîches et intéressantes de la scène littéraire italienne.

C’est un plaisir rare de voir réunis à Paris ces deux grands écrivains romains. Deux auteurs de la même génération, frères de canapé devant les matchs de la Lazio, qui ont traversé un pan de la littérature italienne moderne en y semant nombre de pépites. À l’image de leurs derniers romans respectifs. La plume rêveuse de Marco Lodoli – à qui l’on doit Les Prétendants ou Îles : guide vagabond de Rome – dessine, dans Les Prières, une trilogie romaine sobre et poétique qui s’attache à des gens sinon ordinaires, en tout cas “de peu”. L’aventure, chez Emanuele Trevi, est une histoire d’amitié. Avec Deux Vies, (prix Strega 2021) celles de ses inséparables amis Pia Pera et Rocco Carbone, écrivains disparus prématurément, l’auteur déjà primé pour Quelque chose d’écrit et Le Peuple de bois tire un beau, profond, complexe et, finalement, si vivant portrait. Et plus encore.

BON FESTIVAL!!!

 

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Evolena
Michèle Gesbert est née à Genève. Après des études de langues et secrétariat de direction elle s'installe à Paris dans les années '70 et travaille à l'Ambassade de Suisse (culture, presse et communication). Suit une expérience associative auprès d'enfants en difficulté de langage et parole. Plus tard elle attrape le virus de l'Italie, sa langue et sa/ses culture(s). Contrairement au covid c'est un virus bienfaisant qu'elle souhaite partager et transmettre. Membre-fondatrice et présidente d'Altritaliani depuis 2009. Coordinatrice et animatrice du site.

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