100 lieux magiques à découvrir en Italie

« 100 luoghi incantati da vedere nella vita« . Un bonheur que nous fait partager le FAI – fondation qui gère et protège des endroits magiques – en un livre-guide à offrir ou à vous offrir. Une invitation à la découverte de l’Italie.

Villa del Balbianello, a Lenno (Como) © Giorgio Majno

Le FAI : les particuliers italiens à la rescousse du patrimoine culturel de la péninsule

Un nom comme une invitation à agir, car il sonne comme l’impératif du verbe faire en italien (fare: fai). Le F.A.I. est l’acronyme du Fondo per l’Ambiente Italiano (Fond pour l’Environnement Italien), aujourd’hui l’une des plus importantes fondations italiennes privées, agissant concrètement pour la valorisation et la protection du patrimoine culturel de la péninsule.

Fondée en 1975 sur le modèle du National Trust anglais, cette organisation à but non lucratif reçoit de la part de particuliers des biens en donations ou gère pour le compte de leurs propriétaires de nombreux sites, certains de prestige et tous d’un grand intérêt du Nord au Sud de la botte.

La première de ces donations fut celle, en 1976, de Cala Junco, 1000 m2 sur l’île de Panarea, dans les îles Eoliennes. L’avocat Piero di Blasi, persuadé de l’importance d’aider la nouvelle fondation, lui offrit cette propriété. Elle a su, avec le temps, devenir un bastion contre une spéculation immobilière qui aurait pu défigurer le paysage éolien. Elle constitue donc un symbole de cette volonté qui anime, depuis 35 ans, les fondateurs et les membres du FAI, qui se donnent pour objectif d’offrir à tous la possibilité d’apprécier un pays privilégié par la nature et qui a su au fil de l’histoire sertir son paysage des joyaux extraordinaires.

Villa Necchi Campiglio, a Milano © Giorgio Majno

Mais, plus récemment, des bâtisseurs italiens, sous la poussée de l’appât du gain, ont infligé bien des blessures à un environnement pourtant considéré comme source fondamentale de la richesse du pays. C’est là que l’action du FAI prend toute son importance. Car l’activité de valorisation s’accompagne de celles d’éducation et de sensibilisation au respect du patrimoine et des biens culturels italiens. Une grande ambition qui a su s’appuyer sur une campagne de publicité mettant en valeur les initiatives et l’implication des citoyens, sans oublier une collaboration active, mais critique, avec les pouvoirs publics.

Aujourd’hui le Fondo per l’Ambiente Italiano compte 80.000 membres, 111 délégations présentes au sein des 20 régions avec 7.000 bénévoles. En outre, environ 500 entreprises apportent chaque année leur soutien aux différentes manifestations organisées par le FAI. Telles les célèbres Giornate di Primavera (les « Journées du Printemps »), deux jours à la fin du mois de mars durant lesquels la fondation ouvre non seulement les sites qu’elle gère directement, mais aussi un grand nombre de lieux de culture, publics ou privés, habituellement fermés aux visiteurs.

Ainsi, l’édition 2011 proposait 660 sites, sur tout le territoire national. Avec, par exemple, l’ouverture du Palais du Quirinal, résidence du Président de la République, celle de la villa Rosebery (résidence napolitaine du chef de l’Etat), ou encore un parcours consacré au « Risorgimento », le processus d’unification italienne. Cette année 500.000 visiteurs, italiens et étrangers, ont su profiter, au prix d’une libre contribution pécuniaire, de cette occasion pour accéder à des sites souvent inaccessibles. Ils étaient accompagnés par une petite armée de 13.000 guides bénévoles parlant plusieurs langues (de l’anglais au Tagalog).

Villa Gregoriana, a Tivoli (Roma) ©Roberto Morelli

Cette initiative visait clairement à secouer les consciences face à l’indifférence générale envers le patrimoine. Grâce à des initiatives de ce type le FAI a pu récolter jusqu’à présent environ 67 millions d’euros. Une somme utilisée pour le financement de restaurations de sites en danger comme le Parc de la Villa Gregoriana en 2002, à Tivoli (Etape du “Grand Tour”, ce site avait été progressivement abandonné jusqu’à devenir une décharge à ciel ouvert). Restauration également de la fontaine des 99 cannelle, à l’Aquila (un monument symbole du mythe de la fondation de cette ville des Abruzzes douloureusement frappée par le tremblement de terre du 6 avril 2009).

