Isola La Cantine Littéraire: Résistance vénitienne. Venezia è viva!

Isola La Cantine Littéraire, 15 rue Ternaux Paris 11e, et Guido Aloia ont le plaisir de vous convier à leurs événements d’avril. Le 20, journée de résistance vénitienne avec la projection des films Welcome Venice et Lagunaria au cinéma Majestic Bastille et le 30, présentation du livre de photographies de Fabrizio Uliana Venise anamorphique.

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SAMEDI 20 AVRIL

Depuis fin 2023, Isola fait son “filò” (mot en dialecte qui signifie incontrarsi, chiacchierare) avec une série de rendez-vous consacrés à Venise ; non pas à la Venise de carte postale, ni au parc d’attraction ou au village de vacances pour bateaux de croisière, mais à la Venise d’aujourd’hui, victime de la logique économique qui, comme l’affirme le slogan de l’association Progetto Rialto, avec ténacité et joie « est vivante et demande de l’aide ».

En collaboration avec le cinéma Majestic Bastille (Dulac), Isola organise son filò hors les murs le samedi 20 avril, lors d’une journée consacrée à la résistance vénitienne. Deux films, qui ont récemment affronté ce sujet d’une manière complémentaire, seront à l’affiche, accompagnés d’un moment convivial entre les deux projections (à Isola Cantine littéraire) et d’une riche table ronde conclusive (au Majestic Bastille) en la présence notamment des réalisateurs et du collectif vénitien ATA – Alta Tensione Abitativa.

Programme de la journée du samedi 20 avril

10h30 : accueil au cinéma Majestic Bastille – 2/4 Bd Richard-Lenoir, 75011 Paris

11h : Projection de Welcome Venice (un film de Andrea Segre, 1h 44m)
Réservez votre billet ICI

13h : fin de film et déplacement pour qui le souhaite à Isola La Cantine Littéraire (18
minutes à pieds)

13h20-14h30 : pause à Isola La Cantine Littéraire et retour au cinéma
Majestic Bastille

15h00 : Projection du film Lagunaria (de Giovanni Pellegrini, 1h 25m)
Réservez votre billet ICI 

16h35-17h30 : rencontre

18h : échanges et causeries à Isola La Cantine Littéraire.

Les films :
WELCOME VENICE
La Giudecca est la grande île de l’autre côté du Canal Grande, en face de Saint-Marc, comme pour rappeler aux touristes du monde entier qu’il y a aussi à Venise une autre réalité, celle de quartiers populaires où vivent des gens qui travaillent comme par le passé. C’est le cas de Pietro qui habite dans la vieille maison familiale et qui continue la tradition de la pêche au crabe dans des lieux tranquilles lagune. De loin, il regarde les énormes bateaux de croisière. Ce sont ces grands bateaux qui inspirent tout à fait différemment son frère Alvise. Il vit sur le continent et voudrait que Pietro lui cède sa part de la maison familiale pour pouvoir la transformer en un B&B de charme pour touristes fortunés. Pietro n’a pas la faconde de son frère, mais il reste tenacement attaché à son île, à la maison et à son mode de vie.

Quelques mots d’Andrea Segre (le réalisateur) : “Sur la question des racines et des traditions, il y a une grande ambiguïté dont beaucoup profitent. Sous prétexte de défendre les traditions, on collabore souvent à la muséification des villes. Sous prétexte de devoir sauvegarder la maison du vieux
pêcheur, on aboutit à la contradiction du Patrimoine de l’Unesco, c’est-à-dire qu’on sauve un patrimoine, mais en même temps on le vide parce qu’on en fait un objet de consommation. Il ne s’agit pas de sauver la tradition mais de sauver la maison et de faire en sorte que des non-vénitiens, un Africain par exemple, puissent y vivre en faisant le même travail que Pietro. Ce qui importe, c’est qu’il soit possible d’habiter les racines et les traditions, voire en les transformant, mais en évitant que le consumérisme les condamne à mort. C’est le grand danger de l’industrie touristique, qui risque d’écraser un lieu au point que les gens ne vont plus le visiter parce qu’il n’y a plus rien dedans”.
Propos recueillis par Carlo Cerefolini, Taxidrivers, 13 septembre 2021

