Cinéma italien. Sortie en France de ‘Piccolo Corpo’, un film de Laura Samani.

Partenariat. Mercredi 16 février sort en salles le film «Piccolo Corpo», premier long-métrage de Laura Samani, jeune et talentueuse réalisatrice originaire de Trieste.

Il s’agit d’une coproduction entre l’Italie, la France et la Slovénie, un voyage à la recherche d’un miracle dans l’Italie du début du XXème siècle. Ce beau film a été sélectionné en compétition officielle à la Semaine de la Critique de Cannes 2021 et dans plusieurs festivals Italiens : Festival du Film Italien d’Annecy (prix du public), De Rome à Paris, Festival du Cinéma italien de Nantes (du 22 au 29 février prochain)

«Piccolo Corpo» se déroule et a été filmé en Frioul-Vénétie Julienne ; le film a la particularité d’être joué en frioulan, dialecte italien encore rarement entendu au cinéma. Excepté trois scènes où sont utilisées des lampes à huile, tout l’éclairage est en lumière naturelle.

SYNOPSIS :
Italie, 1900. Le bébé de la jeune Agata est mort-né et ainsi condamné à errer dans les Limbes. Il existerait un sanctuaire dans les montagnes où l’enfant pourrait être ramené à la vie, le temps d’un souffle, pour être baptisé. Agata entreprend ce dur voyage et rencontre Lynx, qui lui offre son aide et sa protection. Ensemble, ils se lancent à la recherche du miracle.

Avec Celeste Cescutti (Agata), Ondina Quadri (Lynx)
2021 | Italie/France/Slovénie | drame | 89 min
couleur | V.O dialecte italien sous-titrée français| Arizona Distrib.

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BANDE-ANNONCE:

POUR ALLER PLUS LOIN (quelques extraits du dossier de presse):

  • Laura Samani, racontez-nous la genèse du film…

Tout est parti du récit d’un serveur de ma région – le Frioul-Vénétie Julienne – en 2016. J’étais alors à Cannes avec mon premier court métrage, La santa che dorme. Était-ce parce que ce premier film parlait déjà d’un miracle ? Il m’a demandé si je connaissais l’existence des sanctuaires du souffle, également appelés sanctuaires de la trêve, ces sanctuaires qui, jusqu’au dix-neuvième siècle, auraient été des lieux de miracles. La légende voulait que les enfants mort-nés puissent revenir à la vie le temps d’un souffle, ce qui leur permettait d’être baptisés et enterrés dans une sépulture chrétienne au lieu d’être condamnés à errer éternellement dans les Limbes comme le proclamait alors l’Eglise. J’ignorais tout de ces pratiques, pourtant très courantes à l’époque. J’ai commencé à faire des recherches et ai découvert qu’il en avait existé des centaines dans les Alpes, dont deux cents, rien qu’en France. Jacques Gélis, historien et anthropologue, qui a énormément écrit sur ce sujet, est d’ailleurs un Français. Dans tous ces récits, une chose m’interpellait : pourquoi était-ce presque toujours des hommes qui effectuaient le voyage jusqu’aux sanctuaires avec les cadavres de leur bébé ? Pourquoi ne parlait-on jamais des femmes, de leurs attentes, leur souffrance, leur   impuissance ? N’étant ni historienne ni anthropologue, j’ai voulu que ce soit une femme qui accomplisse ce périple. C’est vraiment de ce désir qu’est né «Piccolo Corpo» .

  • Pourquoi «Piccolo Corpo»  est-il entièrement filmé en dialectes frioulan et vénète et non en italien ?

C’était un postulat de départ et une décision politique. L’Italien est une langue qui a été créée en 1861 pour unifier le pays. Il s’est d’abord agi de créer un langage commun avec des règles, une grammaire, une syntaxe. Puis sa pratique s’est radicalement durcie sous le fascisme où parler le dialecte de sa région est devenu interdit. Ma région qui avait des influences slaves était particulièrement visée et cela l’a culturellement beaucoup affectée. Certains habitants du Frioul ont maintenant honte de s’exprimer en dialecte parce qu’ils ont l’impression de paraître incultes. J’ai voulu rendre hommage à ces langues et à leur richesse. C’était une manière de respecter la langue authentique de l’époque, mais également de rendre hommage aux différentes variantes de ces dialectes et laisser les acteurs s’exprimer aussi naturellement que possible

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Evolena
Michèle Gesbert est née à Genève. Après des études de langues et secrétariat de direction elle s'installe à Paris dans les années '70 et travaille à l'Ambassade de Suisse (culture, presse et communication). Suit une expérience associative auprès d'enfants en difficulté de langage et parole. Plus tard elle attrape le virus de l'Italie, sa langue et sa/ses culture(s). Contrairement au covid c'est un virus bienfaisant qu'elle souhaite partager et transmettre. Membre-fondatrice et présidente d'Altritaliani depuis 2009. Coordinatrice et animatrice du site.

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