Les Chantiers d’Europe 2012 organisé par le Théâtre de la Ville, le Centre culturel Onassis-Athènes et Face à Face, vitrine du théâtre italien contemporain, donnent cette année la parole à “des artistes et des parcours singuliers” pour reprendre l’expression d’Emmanuel Demarcy-Mota, directeur du Théâtre de la Ville. La 3e édition du festival, qui aura lieu du 4 au 15 juin, se concentre sur deux pays: la Grèce et l’Italie.
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CHANTIERS D’EUROPE – 3e ÉDITION
Présentation d’Emmanuel Demarcy-Mota, directeur du Théâtre de la Ville
Chantiers d’Europe est un temps ouvert aux découvertes, aux nouvelles rencontres avec des artistes et des parcours singuliers. En cette année particulière, nous nous sommes
intéressés notamment à la Grèce, à ses compagnies indépendantes, à ses auteurs, et à la place des artistes en ces temps troublés. Parmi les rencontres faites, nous
avons choisi d’inviter trois collectifs de la scène indépendante (Blitz Theatre Group, Pequod & la Compagnie Kanigunda). Encore inconnues en France, chacune de
ces compagnies porte un regard acéré sur l’histoire politique de la Grèce. Ce qu’elle fut hier, ce qu’elle vit aujourd’hui.
Politique, mais aussi poétique des langues, articulent le projet de cette 3e édition de Chantiers d’Europe. Après l’Italie de la «Résistance», marquée par les présences de Roberto Saviano, Ascanio Celestini, Giovanna Marini, après un panorama du Théâtre de Grande-Bretagne, ancré dans les réalités sociales de notre temps, nous nous engageons dans une nouvelle aventure avec la Grèce et poursuivons avec l’Italie.
Venue de Sicile, la Compagnia Zappalà Danza présentera pour la première fois en France sa pièce de danse-théâtre sur la collusion entre mafia et religion. Nous attendons également la venue de la grande Judith Malina, actrice fondatrice du Living Theatre de New
York en duo avec Silvia Calderoni du groupe italien Motus. Fabrizio Arcuri fondateur de la compagnie Accademia degli Artefatti nous fera découvrir son adaptation décapante de “Fragment Fatzer” de Brecht.
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FACE À FACE – Paroles d’Italie pour les scènes de France, 4e édition.
Présentation de Carmela Paternoster, directrice par intérim de l’Institut culturel italien de Paris.
Face à Face est un projet lancé et soutenu par l’Institut culturel italien de Paris, la direction générale pour le spectacle vivant du Ministère italien des Biens et des Activités culturelles et par les instituts culturels italiens de Marseille et de Lyon.
Depuis 2009, il a pour but de promouvoir en France les dramaturgies italiennes contemporaines, en proposant des lectures et des spectacles reflétant la diversité des esthétiques, des langues et des influences régionales italiennes. Chaque année, Face à Face part à la découverte des auteurs et créateurs de théâtre des scènes italiennes actuelles.
Face à Face répond à une initiative jumelle, organisée en Italie par l’ambassade de France à Rome pour la promotion du théâtre contemporain français.
Cette 4e édition continue sa collaboration avec le Théâtre de la Ville de Paris dans le cadre du projet «Chantiers d’Europe». Autres partenaires d’exception : Le Théâtre les Ateliers de Lyon et Le Panta-Théâtre de Caen. La Maison Antoine Vitez soutient cette année encore le projet en traduisant les textes des lectures.
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FOCUS ITALIE: 3 temps forts et 3 lectures
THÉÂTRE
Fatzer Fragments / Getting lost faster – en italien surtitré – de Bertolt Brecht, mise en scène de Fabrizio Arcuri – Accademia degli Artefatti, traduction Milena Massalongo.
mercredi 6 et jeudi 7 juin à 21h au Théâtre des Abbesses
“Fatzer Fragments/ Getting Lost Faster” est le résultat d’un projet ambitieux qui a réuni le Teatro Stabile de Turin et la Volksbühne am Rosa-Luxemburg Platz. On a dit que Fatzer était à Brecht ce que Faust fut à Goethe, un espace laissé volontairement ouvert à la réflexion et l’expérimentation du dramaturge. La pièce “La chute de l’égoïste Johann Fatzer”, plus connue sous le titre de “Fragment Fatzer”, qu’Heiner Müller considérait comme un des textes majeurs du XXe siècle, se situe pendant la Première Guerre mondiale (4 soldats désertent et se cachent dans la Ruhr, attendant une révolution qui ne vient pas). Fabrizio Arcuri propose une lecture percutante de la pièce, nourrie de la situation sociale et politique actuelle.