LAGUNARIA
Une voix venue d’un lointain futur parle d’une ville disparue qui fut l’une des plus célèbres du monde, Venise. Entre légendes, rituels et rumeurs, la narratrice décrit sa vie quotidienne faite de bateaux et sa relation profonde avec la lagune qui l’entoure. Cette ville a-t-elle jamais existé? A-t-elle été habitée ou était-elle un parc touristique? A-t-elle survécu aux inondations et aux épidémies ? Ses habitants ont-ils réussi à trouver une nouvelle façon de vivre ensemble ? Le résultat est l’histoire indéfinie d’une ville unique et fragile qui, d’une certaine manière, parle de toutes les villes du monde.

Quelques mots de Giovanni Pellegrini (le réalisateur) : “La situation à Venise est certainement très complexe, et trouver des solutions sera un processus très long. Actuellement, il y a autant de résidents que de lits offerts aux touristes, des données qui ne tiennent pas compte des lits illégaux, qui sont certainement nombreux. S’il suffisait d’effectuer des contrôles sur les structures non autorisées et d’appliquer les règles qui existent déjà pour limiter les nuits que chaque b&b peut proposer
aux touristes, on pourrait déjà commencer à inverser la tendance actuelle, qui est la transformation de Venise en un parc d’attraction touristique. Il faudrait ensuite investir dans la résidence, en attirant de nouveaux habitants. La municipalité compte des milliers de maisons vacantes qui ne sont pas louées parce que leur remise en état coûte trop cher. Il y a tant d’espaces où l’on pourrait installer des activités artisanales ou des entreprises liées à l’économie intelligente. L’argument selon lequel Venise est dépeuplée parce que c’est une ville peu pratique où il n’y a pas de travail est tout simplement tendancieux. Le fait est, à mon avis, qu’il est commode pour beaucoup de maintenir le statu quo, afin qu’ils puissent continuer à exploiter la ville comme une poule aux œufs d’or, et la repeupler ne fait pas partie de ce dessein”.
Propos recueillis par Fabio Vergaro, Just Cinema International, 16 juin 2023

La presse française s’empare de ces sujets. Deux articles intéressants :
https://www.slate.fr/story/236780/venise-italie-billet-ticket-entree-italie-taxe-tourisme-masse-logement-airbnb
https://www.telerama.fr/arts-expositions/venise-et-sa-lagune-bientot-classees-au-patrimoine-mondial-en-peril-de-l-unesco-7017148.php


Mardi 30 Avril, 18h à Isola la Cantine Littéraire

Fabrizio Uliana, auteur de Venezia anamorfica, présentera son œuvre photographique ainsi que son travail sur la Venise qui se fragmente. Le philosophe Frédéric Cossutta et le linguiste Dominique Maingueneau partageront leurs réflexions lors de l’événement.
Vous aurez également la possibilité de voir quelques photos du livre imprimées sur du papier FinArt au format 50 par 70 cm.

Il y aura un verre de l’amitié (Prosecco), dans une ambiance détendue et joyeuse.
Plus d’informations : https://www.ziobrafi.it/wordpress/

𝕀𝕤𝕠𝕝𝕒 𝕃𝕒 𝕔𝕒𝕟𝕥𝕚𝕟𝕖 𝕝𝕚𝕥𝕥𝕖𝕣𝕒𝕚𝕣𝕖 𝕡𝕣𝕠𝕡𝕠𝕤𝕖 𝕦𝕟𝕖 𝕔𝕒𝕣𝕥𝕖 𝕍𝕖𝕟𝕖𝕥𝕠 𝕚𝕥𝕒𝕝𝕚𝕖𝕟𝕟𝕖, ainsi qu’une sélection des boissons chaudes et vins de toute l’Italie. Les consommations sont obligatoires, pour qu’Isola puisse continuer à pouvoir proposer un calendrier d’événements culturels.

Isola la cantine Littéraire
15 rue Ternaux
75011 Paris
Métro Parmentier ou Oberkampf
tel au 01 43 55 81 17

Au plaisir de vous retrouver
Guido Aloia, Responsable de Isola

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