La librairie La Tour de Babel, Paris IVe, et les Editions de l’éclat vous invitent à une rencontre/lecture autour de “Libera nos a malo” de Luigi Meneghello, paru en 1963 et traduit pour la première fois en langue française par Christophe Mileschi, le jeudi 14 octobre à partir de 18h 30. La rencontre se déroulera en présence du traducteur et de l’éditeur. Malgré l’importance majeure de l’œuvre de Luigi Meneghello dans le panorama littéraire italien, la transposition de ses textes en français présente de grandes difficultés. Il en sera bien sûr question au cours de la soirée.
“Libera nos a malo” (“Délivrez-nous du mal”) est le roman du pays de Malo (Vénétie), des années 1920 jusqu’à l’après-guerre. Mosaïque de récits drolatiques d’une enfance italienne sous le fascisme, bribes de fictions et d’épopées autobiographiques, digressions philologiques et burlesques sur la religion, les courses de bicyclettes, l’amitié, les petites amoureuses ou la mort, le livre nous révèle une Italie disparue dont le héros est la langue. Cette langue minuscule de Malo, dont l’extraordinaire richesse vient télescoper l’italien officiel des instances de pouvoir et dire l’universalité des récits de l’enfance et du souvenir.
Luigi Meneghello est une figure à part dans la littérature italienne. Tellement à part que son oeuvre n’a fait l’objet que de rares traductions, alors qu’elle est désormais considérée en Italie comme ‘classique’, à l’égal de celle d’un Pavese, d’un Gadda ou d’un Fenoglio.
Note du traducteur Christophe Mileschi:
En dépit de l’importance majeure de l’œuvre de Luigi Meneghello dans le panorama littéraire italien, son roman le plus célèbre et le plus célébré, “Libera nos a malo”, paru pour la première fois chez Feltrinelli, en 1963, n’avait encore jamais été traduit en français.
Ce n’est nullement l’effet d’un oubli ou d’une distraction des éditeurs et des traducteurs: le texte pose des problèmes de transposition en français qui ont eu largement de quoi dissuader les uns et les autres.
Dans cette évocation de son enfance et de sa jeunesse des années 20 aux années 60, dans le village de Malo, province de Vicence, Meneghello ne se contente pas d’avoir recours çà et là au(x) dialecte(s) de sa région, ce qui engendre déjà de belles difficultés. Bien plus: le dialecte devient un des enjeux décisifs du récit, en quelque sorte le personnage central. Il ne s’agit plus seulement de «rendre» en français des mots, expressions et tournures insolites pour un Italien ne connaissant pas le dialecte de Malo; il faut encore rendre compte de la tension entre «la langue» (l’italien), langue des livres, des idées et des hymnes, et le parler du quotidien (le dialecte), langue des choses, des jeux d’enfant et de la vie; et des implications à la fois cognitives, poétiques et politiques que cette tension comporte.
Note sur l’auteur :
Né à Malo dans la province de Vicence en 1922, Meneghello a émigré en Angleterre à partir de 1948, où il a enseigné la littérature italienne à l’Université de Reading jusqu’en 1980. Puis il a partagé son temps entre sa région natale et la Grande-Bretagne, jusqu’à sa disparition en juin 2007.
Son deuxième livre, “Les petits maîtres” (1964 ; traduction française Calmann-Lévy, 1965), a été porté à l’écran par Daniele Luchetti en 1997.
La Tour de Babel
10 rue du Roi de Sicile, 75004 PARIS M° Saint-Paul
Informations: 01 42 77 32 40 ou tourdebabel@club-internet.fr
En savoir plus:
http://www.lyber-eclat.net/lyber/meneghello/meneghello1.html
In italiano :
http://planando.altervista.org/letteratura/meneghello/liberanos.htm
Edition de l’éclat (2010)
Prix 24€