PERFORMANCE
The Plot is the Revolution – en italien et anglais, traduction simultanée en français – de Enrico Casagrande et Daniela Nicolò – Performance autour du personnage d’Antigone.
samedi 9 juin à 21h aux Abbesses
The Plot is the revolution est la rencontre entre la grande Judith Malina, actrice et fondatrice du Living Theatre et la jeune Silvia Calderoni, actrice de la compagnie italienne Motus. Autour du personnage d’Antigone, c’est une grande leçon de théâtre pour toutes les générations, mais aussi un vibrant témoignage de l’engagement politique de l’acteur de théâtre. « Est-il encore possible d’imaginer le meilleur des mondes comme tant d’utopistes l’ont fait par le passé ? Existe-t-il des espaces de véritables révolutions dans notre Occident assoupi ? »
DANSE CONTEMPORAINE
A. Semu tutti devoti tutti ? – chorégraphie et mise en scène de Roberto Zappalà, musique originale jouée en direct par Puccio Castrogiovanni
mardi 12 juin 21h dans la grande salle du Théâtre de la Ville
Le « A. » c’est celui d’Agathe, la sainte patronne de la ville de Catane. La sainte martyre à qui on arracha les seins pour la punir d’avoir refusé les avances du proconsul. Une fête religieuse lui est vouée, qui figure parmi les plus importantes du monde catholique. Ce jour-là, la ville s’emplit d’une seule clameur, martelée par tous : «Semu tutti devoti ! Tutti !» (nous sommes tous des dévots, tous !). En ajoutant un point d’interrogation, (sommes-nous vraiment tous des dévots ?) Roberto Zappalà pose des questions qui dérangent et brave les non-dits pour dénoncer la mainmise de la mafia sur la population. Sa compagnie est installée précisément à Catane, dont il est originaire.
LECTURES
Sweet home Europa – de Davide Carnevali, traduction Caroline Michel, avec Marie-Armelle Deguy, Alain Libolt et Serge Maggiani
vendredi 8 juin à 19h au Théâtre de la Ville : Café des œillets
Le sort de l’homme et du monde contemporain, la folie de l’argent, le pouvoir et l’aveuglement qu’ils engendrent: une oeuvre remarquable, pour l’intelligence et la subtilité de sa construction narrative et pour la force de son propos, abordé de façon frontale mais non réaliste. La pièce évoque certaines oeuvres d’Edward Bond pour son contenu idéologique, sa noirceur, mais aussi Beckett pour son écriture syncrétique, son humour et sa portée universelle.
Santa Lucia della bella speranza – de Sara Sole Notarbartolo, traduction Vincent Raynaud – dirigé par David Lescot – lecture et mise en espace
lundi 11 juin à 21h aux Abbesses
Quatre orphelins vivent dans l’institut Santa Lucia della Bella Speranza, oubliés de tous, isolés du monde. Arrivés enfants à l’orphelinat, ils y deviennent adultes ; entre-temps les religieux qui s’occupaient d’eux sont partis. Une nuit, l’orphelinat brûle. La police enquête. Un texte écrit en réaction à cette loi de 2001 qui obligeait la fermeture de tous les orphelinats et leur remplacement par des «maisons familiales» (casafamiglia), ce qui a eu pour effet de laisser de nombreux jeunes (orphelins, immigrés, réfugiés) sans lieu de vie. Des personnages à la fois réalistes et grotesques, touchants et dérangeants. Un univers basculant entre l’ironie, l’absurde et le surnaturel.
Italianesi – de Saverio La Ruina, traduction de Federica Martucci et Amandine Melan – par Valérie Dreville et Saverio La Ruina (sous réserve)
mardi 12 juin à 19h au Théâtre de la Ville : Café des œillets
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, des milliers de soldats et de civils italiens se retrouvent prisonniers en Albanie. Nombre d’entre eux – des hommes, pour la plupart – sont condamnés pour activité subversive et rapatriés en Italie. Leurs femmes et leurs enfants, en revanche, sont retenus en Albanie et internés dans des camps de prisonniers où ils resteront plus de quarante ans, oubliés de tous. Le protagoniste de Italianesi (titre qui peut se traduire en français par Italbanais) est un de ces oubliés. Né en 1951 dans le camp, il part en 1991, à la chute du régime, à la recherche d’un père mythifié et découvre une Italie légèrement différente de celle qu’il s’était imaginée…
TARIF RÉDUIT POUR ALTRITALIANI
13€ au lieu de 16€ pour les spectacles en réservant par téléphone ou aux caisses uniquement et en précisant le code ITALIE.
Tarif unique de 5€ pour les lectures –
Réservations au 01 42 74 22 77 (du lundi au samedi de 11h à 19h)
Théâtre de la Ville – Théâtre des Abbesses
2 place du Châtelet
75004 Paris
Les Abbesses
31 rue des Abbesses
75018 Paris