Les 100 lieux à visiter en Italie selon le FAI dans un livre d’exception

Copertina_100_luoghi_incantati_da_vedere_nella_vita_-_RIZZOLI.jpgLe FAI s’est tout récemment lancé dans une aventure éditoriale.

Tivoli et l’Aquila font partie d’une liste de 100 lieux qu’il nous invite à visiter en Italie: « 100 luoghi incantati da vedere nella vita » (« 100 lieux enchantés à voir dans la vie »). La maison d’édition milanaise Rizzoli a été commanditaire de cet ouvrage dont la fondation a rédigé les descriptifs. Une œuvre dont le but – comme nous l’a expliqué Lucia Borromeo Dina, auteure du livre et responsable scientifique du FAI – est de s’évader des circuits classiques du tourisme en Italie, afin de nous aider à découvrir des sites parfois inconnus d’un patrimoine culturel italien qui n’arrête jamais de surprendre même les plus avertis. Une aventure du nord au sud du pays, un voyage inspiré qu’a rendu possible l’extraordinaire structure organisationnelle des délégations du FAI. Elles ont aidé à proposer un parcours hors des sentiers battus, avec de véritables découvertes, tant en termes de beauté que d’efficacité de gestion. Tels le parc du Pollino, 200.000 hectares de forêt entre la Basilicate et la Calabre, ou le dunes de Piscinas, parmi les plus hautes en Europe, dans la province de Cagliari.

260 pages avec, pour chaque site une présentation enrichie de repères historiques et accompagnée de photos souvent saisissantes. Un succès éditorial en Italie, qui permettra, peut-être, de poursuivre ce projet éditorial avec d’autres publications sur le même thème.

Les diverses facettes d’un même voyage

Ce périple, nous confie Lucia Borromeo Dina, lui a également donné l’occasion de faire le point sur le degré de « bétonnement » du pays. Un véritable fléau qui frappe particulièrement les régions des Pouilles, de la Campanie, de la Vénétie et du Latium, mais épargne encore l’Italie centrale avec la Toscane, l’Ombrie et les Marches. Ce voyage a entraîné une prise de conscience importante du FAI. Quant à ses objectifs futurs, ils viseront à élargir sa base d’adhésion, à développer ses projets éducatifs, à organiser davantage d’actions concrètes sur le territoire et à multiplier les collaborations avec le mécénat privé, encore trop limité dans le domaine culturel.

Les défis restent donc nombreux, mais la fondation prend appui sur les difficultés. Elle a d’ailleurs organisé a Naples au mois de février 2011, après les catastrophes advenues aux ruines de Pompeï, un colloque pour interroger le pays sur l’indifférence et l’ignorance qui guettent ses habitants à propos de leur histoire et de son héritage. Une sollicitation sans cesse renouvelée qui se concrétise dans le volume que nous vous présentons ici.

Salone degli dei - Castello di Masino, a Caravino (Torino) ©Auda Coudayre

Son achat contribue activement au soutien du patrimoine et de l’environnement italien. Le FAI considère avec grand intérêt un public français, depuis longtemps sensible au sort d’un pays qui recèle des merveilles qui ne cessent de l’enchanter. Après les anglo-saxons, qui ont répondu avec enthousiasme aux signaux d’alarme pour la défense de la beauté italienne, la fondation compte sur les français amoureux de la péninsule, afin qu’ils s’impliquent plus directement dans un vaste projet de participation internationale au maintien d’un héritage qui n’appartient pas seulement aux italiens, mais à l’humanité toute entière.

Domenico Biscardi

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Pour plus d’information concernant les activités du FAI et les modalités pour soutenir son action :

www.fondoambiente.it (en italien et anglais)

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« 100 luoghi incantati da vedere nella vita »
Innamorarsi dell’Italia con la guida del FAI
Rizzoli edizioni
Prix : 39€
Volume en langue italienne disponible dans les librairies italiennes de Paris sur commande et sur le site internet de la maison d’éditions Rizzoli

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