France Culture propose chaque année des “Grandes Traversées”, épopées radiophoniques qui rassemblent documentaires, archives et débats. Chacune est consacrée à une figure qui a marqué et marque encore l’histoire. C’est au tour de Federico Fellini dont on commémore cette année le 30ème anniversaire de la mort.
Depuis le 15 décembre, une “Grande Traversée” de Mattéo Caranta réalisée par Somany Na, en cinq « podcasts » de 59 minutes, est disponible à l’écoute, quand il vous plaira, sous le titre Fellini, l’illusionniste ❤❤❤ Chaque page dont nous vous indiquons le lien ci-dessous est également illustrées de photos et enrichie d’un texte et de références variées.
En scrutant le “continent Fellini”, on voit surgir des territoires. Une cartographie qui s’ancre dans la chronologie de la vie du Maestro. Ce sont ces territoires, ces lieux, accompagnés d’extraits de films et d’interviews du réalisateur, qui vont guider la traversée: Rimini, Rome, le territoire des rêves et des esprits, Cinecittà, et le dernier voyage…
Episode 1 : L’ombre de Rimini (1920-1939)
Tout ce qui est fellinien naît à Rimini. De la magie de la campagne romagnole, à l’exotisme du Grand Hôtel, en passant par le mythique cinéma Fulgor, cette traversée ravive des scènes d’Amarcord, film qui, en 1973, met en récit, à partir d’une mémoire réinventée, une enfance universelle.
Episode 2 : Rome, la caverne aux images (1939-1960)
Rome invente Fellini et Fellini réinvente Rome. D’abord classé parmi les cinéastes catholiques, Federico Fellini fait trembler l’Italie bigote avec La Dolce Vita.
Episode 3 : Federico des esprits
Sous l’impulsion de son psychanalyste, Federico Fellini écrit et dessine ses rêves de 1960 à 1990. Il les consigne dans un livre, longtemps retenu dans le coffre d’une banque et publié en 2007. Ceux-ci deviennent la matière même de ses films, un laboratoire imaginaire d’images et de symboles.
Episode 4 : Le phare de Cinecittà
De l’écriture du scénario à la postproduction, un film est pour Fellini une expérience totale. Il l’orchestre comme un peintre sa toile, se jouant des couleurs, des lumières, des décors et des costumes au gré de sa fantaisie. À Cinecittà, Fellini est chez lui. Le Studio 5 est sa maison.
Episode 5 : Le dernier voyage (1983-1993)
Devenu peu rentable pour les producteurs, le Maestro tourne de moins en moins à la fin du siècle. Contraint de réaliser des publicités, il caresse tout de même l’idée de tourner le film maudit qu’il ne réalisera jamais : Le Voyage de Mastorna, une traversée en avion, symbolique, vers l’au-delà.
Cette “grande traversée”, voici comment la présente France-Culture :
Cinéaste visionnaire, provincial et universel, Federico Fellini réalise des films comme on peint un tableau. Donnant vie aux rêves et aux sentiments dans son légendaire studio 5 de Cinecittà, son parcours de vie se mêle aux films qui l’habitent.
Federico Fellini est peut-être le seul cinéaste, note Martin Scorsese dans un hommage, qui soit devenu un adjectif, au même titre que « dantesque » ou « kafkaïen ». Il suffit ainsi de dire « fellinien » pour que tout de suite apparaissent à nos yeux des clowns, des femmes protubérantes, des foules de clercs en costumes et des fêtes, le visage de Marcello Mastroianni ou celui de Giulietta Masina. Pour qu’émergent à nos oreilles une mélodie de Nino Rota, le vent, le bruit d’une mer en hiver, des cris perdus, des rires monstrueux. Pour évoquer un sens délicat de la mélancolie, de la mémoire et de l’enfance, de l’étrange, du loufoque. La Strada, La Dolce Vita, 8 et Demi, Fellini Roma, Amarcord, la liste est longue. Fellini est tout cela à la fois : son nom est synonyme de Cinéma. « Je me suis inventé presque tout : une enfance, une personnalité, des nostalgies, des rêves, des souvenirs. Pour le plaisir de pouvoir les raconter. »
Federico Fellini habite le cinéma. C’est l’incarnation du démiurge, et dans le légendaire Studio 5 de Cinecittà, ses tournages ressemblent autant aux grands ateliers de la Renaissance qu’à un cirque de province…
*
Et n’oubliez pas jusqu’au 27 janvier 2024 à la Fondation Pathé Seydoux à Paris, 73 avenue des Gobelins, Paris 13e, l’exposition Fellini : Maestro ! (article Altritaliani ici)
Sur trois niveaux, et à travers une scénographie onirique, la Fondation présente plus de 250 photographies (d’Elisabetta Catalano et de Paul Ronald entre autres), affiches, scripts originaux, écrits et extraits de films, ainsi que des costumes, des accessoires de tournage et plus de 70 dessins originaux de Federico Fellini. Rarissimes, ces documents, en majorité conservés dans des collections particulières françaises, suisses et italiennes, sont pour la plupart exposés pour la première fois en France. À ceux-ci seront associées les collections de la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé, riches d’affiches exceptionnelles et de plus de 900 photographies de La Dolce Vita, dont Pathé fut coproducteur.