Livres italiens en traduction française – Nouveautés (1er trimestre 2013)

Pour ce nouveau “Coin du libraire italien” proposé régulièrement sur Altritaliani, voici une sélection d’ouvrages comme toujours subjective. Notre attention s’est portée ce mois-ci sur des romans d’auteurs italiens récemment traduits en français et sortis depuis peu dans les librairies de l’Hexagone. La version originale est bien sûr disponible pour nos internautes qui préféreront découvrir ces livres en italien (5% de réduction à La Libreria et à La Tour de Babel, Paris, sur présentation de cet article).

TOUS LES SALAUDS NE SONT PAS DE VIENNE, de Andrea Molesini
Non tutti i bastardi sono di Vienna, Sellerio Ed.
Traduit de l’italien par par Dominique Vittoz
Calmann-Lévy
Parution janvier 2013
Prix indicatif: 20,90€

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Une fresque magistrale, fable mélancolique sur les héros et leurs illusions. Novembre 1917. L’armée italienne recule face à l’offensive autrichienne. À un jet de pierres du Piave, non loin de Venise, le domaine des Spada est réquisitionné par l’ennemi. Les vaincus ne discutent pas, nous sommes entre gens de bonne compagnie. Mais le viol de jeunes villageoises suscitera chez tous les membres de la Villa Spada un sursaut patriotique: Paolo, dix-sept ans, le narrateur de cette histoire; le grand-père original et désabusé qui s’exprime par aphorismes et son épouse, grande dame qui oppose le mur de son mépris à l’occupant; Teresa, la fidèle cuisinière, et sa fille, la jolie et simplette Loretta; le gardien du domaine, l’énigmatique Renato; la tante Maria, belle femme émancipée; et enfin la flamboyante Giulia, dont la beauté provocante fascine le jeune Paolo.
Au fil de la chronique de cette occupation, avec son lot de vexations, d’outrages et de compromissions, se dessine un formidable portrait de famille, annonçant l’avènement d’un des grands écrivains italiens contemporains..


TOUTES LES FAMILLES, de Andrea Bajani
Ogni promessa, Einaudi
Trad. de l’italien par Vincent Raynaud
Collection Du monde entier, Gallimard
Parution le 7 mars 2013
Prix indicatif: 23,90€

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Si, comme l’écrit Tolstoï, chaque famille malheureuse l’est à sa manière, celle de Pietro a sa façon bien à elle de l’être, faite de non-dits qui se transmettent de génération en génération. Mario, le grand-père de Pietro, a fait la guerre sur le front russe et en est rentré si traumatisé qu’il n’a plus jamais réussi à vivre une vie normale, finissant ses jours dans une institution spécialisée. Sa fille Giovanna, la mère de Pietro, qui a reçu cette souffrance en héritage, s’en arrange sur un mode excentrique, se levant en pleine nuit pour cuisiner de bons petits plats. Pietro, lui, demande aux élèves de l’école primaire où il enseigne d’enregistrer les bruits de chez eux afin de les commenter en classe, et finit par découvrir que si sa compagne Sara et lui n’arrivent pas à avoir d’enfant, c’est parce qu’il ne «fonctionne pas correctement», puisque Sara tombe enceinte d’un autre après leur séparation. Pour sortir de cette spirale, il entreprend alors un long voyage vers les rives du Don, dans les steppes du sud de la Russie, sur les traces de Mario, sans trop savoir ce qu’il y cherche mais bien décidé à se trouver lui-même.

Habité par le souffle de l’histoire, mais aussi par les joies et les douleurs d’une famille, « Toutes les familles » est le «roman russe», fort et poignant, de Bajani, couronné en Italie par le prestigieux Premio Bagutta, au palmarès duquel on trouve avant lui Gadda, Calvino, Bassani et Sciascia.


XY, de Sandro Veronesi
XY, Fandango Libri
Roman traduit de l’italien par Jean-Paul Manganaro
Collection Littérature étrangère, Grasset
Parution le 9 janvier 2013
Prix indicatif: 22€

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San Giuda, un village perdu dans la montagne du nord de l’Italie, déserté par les jeunes, isolé par la neige, pas de réseaux, ni portables, ni télévision. Seul Beppe Formento et son traîneau tiré par des chevaux, relie les quarante-deux habitants au monde; il approvisionne l’épicerie et emmène, chaque jour quelques touristes admirer l’église et s’émerveiller devant un immense sapin arrosé au canon à neige!

