L’émission «La Grande traversée de l’été» de France Culture propose un excellent portrait documentaire du Duce, en 5 épisodes de 58 minutes, produit par l’écrivaine italienne Simonetta Greggio. De nombreux intervenants français et italiens y participent, dont, pour n’en citer que deux, Marc Lazar, professeur à Sciences Po, et l’écrivain Antonio Scurati, auteur du monumental «M., l’enfant du siècle» (Les Arènes, 2020), vainqueur du fameux prix Strega en 2019. Le rythme de l’émission, les sons, commentaires et textes proposés rendent l’écoute de cette série très vivante, instructive et passionnante. Nous vous la recommandons chaleureusement.
Ci-dessous un bref descriptif général et de chaque épisode + liens aux podcasts que vous pourrez facilement écouter quand et où vous voudrez. L’émission est diffusée en direct du 19 au 23 juillet de 9h à 10h.
Simonetta Greggio est romancière. Elle écrit en langue française et a publié de nombreux ouvrages chez Stock, dont son prochain roman Bellissima (août 2021), et des nouvelles chez Flammarion. Souvenez-vous aussi de Dolce Vita. Elle partage sa vie entre Paris, Venise et la Provence.
Réalisation de Julie Beressi
Benito Mussolini a laissé une marque profonde dans nos sociétés. Mais sommes-nous sûrs de le connaître tout à fait ? La carrière politique de Benito Mussolini (1883 – 1945) le conduira des rangs du Parti Socialiste Italien, dont il fut expulsé, à la fondation du Parti national fasciste puis à la tête de l’Italie. Celui qui sera souvent appelé le “Duce”, mourra fusillé et son corps sera livré à la foule en colère et pendu par les pieds au carrefour de Piazzale Loreto à Milan. Portrait du premier dictateur européen, avant Hitler, avant Franco, avant tous les autres.
- Le Duce est mort, vive le Duce
https://www.franceculture.fr/emissions/benito-mussolini-un-portrait/1-le-duce-est-mort-vive-le-duce
Ce premier épisode de la Grande Traversée est consacré à la mort de Benito Mussolini, dit le Duce. Qui fut l’homme, derrière le dictateur ? Quels ont été sa trajectoire, ses ambitions, son rapport au pouvoir, à sa famille, à l’Italie ?
Le 30 avril 1945, quelques jours après sa mort, le corps de Benito Mussolini est piétiné à Piazzale Loreto à Milan, aux côtés de sa maîtresse Claretta Petacci et d’autres hiérarques du régime. La même place sur laquelle 8 mois plus tôt, des cadavres de partisans avaient été exposés aux yeux des Milanais, en plein mois d’août. Les images de cette cérémonie expiatoire – quasi cinématographique – d’un peuple qui se libère de son bourreau sont encore présentes chez les Italiens.
- Benito Mussolini, « El matt » – Le fou
Ce deuxième épisode de la Grande Traversée de l’été dédiée à Benito Mussolini retrace l’enfance et l’adolescence du dictateur en herbe, sa formation scolaire et politique, et ses rencontres jusqu’à sa prise de pouvoir.
- Benito Mussolini, le renégat
https://www.franceculture.fr/emissions/benito-mussolini-un-portrait/3-benito-mussolini-le-renegat
Après la Marche sur Rome en octobre 1922, Mussolini est nommé Président du Conseil par le roi Victor Emmanuel III. Il met en place une “dictature légale”, aidé par ses squadre fascistes. Mussolini crée un homme nouveau fasciste : c’est l’âge du microphone, qui permet une nouvelle théâtralité du corps et de la voix. La mise en scène du dictateur exploite le mythe de la virilité, de la masculinité, du guerrier magnétique et charismatique.
- Je suis la Bête
https://www.franceculture.fr/emissions/benito-mussolini-un-portrait/4-je-suis-la-bete
À partir de l’assassinat du leader socialiste Matteotti en 1924 et des lois fascistissimes en 1925, la dictature se renforce. Mussolini entame une campagne colonialiste en Éthiopie en 1935 et s’associe avec l’Allemagne nazie d’Hitler en 1938 en promulguant les lois raciales. La propagande infiltre tous les arts : l’architecture, le cinéma, la poésie… Sa rencontre avec les futuristes, dont Marinetti, lui permet notamment de construire une culture publique du fascisme, qui s’appuie sur des expositions au graphisme très moderne. Les arts et les artistes sont au service de la construction d’une « Italie nouvelle ». L’architecture est inspirée du Bauhaus, le cinéma contribue au rayonnement du régime avec la construction des studios de Cinecittà, véritable ville dans la ville.
- Benito Mussolini, l’uomo vuoto – l’homme vide
1938-1945, l’infamie. Les dernières années d’exercice du pouvoir, les dernières années déshonorantes.
Mussolini se radicalise. Manifeste de la race, 5 août 1938 : la promulgation des lois raciales marque le début de la persécution du peuple juif italien.
Le 10 juin 1940, Mussolini déclare la guerre contre les « puissances ploutocratiques et réactionnaires d’Occident » (discours radiodiffusé depuis le Palazzo Venezia à Rome) et s’engage aux côtés de l’Allemagne nazie…..
Après 1945 et la fin de la guerre, quel devenir pour l’Italie ?
Et pour conclure, que reste-t-il de Mussolini ? Que reste-t-il du fascisme aujourd’hui ? Si l’Italie n’a pas été fasciste, elle a a sans aucun doute été, à quelques moments, mussolinienne.
BONNE ÉCOUTE!! Des photos sont disponibles sur le site de l’émission.