Une femme seule, de Dario Fo et Franca Rame

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« Une femme seule » est, avec « Nous avons toutes la même histoire » et « Couple ouvert à deux battants », le deuxième volet de la trilogie « Récits de femmes » du Prix Nobel Dario Fo et de Franca Rame.

Une femme seule, de Dario Fo

La pièce, mise en scène par Pierangelo Summa, raconte l’histoire de Maria (interprétée par Gabriella Merloni), une femme au foyer qui passe son temps enfermée à la maison. Elle n’a comme unique compagnie qu’une radio et une télévision. Ses journées s’écoulent à faire le ménage, en supportant un beau-frère peloteur, un voyeur, un cochon téléphonique….. L’histoire pourrait continuer ainsi jusqu’à l’infini, sans qu’aucune nouveauté ne trouble son apparente vie paisible. Mais Maria cache un secret et ce sera la découverte d’une voisine d’en face qui lui donnera la confiance nécessaire pour petit à petit dévoiler sa vraie personnalité et son passé plutôt tourmenté…

Note d’I.THALIE :

Le monologue d’Une femme seule — comique et grotesque en même temps — nous redonne, avec la force d’une poésie, «le présent» : le passage des années 60 et 70 à Milan, en Italie. Après le «boom», apportant dans les foyers les électroménagers et la télévision, on s’aperçut que dans cette «Italie qui changeait» il y avait encore des millions de «femmes au foyer». La «liberté sexuelle» butait contre les violences domestiques, l’indissolubilité des mariages, les avortements clandestins. Cette pièce s’ajouta aux luttes qui s’achevèrent avec la victoire aux référendums sur le divorce et l’avortement.

Dans son monologue désespéré et de plus en plus conscient, apparaît «cette fissure qui est capable de mettre en crise les certitudes et de mettre en doute les opinions», comme Dario Fo l’a dit.

Après quarante ans, Une femme seule montre encore son actualité démystifiante et sa force explosive, dans une société où l’on est souvent «seuls» soit dans son propre appartement, soit dans une foule : en lutte, chez soi, avec des ombres, présences et devoirs qui nous poursuivent ou nous conditionnent (le travail, le mari, le beau-frère, le bébé, l’amant…) ; embrouillés, à l’extérieur, parmi l’éclatement de nouvelles alarmantes, scandales et «faits divers» ou incessants débats (parmi lesquels la séculaire question féminine) sur les journaux et dans les médias.

Gabriella Merloni

Cette «femme seule», jouée par Gabriella Merloni et mise en scène de façon très originale par Pierangelo Summa, est un cri passionné et une protestation, dont le public est le contrepoids silencieux; en toile de fond il y a toujours l’ombre présente-absente de la «voisine d’en face», curieuse et en même temps indifférente, de même que la société envers chacun de nous dans les nombreuses vicissitudes de la vie. Enfin, les questions sociales et politiques s’imposent dans la pièce avec une force inexorable, sans fuites ni alibis. La fissure va se muter en gouffre. Petit à petit, la femme seule prend conscience et le voile du pouvoir et de l’hypocrisie s’écroule, pour redonner de l’espace à la connaissance de soi dans un futur incertain et, peut-être affreux, mais, en tout cas, plus responsable et plus libre.

« La connaissance apporte le doute. Surtout du pouvoir », dit Dario Fo.


Note du metteur en scène Pierangelo Summa:

Il s’agit d’un conte de vie ordinaire, d’une fable du quotidien. Comme toute fable, on retrouve une belle femme emprisonnée à l’intérieur d’un château impénétrable, ayant comme unique espoir, une fenêtre. Mais ici, le château est représenté par l’immeuble d’en face, l’ogre par la stupidité et le machisme et pour conclure le prince charmant se révèle ne pas être si charmant que ça. C’est au travers de cette fenêtre que Maria, la femme seule, interpelle le public : tantôt voyeur, tantôt ami solidaire et témoin. J’ai voulu que, à la manière d’un conte, les mots de la femme seule suivent des chemins inattendus en passant d’une approche presque méfiante à une libération progressive et bouleversante du corps de l’actrice.

(Extrait du dossier de presse)

Une femme seule

Théâtre Les Déchargeurs

3 Rue Déchargeurs – 75001 Paris

Métro Châtelet (lignes 4, 7, 11, 14, 1)

Tous les lundi à 21 h 45 jusqu’au 19 décembre 2011

Réservations au: 08 92 70 12 28 (0,34 €/mn)

AVEC LE CODE : « Italiani à Paris »

14 € au lieu de 22€ jusqu’au 19 décembre

Le site de la compagnie I.THALIE : www.ithalie.net/

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