Con questo articolo di Daniela Pia, desideriamo presentarvi la scrittrice sarda Savina Dolores Massa, che sarà a Parigi questo venerdi 23 ottobre per partecipare ad una giornata di studi, che si tiene all’Università Paris X Nanterre, in cui si parlerà di “Fantastique féminin et fantastique italien”. Alla fine dell’articolo, trovate il programma della giornata di studi. Savina Dolores Massa parlerà del suo lavoro a partire dalle 16h.
Savina Dolores Massa è una strega. Una jana. Una bruja. Se hai una malinconia che ti agita la pelle e il cuore lei la legge. Ti appare una poesia e vorresti averla scritta tu. Se hai un’invettiva da lanciare lei l’ha intercettata e ti regala le onde concentriche che ne scaturiscono. Se ci sono creature che vorresti abbracciare, difendere, per le quali costruire barricate a difesa, lei è lì in prima linea, con i suoi capelli selvaggi e giocosi, con la sua irruente ironia e la sua benedetta perfidia. Savina è generosa vera. Nulla in lei è costruzione artefatta. Il suo giardino è fatto di piante libere, come libera è la sua mente: giardino vario e stupefacente. Non la si può ignorare. Sia che la ami o la detesti dovrai chiederti perchè. E non sarà facile rispondere che Savina fa rima con Divina ma anche con Maddalenina.
Una lingua “strasbagliata” così Savina Dolores Massa definisce la lingua parlata dai personaggi di “Mia figlia Follia” creature partorite da un mondo grandiosamente piccolo. Una lingua capace però di farsi universale, la stessa che si usa quando si rompono i freni inibitori, lingua di avi: odorosa, emotiva, sensuale, bambina. Che risuona dentro.
L’ho scoperta leggendo “Mia figlia follia”, romanzo in cui i personaggi si muovono annusando e interpretando l’aria come si faceva un tempo da bambini, quando scendevamo giù al fiume a inseguire lucertole e formiche, in pomeriggi estivi di salsedine e sudore, terra arida nuvole e sole. Questa l’atmosfera in cui dispiega le sue ali Maddalenina, una cinquantenne bambina che: “prova ad avere un mondo nel cuore e non riesce a esprimerlo con le parole, (mentre) la luce del giorno si divide la piazza tra un villaggio che ride e lo scemo, che passa, e neppure la notte (la) lascia da sola / gli altri sognan se stessi e (lei) sogna di loro”. Così forse l’ avrebbe cantata F. De Andrè. Le fa da specchio Maria Carta, l’aggiusta ossa, una sorta di madre elettiva, che la ascolta divenendo cassa di risonanza dei suoi pensieri. La loro lingua ricama la vita strampalata che si dipana intorno al cortile, e se è amorevolmente strasbagliata, è incredibilmente umana e incisiva: lingua impastata con dosi perfette di italiano e dialetto; capace di dipanarsi secondo il ritmo sincopato di un “susino secco”, che forse non è secco, mentre si sviluppa l’epopea di una piccola città, metafora del mondo intero. « Qualcuno, potrebbe chiedermi: «Ma, tu, non fai altro che parlare del villaggio?». Bene, gli risponderò che Tolstoj, Leone Tolstoj, mi ha detto all’orecchio: «Descrivi il tuo villaggio e diventerai universale; se cerchi di descrivere Parigi, diventerai provinciale». Così Francesco Masala, spiegava la sue scelta di raccontare la vita di Arasolè, in appendice al suo romanzo “Quelli dalle labbra bianche”.
Allo stesso modo non è provinciale l’umanità che si dispiega fra le pagine di “Mia figlia follia”, dove creature ricche di sentimenti, ma anche tignose e fragili, rappresentano uomini e donne che lottano per la sopravvivenza in un arcano mondo che ondeggia fra l’onirico e il concreto, personaggi che si definiscono attraverso pezzi di vite altrui. Briciole di pane che, passando di bocca in bocca, anzichè consumarsi divengono pagnotta grassa e fumante. Così L’amore fatto di illusione e rimpianti si affastella in un particolare universale che, sa di magico Il tanto necessario a far intuire fantasmi di Janas. Tutto questo in un Ballo tondo che chiude il cerchio entro cui si agita la vita.
Daniela Pia
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Ma fille folie, de Savina Dolores Massa, Editions de l’Ogre.
Ma Fille folie, qui a fait scandale à sa sortie en Italie, déprogrammé pour ses propos censément pornographiques, est un roman étrange et drôle. Sans dénouer ce qui des propos et constatations de Maddalenina relève du délire ou de la réalité, il propose à la fois une lecture du corps féminin dénué de tout fantasme – un corps malade, dur et sec en opposition totale avec celui sain, tendre et généreux de la Mère –, empêtré dans un fantasme de maternité –, et un tableau des villages sardes des montagnes qui, fermés sur eux-mêmes, marginalisent les faibles.
Femme marginalisée par les habitants du village sarde où elle habite, Maddalenina, analphabète, dont le seul revenu est une pension d’invalidité, vit, après la mort de ses parents, dans une solitude joyeuse. Le jour de son cinquantième anniversaire, elle comprend que le moment est venu pour elle d’enfanter. Après avoir entendu les noms chantés de trois géniteurs impossibles (le premier a été émasculé par un taureau, le deuxième est un vieux professeur qui a toujours préféré les marins violents aux femmes et le troisième un adolescent de 15 ans qui cherche par tous les moyens d’échapper à la malédiction familiale qui voit tous ses membres vivre jusqu’à cent ans) et avoir recueilli les conseils de Maria Carta, une «guérisseuse», Maddalenina voit son ventre grossir et pense son rêve en bonne voie de réalisation.
