Prima la vita, un film de Francesca Comencini, en salles le 12 février

Dans le film “Prima la Vita” (titre original Il tempo che ci vuole) qui sort en France ce mercredi 12 février, l’Italienne Francesca Comencini ne raconte pas l’histoire de sa famille toute entière, mais se concentre sur la relation très forte qu’elle a eue avec son père, le réalisateur Luigi Comencini, dans l’enfance mais surtout à un moment clef de son existence, entre l’adolescence et l’âge adulte. Avec pudeur, courage et beaucoup d’authenticité, elle évoque ce qu’il lui a transmis professionnellement, leur amour commun du cinéma, mais aussi la façon dont, ensemble, ils ont su surmonter des moments très difficiles. Un film autobiographique émouvant porté par un excellent duo d’acteurs:  Fabrizio Gifuni (Fais de beaux rêves, L’Enlèvement) et Romana Maggiora Vergano (Il reste encore demain).

Synopsis :

Un père et sa fille habitent les mondes de l’enfance. Il lui parle avec respect et sérieux, comme à une grande personne, il l’entraine dans des univers magiques débordants de vie et d’humanité. Il est le grand cinéaste de l’enfance et travaille sur son film Pinocchio. Un jour, la petite fille devient une jeune femme et l’enchantement disparait. Elle comprend que la rupture avec l’enfance est inéluctable et a le sentiment qu’elle ne sera plus jamais à la hauteur de son père. Alors elle commence à lui mentir et se laisse aller, jusqu’au bord du gouffre. Le père ne fera pas semblant de ne pas voir. Il sera là pour elle, tout le temps qu’il faut (tutto il tempo che ci vuole).

Un film de Francesca Comencini
Avec Fabrizio Gifuni, Romana Maggiora Vergano et Anna Mangiocavallo
Festival de Venise 2024, sélection officielle, hors compétition

Bande-annonce et infos sur les salles : https://prima-la-vita.lefilm.co/

Commentaire :
Il est rare de voir le lien père-fille représenté au cinéma, sans doute aussi parce qu’il n’y pas encore assez de femmes cinéastes. Avec PRIMA LA VITA, Francesca Comencini ravive des souvenirs fondateurs avec le profond désir de faire la paix et de rendre hommage à son père, immense cinéaste qui a laissé sa marque sur la comédie à l’italienne des années 1960 (Pain, Amour et Fantaisie, Pain, Amour et Jalousie, L’argent de la vieille), mais aussi connu pour ses chefs-d’œuvre comme L’Incompris (1967) et Les Aventures de Pinocchio (1972). Sur le plateau de Pinocchio courait justement une petite fille, Francesca, l’une des quatre filles du cinéaste…, une figure hautement intègre, respectable, passionnée, devant laquelle elle ne se sentait, à l’adolescence, pas à la hauteur, avec laquelle elle était incapable de communiquer, un père qui lui parlait de vocation quand elle craignait d’échouer…

À travers ce chant d’amour d’une fille à son père, Francesca Comencini restitue l’un des enseignements fondamentaux qui lui a été transmis : «d’abord la vie, puis le cinéma», à savoir que le cinéma doit être nourri par la vie elle-même, par les événements de la vie. Le père en fait l’émouvante démonstration lorsque les problèmes d’addiction à la drogue de sa fille le poussent à mettre de côté son travail au nom d’une urgence vitale. En parlant très librement de ce moment très compliqué de sa vie où elle se sentait complètement perdue, inutile, inepte, Francesca Comencini enlève le stigmate lié à la toxicomanie, un écueil dans lequel tout un chacun peut trébucher. En filigrane, elle évoque aussi des traumatismes très violents liés à la réalité politique de l’époque, désignée comme «les années de plomb» : l’attentat de la Piazza Fontana le 12 décembre 1969 ou bien l’enlèvement et l’assassinat d’Aldo Moro en 1978.
À cette dimension à la fois intimiste et politique, s’ajoute de délicieuses références cinéphiles au conte de Pinocchio : la petite fille du début bouge beaucoup, de manière désarticulée et maladroite, puis désobéit, ment, finit dans un gouffre et se fige, souffrant de décevoir son père. Mais la réconciliation est au bout, avec deux magnifiques leçons qui sont données : le droit à l’échec et la confiance de réaliser soi-même ses propres films !

(Source CineItalien FB)

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