Un matin, le traîneau se présente vide, le cheval terrorisé, les yeux révulsés. Tout le monde se précipite et aperçoit le grand arbre gelé, comme ensanglanté, et autour du tronc, à moitié enfouis dans le neige, des corps, dont celui de Beppe décapité. Au même moment, Giovanna, jeune psychiatre de la ville voisine se réveille, baignant dans son sang: une cicatrice vieille de quinze ans s’est rouverte. L’enquête commence et piétine. Le procureur harcèle le curé, persuadé que la clé du mystère est protégée par le secret de la confession. Giovanna s’installe au presbytère et tente de soulager les villageois. L’homme de Dieu et la spécialiste de l’inconscient cherchent une explication à ce carnage: s’agit-il d’un horrible fait divers ou d’un châtiment divin ?
Dans ce roman au suspense mené de main de maître, Sandro Veronesi brise les stéréotypes, bouscule nos références et notre vision du monde.

Né en Toscane en 1959, Sandro Veronesi, architecte de formation, est l’auteur d’une quinzaine de livres. Il a connu un grand succès avec « Chaos calme » qui a reçu le prix Strega en Italie en 2006, et le prix Femina en France en 2008. Passionné par les écrivains américains, il s’est inspiré, pour écrire ce nouveau roman, du livre de Russell Banks, « De beaux lendemains », paru en 1991.


QUE JUSTICE SOIT RENDUE, de Giorgio Fontana
Per legge superiore, Sellerio Ed.

Traduit de l’italien par François Bouchard
Parution le 7 février 2013
Cadre vert
288 pages – Prix indicatif 21.00 €

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À soixante-cinq ans, Roberto Doni est substitut du procureur général à Milan et il aimerait finir sa carrière en beauté : issu de la bonne bourgeoisie, passionné de musique classique et grand amateur des tableaux de Georges de La Tour, sa vision de la justice n’admet aucun compromis. Jusqu’au jour où Elena Vicenzi débarque dans son bureau, lui apportant les preuves qui innocentent un jeune Maghrébin, accusé d’un procès en appel où Doni est procureur. Convaincu par l’enthousiasme et la fraîcheur de cette journaliste free-lance qui réveillent en lui d’anciennes passions, le magistrat accepte de sortir des sentiers battus. Son enquête le conduira dans un monde qui lui était inconnu, celui de la banlieue milanaise multiethnique, débordant d’une vitalité parfois désespérée. Après bien des détours et de multiples conversations avec la journaliste et avec les témoins qu’elle lui a présentés, le jour du procès arrive enfin.
Efficace et élégant, ce roman nous offre aussi une réflexion très originale sur les rapports entre Justice, Loi et Vérité.

Giorgio Fontana, né en 1981, vit et travaille à Milan. « Que justice soit rendue » est son troisième roman, le premier traduit en France et dans d’autres pays. Il a obtenu le prix Racalmare-Leonardo Sciascia 2012.


N’AIE PAS PEUR SI JE T’ENLACE, di Fulvio Ervas
Se ti abbraccio, non aver paura, Marcos Y Marcos
traduit de l’italien par Marianne Faurobert
Liana Levi , «Littérature étrangère»
Date de parution : 07-02-2013

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La traversée de l’Amérique d’un père et de son fils autiste.Tou
Un voyage de trente-huit mille kilomètres, qui commencera par la traversée des États-Unis en Harley Davidson. C’est cela que Franco Antonello souhaite pour le dix-huitième anniversaire de son fils, diagnostiqué autiste à l’âge de trois ans. Andrea est un ouragan imprévisible. Lorsqu’il marche, c’est sur la pointe des pieds. Les objets, il les aime rangés dans un ordre méticuleux. Quand il veut savoir qui il a en face de lui, il l’enlace afin de sentir ce que l’autre a dans le ventre et pour cette raison ses parents ont inscrit sur ses T-shirts : N’aie pas peur si je t’enlace. Pourtant ce voyage se fera, à travers les États-Unis et jusqu’en Amérique latine, mille fois plus inattendu que prévu… Sous le regard étonné et teinté d’humour du père, Andrea caressera les crocodiles, communiquera avec les chamans indiens, embrassera les jeunes filles… et enseignera à son père à se laisser aller à la vie. Il fera de cette expérience une aventure épique, difficile et grisante, imprévisible et captivante. Comme lui, qui dit vouloir devenir, malgré tout, un terrien.

Evolena

La Libreria
89, rue du Fbg Poissonnière, 75009 Paris
tel 01 40 22 06 94
http://www.libreria.fr/store/

La Tour de Babel
10, rue du Roi de Sicile, 75004 Paris
tel 01 42 77 32 40
http://www.librairieitalienne.com/

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Evolena
Michèle Gesbert est née à Genève. Après des études de langues et secrétariat de direction elle s'installe à Paris dans les années '70 et travaille à l'Ambassade de Suisse (culture, presse et communication). Suit une expérience associative auprès d'enfants en difficulté de langage et parole. Plus tard elle attrape le virus de l'Italie, sa langue et sa/ses culture(s). Contrairement au covid c'est un virus bienfaisant qu'elle souhaite partager et transmettre. Membre-fondatrice et présidente d'Altritaliani depuis 2009. Coordinatrice et animatrice du site.

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