«La nouvelle femme» est le premier long-métrage de fiction de Léa Todorov, connue surtout pour ses documentaires, sorti en salles le 13 mars. Un film de facture classique, sensible et intelligent qui m’a plu et touchée, d’autant que je me suis moi-même occupée quelques années d’enfants en difficultés et de leur intégration scolaire. Il est très bien interprété par deux superbes actrices, l’italienne Jasmine Trinca (David di Donatello 2020 et 2018 de la meilleure actrice) et la franco-algérienne Leïla Bekhti (nominée au César 2022 de la meilleure actrice). Les enfants “différents” qui jouent dans le film sont formidables.
Ce film nous apprend beaucoup sur le début de la carrière de Maria Montessori, aujourd’hui mondialement connue pour la méthode d’éducation alternative qui porte son nom et sur la personnalité de cette femme étonnante et visionnaire. Docteur en médecine, psychiatre, militante socialiste et féministe, elle fut une pédagogue engagée, précurseur en matière d’enseignement et de prise en charge du handicap. Née à Chiaravalle près d’Ancône en 1870, elle est décédée au Pays-Bas en 1952.
Si la fiction de Léa Todorov raconte d’abord l’histoire vraie d’une femme indépendante et ambitieuse qui s’est battue pour accéder aux hautes sphères d’un monde scientifique et intellectuel dominé par les hommes (eh oui, il est une fois encore question de courage et d’émancipation féminine !), «La nouvelle femme» dépeint aussi avec délicatesse les débuts de la fameuse “méthode Montessori” et les choix douloureux que dut faire Maria dans sa vie privée (renoncer à élever son propre enfant) pour accomplir la mission qu’elle s’était fixée: faire participer les enfants dont elle s’occupait à la vie de la société, leur permettre d’avoir un travail et une vie relativement autonome.
Comme le montre le film, c’est en dirigeant à Rome (sans rémunération) et conjointement à un autre médecin un institut orthophrénique pour enfants “déficients”, qu’elle va expérimenter en observant leurs besoins spécifiques ce qui deviendra sa fameuse méthode, qu’elle réussira par la suite appliquer à tous les enfants.
Le synopsis officiel du film de Léa Todorov:
A la Belle-Époque, Lili d’Alengy, célèbre courtisane parisienne, a un secret honteux: sa fille Tina, née avec un handicap. Peu disposée à s’occuper d’une enfant qui menace de ruiner sa carrière, elle décide de quitter Paris pour Rome. Elle y fait la connaissance de Maria Montessori, une femme médecin qui développe une méthode d’apprentissage révolutionnaire pour les enfants qu’on appelle alors idiots ou déficients. Mais Maria, célibataire, cache elle aussi un secret: un enfant né hors mariage. Ensemble, les deux femmes vont s’entraider pour gagner leur place dans ce monde d’hommes et écrire l’Histoire.
La mise en scène du film de Léa Todorov soigne ses décors et costumes 1900, l’époque étant essentielle au sujet. Face à Leïla Bekhti, la belle et riche courtisane, Jasmine Trinca incarne une discrète mais pugnace Maria Montessori, investie d’une conviction qui porte sa mission contre vents et marées et l’animera toute sa vie: conquérir les droits des enfants.
Encore quelques mots sur la méthode Montessori :
La méthode Montessori mise en lumière dans le film repose sur des fonctionnements bienveillants, basés sur l’observation et la coopération, pas la compétition. Elle met l’accent sur l’apprentissage autonome, permettant aux enfants de choisir leurs propres activités en fonction de leurs intérêts et de leurs besoins de développement. Cette approche favorise la motivation intrinsèque, l’autonomie et l’amour de l’apprentissage. Elle permet à chaque enfant d’apprendre à son rythme. La musique, la danse y jouent aussi un rôle important. La bonne posture de l’adulte éducateur, en même temps accompagnante et discrète, est très importante dans cette pédagogie.
Si le thème de ce film vous intéresse, courez le voir!
Evolena
FRANCE-ITALIE – 2023 -1h40 – version originale (italien et français) sous-titrée
Avec Jasmine Trinca, Leïla Bekhti, Rafaëlle Sonneville-Caby, Raffaele Esposito, Laura Borelli, Nancy Huston, Agathe Bonitzer, Sébastien Pouderoux, Pietro Ragusa
Drame historique
France, Italie
1h39
(photos @Geko films Tempesta)
Non ho ancora visto il film » La nouvelle femme » di Lèa Todorov, ma conosco bene Maria Montessori, non solo perché è nata qui vicino ad Ancona e molte scuole elementari sono a lei intitolate, adottando il suo metodo didattico, ma anch’io, come ex insegnante, l’ho studiata, ed apprezzata, cercando di attuare alcuni suoi principi.
Grazie, Evolena, per la segnalazione del film con la brava Jasmine Trinca…andrò sicuramente a vederlo.
Un caro saluto
Rosella