GIANNI DI GREGORIO, co-scénariste de GOMORRA de Matteo GARRONE, a remporté, à près de 60 ans, le Prix du meilleur premier film à la Mostra de VENISE 2008.
Cette histoire personnelle lui tenait à coeur depuis dix ans au moins, mais il ne trouvait pas de producteurs prêts à se lancer dans une telle aventure : un film sans vedettes dont les protagonistes sont un sexagénaire et quatre nonagénaires. Projet risqué par ces temps de jeunisme exacerbé ! Matteo Garrone l’a suivi dans cette entreprise périlleuse.
« Il fallait du courage, dit Gianni Di Gregorio, mais soit je faisais le film maintenant, soit je ne le faisais plus. Le projet était risqué ». On comprend combien en voyant le film ! Ce vieux garçon (joué par le réalisateur) se trouve contraint par un concours de circonstances à jouer les nounous de quatre mamies, et écluse quelques bouteilles de blanc pour garder son calme et sa bonne humeur. Elles sont charmantes ces vieilles dames pomponnées, mais plus turbulentes et capricieuses que les pires garnements et comment se faire obéir ?
« On ne pouvait pas les diriger, elles bougeaient et parlaient comme elles voulaient ! Mon scénario était parfait mais j’ai été obligé de le mettre de côté. Heureusement, travailler avec GARRONE m’a formé car il improvise beaucoup. Ce film est l’histoire d’un scénariste qui a trahi son scénario ! Ca m’a plu ! On a volé des scènes, par exemple celle de la lecture de la main : ces dames étaient censées se reposer et… on a tourné (rires). Les non professionnels donnent plus d’intensité et de spontanéité ».
Il est vrai que les « mamma » portent le film, spécifiquement italien dans cette description du rapport du fils à la mère omnipotente. On voudrait bien s’en débarrasser sans oser vraiment ! En réalité, on l’aime par dessus tout, au point de passer sa vie entre les courses et la cuisine, histoire de lui préparer quelques bons petits plats. L’amour que l’on porte à sa mère, on le partage aussi avec les autres mamies adoptées pour le week-end.
Annoncé comme le grand retour de la comédie à l’italienne, ce film est pourtant très différent de ceux des années 70. Il n’y a aucun cynisme, il fait le pari de la tendresse et de la gentillesse. Récit de la vie quotidienne de petites gens à la vie ordinaire dans une ville désertée, accablée de chaleur. Le film n’est pas dramatique, juste teinté de mélancolie. On sent l’affection de GIANNI pour ces personnes âgées, ravagées par la vie. Malgré leurs rides qui nous émeuvent, ce sont des adolescentes espiègles, toujours coquettes et prêtes encore à tomber amoureuses.
« Elles m’ont donné une leçon de vie et de tolérance entre générations ; il y a de belles choses aussi dans la vieillesse : de l’enthousiasme, de la joie de vivre. Il faut oser filmer ce qui fait peur, savoir affronter la mort. »
Une des mères empêche GIANNI de dormir en récapitulant ses souvenirs. Elle se remémore tout, tout, de ses premières amours aux pastas de son enfance dont elle raffole encore ! Litanie, comme un dernier pied de nez à la peur, à la mort, et, de conclure : « Si l’on n’avait pas les souvenirs, qu’est-ce qu’on ferait? »
MARIE SOREL
Pour plus d’info, pour visionner des extraits : consultez le dossier de presse
Lien: http://www.ledejeunerdu15aout-lefilm.com/
Le déjeuner du 15 août
Je viens à peine de voir ce film et je dois dire qu’il m’a fait un énorme plaisir. C’est un film de coeur, tout en tendresse, si près du réel, si près de la vraie vie. C’est la vie de tous les jours, filmée au naturel, sans artifices. Le fils (personnage principal) dégage la gentillesse et la bonhomie, sa tendresse et sa patience envers sa mère, ensuite pour ses compagnes de fête sont infinies. Les mamies sont tout naturelles, chacune cependant laisse bien transparaître son origine et son caractère. On remarque aussi avec une certaine tristesse l’état de dépendance dans lequel se trouvent malgré elles les vieilles personnes, qui, le temps de cette fête peuvent enfin retrouver un semblant d’indépendence et de personnalité.
Pour moi ce film est le type même du film italien tel que je les aimais – années 60 – et les personnages, le mode de vie, les caractères, représentent parfaitement des de gens vrais, que l’on côtoie encore de nos jours. Le sens de la « débrouille », les « arrangements », font-ils toujours part de la vie à l’italienne ?
Pranzo di Ferragosto ou Le déjeuner du 15 août
Il film è delizioso.Con levità e grazia presenta vecchine di diversa estrazione sociale,accomunate dall’età e dalla condizione di dipendenza.Ma rivelano tutte vitalità e dignità:ognuna ha qualcosa di interessante da raccontare,ognuna è ancora in grado di desiderare e sperare.Il figlio è tratteggiato e interpretato in modo da riscuotere simpatia per la pazienza e l’amore filiale. Simpatica è anche la figura del suo occasionale aiutante.
Non si può dimenticare la targa « alla nonna che fa la migliore pasta al forno » che una delle vecchine sistema nel ripiano della libreria prima di andare a letto, la fuga dell’altra che vuole fumare e bere in santa pace da sola in un locale, il racconto dell’amore della più aristocratica, il pensiero della propria infanzia dell’ultima.E l’allegria del pranzo che avvicina tutte l’una all’altra. Il film è qualcosa di diverso dalla commedia all’italiana e di originale. Mi è proprio piaciuto!