Jeudi 25 mars 2010, à 19 heures, LA LIBRERIA vous invite à une soirée poésie autour de Gabriele D’Annunzio. Elle accueillera à cette occasion Muriel Gallot, traductrice et maître de conférences à l’Université Toulouse-Le-Mirail, à qui l’on doit la publication, dans la collection des Cahiers de l’Hôtel de Galliffet, de cette anthologie bilingue des poèmes du Vate, dont l’œuvre poétique a par ailleurs été très peu traduite en français.
Dans sa préface, Muriel Gallot écrit : « Qui est cet auteur que tout le monde connaît et que personne ne lit, si ce n’est en bibliothèque ? L’artiste, né en 1863 à Pescara et mort en 1938 au Vittoriale (Gardone), appartient autant au 19e qu’au 20e siècle. Fin de siècle décadent ou début de l’éclosion des avant-garde ? Patriote fervent hanté par la romanité ou précurseur des totalitarismes ? Créateur patient d’une œuvre immense et multiforme ou dandy frivole et scandaleux ? Longtemps D’Annunzio a tenu le devant de la scène et de la chronique littéraire. Il collectionnait les gestes militaires – pensant la Première Guerre mondiale, aux côtés des Alliés – et surtout fut à l’origine de l’expédition de Fiume entre 1919-1920, visant à obtenir le rattachement du port à l’Italie, transformée en expérience anarcho-syndicaliste qui vit défiler toute l’Europe. La suite fut plus triste : mauvais compagnon de route de Mussolini, ne se reconnaissant pas dans un présent qu’il avait contribué à forger, il s’enferme au Vittoriale et veille à la luxueuse édition nationale de ses œuvres.
Ses romans, parus entre 1895 et 1901, ont fait son succès en France grâce à un traducteur exceptionnel, Georges Hérelle. Mais D’Annunzio, c’est aussi l’opéra, la Fedra mise en musique par Pizzetti (1911), Le Martyre de saint Sébastien par Debussy, le théâtre interprété par la Duse (La Gioconda) et par Sarah Bernhardt (La Ville morte). On en oublierait le poète, tout aussi fécond, peu traduit et peu accessible. Détesté par Claudel, encensé (mais en privé) par Valéry, il a laissé une œuvre où alternent lyrisme et nationalisme, principalement cinq recueils, chacun portant le nom d’une Pléiade. Les plus célèbres, Maia, et Alcyone (1903), deux récits d’été, l’un en Grèce, l’autre en Toscane, ont pour cadre une nature enflammée par le soleil de midi, baignée par les fleuves et la mer, où se métamorphosent nymphes et faunes. « Très radieux et très grand poète », concluait Marcel Boulenger, dans un article de la NRF, en 1908. »
La Libreria aura également le plaisir de recevoir Cesare Capitani, comédien italien que nombre d’entre vous connaissent et apprécient déjà. Il fera une lecture bilingue tirée des «Poèmes d’amour et de gloire».
LIEN UTILE:
“Retrouver D’Annunzio poète… De L’Alcyone et autres poèmes”, par Muriel Gallot
LA LIBRERIA
89, rue du Fbg Poissonnière
75009 Paris
Gabriele d’Annunzio, Poèmes d’amour et de gloire.
Préface, choix, notes et traduction de l’italien par Muriel Gallot avec la collaboration d’Antonella Capra pour la traduction
Postface d’Annamaria Andreoli
Édition publiée sous la direction de Paolo Grossi avec le soutien de la Fondazione Il Vittoriale degli Italiani
Nous vous suggérons également cette lecture extraite du blog de Pierre Assouline dans la République des livres (28 juin 2008)