Conservatorio di Santa Teresa de Romano Bilenchi vient de sortir pour la première fois en traduction française (mai 2023, Cahiers de l’Hôtel de Galliffet). Il est à découvrir car c’est l’un des livres majeurs de la littérature italienne du XXe siècle. Publié en Italie pour la première fois en 1940, il n’a été plus largement diffusé que depuis 1973, grâce à une nouvelle édition préfacée par Mario Luzi. Ce livre, dont l’action se déroule à la veille de la Première Guerre mondiale et se conclut au lendemain du conflit, a connu les foudres de la censure fasciste.
L’ouvrage sera présenté mercredi 10 mai à 19 heures 30 à l’Institut culturel italien de Paris, rue de Varenne, avec la participation de l’écrivaine Michèle Lesbre, Christophe Mileschi (Université de Paris Nanterre) et Marie-José Tramuta, traductrice du roman. Modération du débat par Paolo Grossi (Cahiers de l’Hôtel de Galliffet).
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Quelle en est la trame ?
Entre la campagne toscane siennoise et la ville, dans le climat de violents affrontements sociaux qui précèdent et suivent la Première Guerre mondiale, Conservatorio di Santa Teresa raconte l’éducation sentimentale de Sergio : un itinéraire de découverte de lui-même et du monde qui l’entoure, de la nature, du sexe, de l’amitié, entre la fin de l’enfance et le début de l’adolescence. Dans une prose d’une rare intensité poétique, l’auteur sonde avec une lucidité pénétrante les résonances les plus intimes du conflit entre l’intériorité de ses personnages et la réalité crue de la vie. Il entame dans cet ouvrage les thèmes qui lui sont chers et qu’il développera aussi dans les nouvelles de la trilogie des Années impossibles : La Sécheresse, La Misère, et plus tardivement Le Gel.
Descriptif plus complet sur le site des Cahiers de l’Hôtel de Galliffet – Prix 18€ – 200 pages:
https://cahiersgalliffet.com/produit/conservatorio-di-santa-teresa/
BIOGRAPHIE DE L’AUTEUR :
Romano Bilenchi naît à Colle Val D’Elsa (province de Sienne) en 1909 et meurt à Florence en 1989. Très jeune, il s’installe à Florence. Ses collaborations littéraires aux revues Il Selvaggio et Primato, ainsi que son premier roman, Vita di Pisto (1931), témoignent de ses sympathies de jeunesse pour le fascisme, dont il s’éloigne à partir de 1938. Dans l’après-guerre, il s’inscrit au Parti communiste et en 1948 prend la direction du quotidien de Florence Nuovo Corriere. Cette expérience se termine en 1956, après un éditorial sévère dans lequel Bilenchi stigmatise la répression soviétique en Hongrie, et qui est suivi de sa démission du PCI. En 1972 son dernier roman, Il bottone di Stalingrado, obtient le Prix Viareggio.
À la question qu’on lui posait : « À quoi reconnaît-on un écrivain ? », il répondit : « À la poésie qu’il réussit à saisir dans ce qu’il écrit ou aux émotions qu’il donne. Un narrateur, ou il est poète, ou il vaut mieux qu’il arrête. » Conservatorio di Santa Teresa témoigne de cette ambition et l’authentifie. Son œuvre s’inscrit dans la lignée des primitifs toscans, de Catherine de Sienne à Federigo Tozzi, et compte parmi les œuvres les plus marquantes du XXe siècle italien.
Le roman en langue originale italienne sur le site d’IBS (Rizzoli tascabile, 2018, 12,35€)