Invité sur le plateau de Franceinfo mercredi 28 avril, le journaliste italien PAOLO LEVI, correspondant à Paris pour l’agence de presse italienne Ansa, analyse ce que représente selon lui pour la France et l’Italie l’arrestation réclamée depuis des décennies par l’Italie de sept ex membres des Brigades Rouges ou encore de Lutte continue condamnés dans leur pays pour des actes de terrorisme à la réclusion à perpétuité ou à des peines entre 10 et 20 ans de prison dans les années 1970-80. Une avancée voulue par le président Emmanuel Macron pour «la justice et la réconciliation», qui doit permettre de tourner la page des années de plomb. Une brève intervention de 8 minutes, celle de Paolo Levi, à laquelle il nous paraît intéressant de réfléchir.
«C’est une grande journée pour l’Italie, pour la France et je pense aussi pour l’avenir de l’Europe parce que c’était une des dernières questions qui fâchaient entre les deux soeurs latines d’Europe, l’Italie et la France. Aujourd’hui, il y a une confiance qui est rétablie et je pense qu’ensemble, Rome et Paris pourront vraiment construire ensemble l’Europe de demain, à commencer par la question de la justice aussi où la coopération est de plus en plus fondamentale.»
Source : FranceTVinfo
Je trouve cette « analyse » pour le moins superficielle : la comparaison avec les attentats terroristes islamistes commis en France est hâtive : le fanatisme religieux est une chose, les attentats commis en Italie durant les années de plomb en est une autre. Par ailleurs, il n’est ici question que des Brigate Rosse, alors que l’extrémisme néo-fasciste a fait, sauf erreur de ma part, bien plus de victimes en Italie. Il ne s’agit pas de minimiser quoi que ce soit, mais contextualiser est la moindre des choses. En revanche, concernant la plus grande indépendance de la justice italienne par rapport au pouvoir que la justice française, entièrement d’accord. Et plusieurs lois adoptées en Italie durant cette période l’ont été par referendum (autre différence notable avec la France).