Ce 16 octobre a ouvert la Foire du livre de Francfort, le plus important salon du livre au monde. Cette année, le pays invité d’honneur est l’Italie.
En dépit de cette réjouissante présence italienne, une controverse a dominé l’ouverture de la Buchmesse concernant la présence ou non de Roberto Saviano, écrivain engagé contre le gouvernement de Giorgia Meloni et sa politique ultra conservatrice. L’association des éditeurs italiens qui a sélectionné les quelque 90 écrivains italiens composant la délégation transalpine n’a pas retenu le nom de Saviano, décision perçue par beaucoup comme un choix politique. L’auteur (notamment de Gomorra) s’en était pris sur les réseaux sociaux au «gouvernement le plus ignorant de l’histoire de l’Italie». Il a finalement été invité à la Foire par son éditeur allemand.
En signe de protestation contre son exclusion de la sélection officielle, 41 écrivains italiens ont signé une lettre ouverte pour dénoncer «une ingérence politique de plus en plus étouffante dans le domaine culturel et des arts» et une dégradation de la liberté d’expression dans le pays.
C’est dans ce contexte qu’un intéressant documentaire de 54 minutes a été réalisé par Christoph Goldmann pour ARTE. Il a pour titre : « Italie : Le choc des cultures » et propose une intéressante réflexion nourrie par la rencontre avec des écrivains comme Francesca Melandri, Igiaba Scego, Giulia Caminito, Mario Desiati, Mattia Insolia dans le très symbolique quartier de la Garbatella, au sud de Rome, ancien bastion du Parti communiste qui a vu naître Giorgia Meloni et l’ascension de son parti Fratelli d’Italia.
Nous souhaitions vous le signaler.
Après avoir passé en direct sur la chaîne ARTE, il est disponible EN REPLAY sur ARTE TV jusqu’au 10 janvier 2025 dans la rubrique « Culture » ou sur internet (la langue peut être modifiée) à ce lien :
https://www.arte.tv/fr/videos/119434-000-A/italie-le-choc-des-cultures/
Quand on refuse à un écrivain, dans notre cas Roberto Saviano, et aux artistes en général le droit de ne pas être d’accord avec le discours officiel de l’Etat on peut se demander où s’arrêtera ce dernier quant à la liberté d’expression. L’histoire nous a donné la réponse en maintes occasions. Heureusement des voix porteuses d’espoir finiront par avoir le dernier mot.