Pour les amoureux de l’Italie et de lectures autour de l’Italie, découvrez notre sélection – dans des registres très variés – parmi les sorties récentes en librairie: littérature, romans, essais, d’auteurs italiens ou non. Si vous avez déjà lu l’un de ces livres, donnez-nous votre avis et faites-nous découvrir l’un de vos coups de coeur.
LES PASSIONS DE L’AME, de Raffaele Simone
traduit de l’italien par Christophe Mileschi
Collection Littérature étrangère
Editions Arléa, diffusion Seuil
Parution octobre 2013
Prix indicatif: 20€
Ce roman relate les derniers mois de l’existence de René Descartes. Invité à Stockholm par la reine Christine de Suède, à l’apogée de sa gloire (son pays sort vainqueur de l’interminable guerre de Trente Ans), le philosophe se lance dans un voyage éprouvant vers la Suède, au seuil d’un hiver terriblement rigoureux.
Les premières rencontres avec la reine tournent mal. Descartes, peu rompu à l’art de la conversation mondaine et des frivolités de cour, s’avère maladroit et Christine se
révèle changeante et capricieuse. En plusieurs mois, la reine ne lui accorde que quelques entretiens décevants, au cours desquels elle marque une totale indifférence aux idées du penseur. La morosité et la solitude du séjour de Descartes en Suède sont heureusement agrémentées par les rencontres avec un peintre et poète espagnol, l’énigmatique et séduisant Machado, lui aussi convié à la cour en pure perte.
Les Passions de l’âme, formidable roman épistolaire, entremêle avec une délicieuse habileté des textes authentiques (la correspondance de Descartes) ou apocryphes, mêlant le vrai et le faux, le dit et le non-dit, dans un souffle magistral d’érudition et de vie, dessinant ainsi un portrait saisissant du philosophe et de sa pensée en mouvement.
Raffaele Simone, italien, est linguiste, philosophe et essayiste. Ses deux derniers essais traduits en français, Pris dans la toile et Le Monstre doux, ont été publiés chez Gallimard. Les Passions de l’âme est son premier roman.
Un coup de coeur! Magnifique roman.
LES 100 MOTS DE L’ITALIE, de Michel Feuillet
Petit guide culturel de l’Italie et des Italiens
Collection “Que sais-je ?” Puf
128 pages • 9 €
Parution : le 18 septembre 2013
Malgré une unification récente et en dépit de la relative petitesse de son territoire, l’Italie jouit d’un niveau de reconnaissance très fort dans l’imaginaire collectif en Europe et dans le monde. Ses frontières maritimes qui dessinent une botte au cœur de la Méditerranée, ses origines glorieuses au temps de l’empire romain, les chefs-d’œuvre de ses artistes, de ses hommes de lettres et de ses musiciens, son art de vivre entre Dolce Vita et intrépidité sont autant de repères qui composent une image riche, mais où abondent aussi les poncifs.
En 100 mots – Carnaval, Design, Économie souterraine, Pâtes, Pizza, Renaissance, SPQR, Vespa… –, Michel Feuillet décrit, explique, commente, analyse (en s’abstenant souvent de juger), servi par une érudition impeccable, une empathie sans complaisance et un style soigné.
Malgré sa présentation austère, un petit bijou de concision, de rigueur et d’humour.
Michel Feuillet est professeur émérite à l’université Lyon III Jean Moulin. Dans la collection « Que sais-je ? », il est notamment l’auteur du Lexique des symboles chrétiens (n° 3697) et de L’art italien (n° 3852).
Rappelons aussi: ITALIE – Histoire, société, culture, de Jean-Claude Renard et Olivier Doubre, Edition de la Découverte
A L’OMBRE DE L’AUTRE LANGUE. Pour un art de la traduction, d’Antonio Prete
Traduction de l’italien par Danièle Robert
collection Stilnovo
Les éditions chemin de ronde, diffusion Vrin
128 pages – 14€
Parution: Août 2013
Fruit d’une rencontre privilégiée entre deux langues, deux histoires propres, deux sensibilités, la traduction a pour but, par les vertus d’hospitalité, d’écoute, d’imitation, de musicalité, d’imagination, de transposition, non de pâlement copier le texte original — bien qu’elle prenne corps à son ombre — mais d’opérer sa pleine et entière métamorphose. Elle est ainsi la meilleure interprétation que l’on puisse donner d’une œuvre littéraire, le plus bel hommage rendu à sa force et un véritable acte de création.
