Venise n’a jamais été aussi belle que dans ces moments d’abandon et de silence. « Mais tu ne vois pas qu’elle est morte! » m’a dit un passant sur le Pont du Rialto. Parfois les choses mortes atteignent la beauté absolue mais Venise n’est pas morte, elle est simplement endormie. Immobile comme l’eau du Canal Grande mais vivante, vivante et splendide sans ses milliers de visiteurs. La contempler, d’hiver, enveloppée de brouillard, est à la fois féérique et surréel.
Parallèlement à cette vision romantique de la ville, est arrivée le 4 janvier la nouvelle qu’en raison de la pandémie, par décision du maire Luigi Brugnaro, tous les Musées civiques de Venise resteront fermés, totalement fermés les trois ou quatre prochains mois, alors que la tendance générale en Italie (et pas seulement) penche pour une réouverture des musées fin janvier ou février. Un nouveau coup dur pour tous ceux qui attendent avec grande anxiété la reprise économique, de retrouver leur emploi et le retour de la manne touristique.
Pour en savoir plus nous vous proposons la lecture de l’article du Figaro : « Venise, tollé face à la fermeture des musées jusqu’au 1er avril » et pour les italophones une réflexion argumentée et plus complète du journal italien Artribune sur un choix politique et administratif à risque qui suscite incompréhension, colère et polémique. Une pétition qui recueille déjà de nombreuses signatures a d’ailleurs été lancée par la revue indépendante Ytali (voir ICI sa version française).
Les photos qui suivent (source Facebook) sont © Philippe Apatie, français résidant à Venise, dont vous pourrez revoir deux vidéos sur Venise par temps de brouillard et d’orage que vous aviez appréciées en novembre dernier.