L’intellectuel, linguiste, philosophe et écrivain italien Umberto Eco est mort il y a cinq ans, le 19 février 2016, à l’âge de 84 ans. Il était un lecteur vorace, et listait, compilait, collectionnait. Sa bibliothèque, riche de 35 000 titres, va être confiée à l’Alma mater, Université de Bologne, pour une durée de 90 ans. “Si Dieu existait, il serait une bibliothèque”, se plaisait à dire Umberto Eco. Cet anniversaire est également l’occasion de nous souvenir de “Vertige de la liste”, un événement auquel Le Louvre l’avait invité en 2009 (voir ICI).
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Le grand écrivain italien, auteur notamment du Nom de la rose, était un amoureux des livres. Il s’était même constitué une immense bibliothèque avec plusieurs dizaines de milliers d’ouvrages. Un accord vient d’être conclu avec le ministère de la Culture italien pour que ses livres soient prêtés pendant 90 ans à l’Alma Mater, l’université de Bologne où le professeur philosophe a enseigné pendant plus de quarante ans.
« Qui ne lit pas, à 70 ans, aura vécu une vie solitaire. Celui qui lit aura vécu 5 000 ans. La lecture, c’est l’immortalité à rebours », écrivait-il.
Il restait donc à organiser après sa mort la nouvelle vie de ses nombreux ouvrages. Il a fallu trois années de négociations entre la famille du “professore” et le gouvernement italien pour que tombe enfin un communiqué de presse du MiBACT, le ministère pour les Biens et Activités culturels et le Tourisme italien. « L’État garantira sa conservation, sa mise en valeur et son utilisation pour les étudiants et les universitaires. Un comité scientifique composé de cinq membres, dont deux nommés par les héritiers de Eco et deux autres par le MiBACT sera chargé d’établir les modalités de conservation. Et ce pour en assurer également l’unité dans la consultation numérique », précise le communiqué. Direction donc l’université de Bologne.
Son recteur, Francesco Ubertini, est fou de joie : « Je suis enthousiaste, car cela signifie que la bibliothèque et les archives fourniront tous les outils nécessaires aux universitaires et en particulier, à tous ceux qui font partie du Centre d’études lié à Eco. » Dans cette université fondée il y a près de dix siècles, les ouvrages qu’il a feuilletés, annotés, seront classés de la même manière que dans sa maison de Milan. Ils feront l’objet d’un grand projet d’étude pour comprendre l’esprit d’Umberto Eco. Lui, l’éternel défenseur de la lecture, expliquait deux ans avant sa mort à la télévision italienne, que le livre était extrêmement plus avancé que les nouvelles technologies.
Ses propres livres seront aussi numérisés. Quant à ses 1 200 ouvrages, les plus anciens et les plus rares, sa “Bibliotheca semiologica curiosa, lunatica, magica et pneumatica”, ils seront, eux, vendus pour 2 millions d’euros à la Bibliothèque nationale de Brera où le public pourra les consulter également.
SOURCE des infos : France-Culture, 19 février 2021
Bruce de Galzain et Sébastien Lopoukhine