Les langues que Savina Dolores Massa déploie dans ce récit burlesque mettent en lumière les différentes réalités qui composent la vie de Maddalenina. Plus encore, elles mettent en scène, au travers de l’instrumentalisation des figures religieuses – la Vierge, la Trinité et le cierge –, les rapports ambigus qu’entretiennent ces êtres perdus et en marge avec la société conservatrice et religieuse qu’ils hantent. Ainsi le langage simple et accidenté des questions de Maddalenina répond à celui abstrait et construit de ses interlocuteurs, reflétant ainsi les relations qu’entretiennent les croyants et leur texte, ceux qui ne savent pas et ceux qui savent, les dominés et les dominants.
Savina Dolores Massa est née à Oristano en Sardaigne. Poète, romancière et auteur de pièces de théâtre, elle est l’un des fondateurs de la Compagnie Hanife Hana teatro jazz. Savina Dolores Massa est l’auteur de 3 roman publiés aux éditions Il Maestrale: Undici (2008, finaliste en 2007 du Prix Calvino) ; Mia Figlia follia (2010) ; Cenere calda a mezzanotte (2013). Ma Fille folie est son premier roman traduit en français.
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JOURNÉE D’ÉTUDES: “FANTASTIQUE FÉMININ ET NOUVELLES PERSPECTIVES DE RECHERCHES SUR LE FANTASTIQUE ITALIEN”
Vendredi 23 octobre 2015
Université Paris Ouest Nanterre La Défense
Organisée par le Centre de Recherches Italiennes (CRIX – EA 369 Études Romanes) avec le soutien de l’ED 138 – Lettres, Langues et Spectacle et de l’UFR LCE – Langues et Cultures.Étrangères
Depuis quelques décennies, les études sur le fantastique italien ont récupéré le retard avec lequel elles ont vu le jour dans l’histoire de la critique littéraire. Cependant, dans la cartographie des littératures occidentales, les frontières du fantastique italien sont encore liées à cette tradition surréelle, ironique et intellectualiste, identifiée, entre les années quarante et quatre-vingt du siècle dernier, par des universitaires et des écrivains tels que Gianfranco Contini, Italo Calvino, Enrico Ghidetti e Leonardo Lattarulo. S’il est vrai que certains spécialistes ont récemment essayé d’élargir le canon du fantastique italien, à travers l’exploration des territoires du fantastique féminin ou populaire, et en privilégiant l’étude des thèmes les plus récurrents, il n’en demeure pas moins que les protagonistes incontournables de ce genre restent toujours les mêmes, de Pirandello à Bontempelli, de Savinio à Landolfi, de Buzzati à Primo Levi, de Manganelli à Calvino et à Tabucchi, c’est-à-dire des écrivains qui confirment le portrait du fantastique « intelligent » traditionnellement brossé par la critique. Par ailleurs, quand les critiques ont cherché à enfreindre la cohérence et l’uniformité de cette définition, en essayant de cerner un fantastique féminin, le chemin du gender a été entrepris au détriment du genre.
Le but de cette journée d’études est avant tout de sonder les caractères spécifiques du fantastique féminin : peut-on parler, dans la littérature fantastique italienne, d’une lignée féminine qui soit reconnaissable par ses prémisses théoriques, ses choix thématiques, ses solutions expressives ? Cette hypothèse sera soumise à vérification autant du point de vue de l’histoire du genre littéraire que de celui des Gender Studies.
PROGRAMME
MATIN
Bâtiment V, salle R14
9h15 : Accueil des participants et ouverture des travaux : Silvia Contarini
9h30-10h30 : Président Christophe Mileschi
Beatrice Sica [UCL Londres] : Fantastico, magico, italiano : intrecci teorici e sviluppi storiografici di tre concetti tra letteratura e arte
Stefano Lazzarin [Univ. Saint-Etienne] : La ricerca sul fantastico italiano oggi
Pause
11h00-12h00 : Président Stefano Lazzarin
Beatrice Manetti [Univ. Turin] : Il potere e il sacro : forme del fantastico nell’opera di Anna Maria Ortese
Beatrice Laghezza [Univ. Saint-Etienne] : Fantasmi del fantastico e del femminile. Con qualche esempio di Ghost Story
Débat
Déjeuner
APRÈS-MIDI
14h-15h00 : Présidente Beatrice Laghezza
Ambra Zorat [Univ. Dijon] : Appunti sul fantastico femminile tra Otto e Novecento
Matteo Moca [Univ. Bologne – Paris Ouest Nanterre La Défense] : «E quasi volava»: In sonno e in veglia e il fantastico nei racconti di Anna Maria Ortese
Débat et pause
15h30-16h30 : Présidente Giuliana Pias
Ramona Onnis [Univ. Paris Ouest Nanterre La Défense] : Realismo magico postcoloniale in Cenere calda a mezzanotte di Savina Dolores Massa
Margherita Marras [Univ. Avignon – CRIX] en dialogue avec Savina Dolores Massa (écrivaine)
17h00 : Lecture-spectacle de Savina Dolores Massa
Clôture des travaux
Projet scientifique : Silvia Contarini, Beatrice Laghezza
Organisation : Beatrice Laghezza, Ramona Onnis, Angelo Vannini
Url de référence:
http://crix.u-paris10.fr/sites-composantes/cdr-centre-de-recherches-italiennes/manifestations/