‘Le pain perdu’ d’Edith Bruck – Rencontre avec son traducteur René de Ceccatty

Jeudi 3 février à 19h, La Libreria (89, rue du Fbg Poissonnière, Paris 9e) recevra René de Ceccatty. Il viendra présenter «Le Pain perdu» (Il pane perduto, 2020) d’Edith Bruck qu’il a traduit de l’italien et qui vient de sortir aux Editions du Sous-Sol (16€50). Cette rencontre est une bonne occasion de signaler ce livre bouleversant qu’il faut lire pour porter la mémoire de cette femme et autrice extraordinaire, âgée aujourd’hui de près de 90 ans, qui est une des grandes voix des survivants de la Shoah. Il pane perduto a reçu le Strega Giovani 2021 (l’équivalent du Goncourt des Lycéens).

L’édition française remet Edith Bruck à l’honneur en ce début d’année puisque viennent de ressortir «Pourquoi aurais-je survécu ? Poèmes» aux éditions Rivage poche ainsi que «Qui t’aime ainsi» en collection Points Seuil, tous deux également traduits par René de Ceccatty.

Dans «Le Pain perdu», en moins de deux cents pages vibrantes de vie, de lucidité implacable et d’amour, Edith Bruck, née en 1931, revient sur son destin : de son enfance hongroise à son crépuscule. Tout commence dans un petit village où la communauté juive à laquelle sa famille nombreuse appartient est persécutée avant d’être fauchée par la déportation nazie. L’autrice raconte sa miraculeuse survie dans plusieurs camps de concentration et son difficile retour à la vie en Hongrie, en Tchécoslovaquie, puis en Israël. Elle n’a que seize ans quand elle retrouve le monde des vivants. Elle commence une longue errance, traversée d’espoirs, de désillusions, d’éclairs sentimentaux, de débuts artistiques dans des cabarets à travers l’Europe et l’Orient, et enfin, à vingt-trois ans, trouve refuge en Italie, se sentant chargée du devoir de mémoire, à l’image de son ami Primo Levi.

«Il faudrait des mots nouveaux, y compris pour raconter Auschwitz, une langue nouvelle, une langue qui blesse moins que la mienne, maternelle», écrit Edith Bruck. L’Italie sera finalement sa terre d’élection, celle de l’amour et de l’écriture, l’italien sa langue. Edith Bruck ne masque rien de l’horreur traversée comme de la nécessité de ne jamais haïr: «Pitié, oui, envers n’importe qui, haine jamais, c’est pour ça que je suis saine et sauve, orpheline, libre.» Elle n’a cessé d’écrire pour témoigner du passé et combattre les nouveaux fascismes, nationalismes, antisémitismes et racismes qui gangrènent nos présents comme nos avenirs. De bonnes raisons pour lire absolument Edith Bruck dont la valeur du témoignage est inestimable.

La rencontre à La Libreria avec René de Ceccatty se déroulera en français mais l’italien s’invitera certainement ! Votre passe sanitaire sera demandé à l’entrée.

rené de Ceccatty

LA LIBRERIA
89, rue du Fbg Poissonnière
75009 Paris
Tel + 33 1 40 22 06 94
Métro Poissonnière, ligne 7

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Evolena
Michèle Gesbert est née à Genève. Après des études de langues et secrétariat de direction elle s'installe à Paris dans les années '70 et travaille à l'Ambassade de Suisse (culture, presse et communication). Suit une expérience associative auprès d'enfants en difficulté de langage et parole. Plus tard elle attrape le virus de l'Italie, sa langue et sa/ses culture(s). Contrairement au covid c'est un virus bienfaisant qu'elle souhaite partager et transmettre. Membre-fondatrice et présidente d'Altritaliani depuis 2009. Coordinatrice et animatrice du site.

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