La prima cosa bella, un film de Paolo Virzì

La Prima Cosa Bella est un film italien réalisé par Paolo Virzì, distribué en France par Wild Bunch, avec Micaela Ramazzotti, Valerio Mastandrea, Stefania Sandrelli, Claudia Pandolfi. Il a remporté trois David di Donatello (meilleure actrice, meilleur acteur, meilleur scénario) et a été le représentant de l’Italie aux Oscars 2011. Sa sortie sur les écrans français est prévue pour le 29 juin. Ce film, très touchant, est un hymne à la vie incarné par une femme pas comme les autres.

prima_2.jpgVoici qu’arrive enfin sur les écrans français un film de Paolo Virzì, l’un de meilleurs réalisateurs italiens de ces dernières années. A l’exception d’un seul film en costumes «Napoléon (et moi)», Virzì est un inconnu pour le public transalpin et c’est vraiment dommage.

Son passé de scénariste avec comme maître Furio Scarpelli est une donnée incontournable dans sa carrière artistique. Paolo Virzì sait filmer et raconter avec humour et tendresse les transformations de la société italienne privilégiant le registre comique et des histories personnelles ou de famille encrées dans la réalité (Ovosodo, Ferie d’ agosto, My name is Tanino, Caterina va in città, pour ne citer que les films qui ont participé à des festivals en France).

Son dernier film, La prima cosa bella, sélectionné pour représenter l’Italie aux Oscar, trouve enfin un distributeur français. Pourquoi ce film et pas les autres ? A cette question le distributeur Wild Bunch nous a répondu : «c’est l’histoire qui nous a passionnés et nous croyons qu’elle passionnera aussi les spectateurs français».

Nous sommes dans une ville de province italienne, Livourne ; c’est l’été 1971. Anna (Micaela Ramazzotti et aussi Stefania Sandrelli), une jeune femme, mère de deux enfants, ravissante et naïve, remporte le concours de beauté d’une station balnéaire.

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De ce point de départ découle toute une série de péripéties et d’aventures, car le tempérament insouciant et jouisseur d’Anna rendent sa vie de famille quelque peu chaotique. Nous assistons à des fuites nocturnes sous la pluie avec ses deux enfants sous les bras, Bruno (Valerio Mastrandrea) et Valeria (Claudia Pandolfi), pour échapper à la violence et la jalousie de son mari, un carabiniere.

Des déménagements en nombre et une absence de foyer stable caractérisent la vie des enfants, bercés par la chanson “la prima cosa bella” (chantée dans le film par Malika Ayane laquelle réinterprète Nicola di Bari) qui devient le refrain de leur jeunesse et leur jardin secret.

Anna, tour à tour serveuse, figurante, vendeuse, secrétaire, ne peut renoncer, malgré son amour infini pour Bruno et Valéria, à ses rêves, ses illusions et son désir d’être femme avant tout. Elle n’est pas consciente que sa beauté et sa manière de vivre la mettent en danger et qu’élever seule ses enfants dans une petite ville de province suscite ragots et jalousies.

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Les enfants seront pris en charge par leur père et leur tante, mais ces derniers n’arriveront pas à les rendre “conformes et homologués” car la vie qui leur est proposée est triste et sans rêves.

L’histoire d’Anna est racontée trente ans plus tard par Bruno, l’aîné des enfants d’Anna, devenu professeur, tour à tour juge et défenseur de sa mère. Le film opère de constants va-et-vient entre passé et présent, passant des années ’70 à nos jours. Bruno aurait tant aimé qu’Anna soit comme toutes les autres mamans, et non cette mère fantasque, anti-conformiste et exubérante qu’il a l’impression d’avoir porté comme une croix toute sa vie.

Alors qu’un mal incurable a atteint leur mère, Bruno et Valéria, toujours marqués à l’âge adulte par cette vie hors du commun, se retrouvent à son chevet. Sauront-ils se réconcilier?

Je n’en dirais pas plus sur l’histoire du film pour ne pas vous priver de la joie de la découverte des autres personnages et du dénouement final

Ce film, très touchant, qui jouit d’une photographie impeccable, est un hymne à la vie incarné par une femme pas comme les autres, qui croit aux sentiments, aux histoires d’amour et ne se sert jamais de sa beauté pour séduire. Elle reste toute son existence d’une naïveté attachante.

C’est un film qui exalte le courage des femmes, leur capacité à se réinventer, le dur métier d’être parents ; il dévoile aussi les difficultés masculines à accepter la légèreté, la frivolité sans la juger.

La prima cosa bella est de comprendre cette leçon, comme le fait finalement Bruno.

Merci Paolo Virzì pour cette belle histoire, pleine de sentiments, non exempte de scènes divertissantes, un hommage au rêve et à la vie.

Chantal Dubois

La prima cosa bella 

de Paolo Virzi’
It. 2010
Représentant de l’Italie aux Oscars
3 Donatello (Meilleure Actrice, Meilleur Acteur, Meilleur Scénario)
Prix de la Critique 32ème Cinémed Montpellier 2010
Prix du Public Festival du Film Italien de Villerupt
Prix du Jury Jeune du Festival Arte Mare de Bastia – Festival du Film et des Cultures Méditerranéennes

Filmographie de Paolo Virzi’
La Prima Cosa Bella (2010) L’Uomo Che Aveva Picchiato la Testa (2009) Tutta la Vita Davanti (2008) Napoleon (et moi) (2006) Caterina Va en Ville (2003) My Name is Tanino (2002) Provino d’Ammissione (1999) Baci e Abbracci (1999) Ovosodo (1997) Ferie d’Agosto (1996) La Bella Vita (1994)

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