C’est ici ce que développe Antonio Prete, à la lumière d’abord de Leopardi et de Baudelaire, auxquels il associe dans ses réflexions sur l’acte de traduire d’autres écrivains : Cervantes, Borges, mais aussi Mallarmé, Rilke, Jabès, Bonnefoy (qu’il a traduits) et Benjamin.
Dans À l’ombre de l’autre langue son propos n’est pas tant de proposer une théorie du traduire que d’interroger, du point de vue du poète, prosateur, exégète et praticien fervent de la traduction qu’il est lui-même, la relation intime qui s’établit entre un traducteur et un auteur et ce qui se joue alors; ce qui lui fait dire : «Traduire un texte poétique a la même intensité qu’une expérience amoureuse.»
Pour qui s’intéresse à l’art de traduire, enrichissant et raffiné!
Antonio Prete est professeur de littérature comparée à l’université de Sienne, auteur de nombreux ouvrages de poésie et de fiction, spécialiste majeur de l’oeuvre de Leopardi et traducteur. Il a fait découvrir ou redécouvrir en Italie une traduction très remarquée des Fleurs du Mal.
Lien intéressant: Antonio Prete, Deux livres des passages, par Danièle Robert.
SOPHIE S’HABILLE TOUJOURS DE NOIR, de Paolo Cognetti
traduit de l’italien par Nathalie Bauer
Collection «Littérature étrangère»
Edition Liana Levi
Prix : 13,99
Parution: septembre 2013
Depuis le jour de sa naissance, la vie est une guerre pour Sofia. Une guerre qu’elle mène contre ses proches, contre le monde entier. Inquiète, excentrique, débordante, insaisissable, Sofia est toujours habillée en noir. Et son humeur aussi. Pourtant elle fascine tous ceux qui l’approchent. De Milan à Brooklyn, leurs paroles dessinent le portrait de cette rebelle et, en filigrane, celui d’une société qui depuis la fin des années 70 cherche ses repères. De gentils ghettos résidentiels s’installent en bordure des villes, la politique perd de son aura, la liberté individuelle est le nouveau Graal… Mais Sofia, fille unique de la bourgeoisie ordinaire, trace son chemin. Résolument.
Avec une écriture qui décortique les personnages et les émotions, Paolo Cognetti compose un roman-mosaïque fort et troublant qui a déjà conquis l’Italie.
Une jolie découverte littéraire!
LE SAUT DE TIBÈRE, de Gilda Piersanti
Collection “Polar”
Editions Le Passage
352 pages – Prix indicatif: 19€
Parution: octobre 2013
Sur l’île de Capri, le Saut de Tibère, vertigineux promontoire d’où l’empereur romain précipitait ses victimes, est le théâtre du mystérieux suicide d’un touriste suisse. Non loin de là, le corps d’une jeune fille a été retrouvé sous une cloche, momifié et transpercé par une sorte de flèche. Elle avait disparu onze ans plus tôt ; le dernier témoin à l’avoir vue vivante, le fils d’un chef de clan de la camorra locale, avait alors fui l’Italie pour échapper à la justice.
À Rome, l’inspectrice principale Mariella De Luca a quitté la brigade criminelle pour rejoindre une nouvelle cellule d’Europol chargée de coordonner les services de police à l’échelle européenne. La disparue de Capri attire son attention quand d’autres corps transpercés sont identifiés en Écosse, près d’Oxford, à Copenhague, à Amsterdam, à Rome…
Sur les traces d’un serial killer qui opère impunément depuis onze ans dans toute l’Europe, Mariella resserre peu à peu son étau autour de Capri. Mais se mettre en travers des affaires de la camorra peut s’avérer très dangereux. Surtout lorsque l’on réveille les passions enfouies d’une famille mafieuse qui, entre fidélité et trahison, se révèle digne de la tragédie antique.
Gilda Piersanti est née en Italie quand les sixties n’étaient pas les sixties, non loin de la villa d’Hadrien. Elle a grandi à Rome et nourri une passion précoce pour la Ville éternelle. Philosophe, critique littéraire, traductrice, elle est l’auteur de romans noirs. Ses Saisons meurtrières rassemblent, épisode après épisode, de plus en plus de lecteurs. Après « Rouge abattoir », « Vert Palatino » (Prix Polar dans la ville 2006), « Bleu catacombes » (Prix du polar méditerranéen 2008, Prix SNCF du polar européen 2008), « Jaune Caravage », « Vengeances romaines », « Roma enigma » et « Wonderland », voici sa nouvelle enquête.
Un bon cru!
Evolena
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