En salles en France à partir du 26 décembre 2018 le dernier film du réalisateur italien Gianni Zanasi, avec Alba Rohrwacher et Elio Germano. Ce film a été présenté lors de la soirée de clôture à la Quinzaine des Réalisateurs du dernier Festival de Cannes et a reçu le Label Europa Cinemas.
Avec: Alba Rohrwacher, Carlotta Natoli, Elio Germano, Giuseppe Battiston, Hadas Yaron, Thomas Trabacchi
Dans «Troppa grazia», le personnage qu’on voit évoluer dans des paysages tout italiens, faits de douces collines et de campagnes foisonnantes (le film a été presque entièrement tourné à Viterbo et en Tuscie, une région située entre le Latium, la Toscane et l’Ombrie), est Lucia (Alba Rohrwacher), une géomètre célibataire de 36 ans qui vit avec sa fille adolescente et qui a du mal à joindre les deux bouts. Elle est timide, scrupuleuse et a un petit ami ouvrier spécialisé qui travaille sur des chantiers (Elio Germano) qui l’a trompée. On fait sa connaissance au moment de la dispute qui va précéder leur séparation. Grâce à un ami (Giuseppe Battiston), la jeune femme parvient à se faire employer par la commune où elle habite: elle va devoir effectuer des mesures et contrôles sur un grand terrain situé en pleine campagne, terrain où va être construit un gigantesque complexe immobilier nommé la Grande Vague. Sauf que quelque chose ne va pas: les documents et cartes qu’on a fourni à notre géomètre ont été falsifiés et ne correspondent pas à la réalité.
Décidée à poursuivre malgré tout son travail et à favoriser ainsi la naissance d’une nouvelle «cathédrale dans le désert», ce qui ne sera probablement pas sans conséquences sur l’environnement, Lucia retourne à la campagne pour poursuivre ses relevés. Là, elle voit s’approcher d’elle une jeune femme coiffée d’un voile (l’Israélienne Hadas Yaron), à mi-chemin entre une migrante et la Madone. Cette incarnation mystique lui réapparaît le soir même, chez elle, et lui intime de devenir sa porte-parole et de faire construire une église là où elle lui est d’abord apparue. Le transcendantal fait ainsi irruption dans le récit, qui garde cependant le ton d’une comédie, et ce jusqu’à la fin. Le conflit entre la laïcité profonde de Lucia et les apparitions surnaturelles donne lieu à des situations pour le moins cocasses. À la conférence de presse de présentation du projet immobilier, par exemple, on voit Lucia se faire empoigner et jeter à terre par une force invisible – car elle est la seule à voir cette madone énergique et brusque, sa madone personnelle. À partir de là, la nouvelle se répand que la Madone est apparue à Lucia et qu’elle ne veut pas que la Grande Vague soit construite. Ainsi soit-il! Eau est le mot-clef qui va conduire au «miracle», et enfin à l’apothéose écologique, de la main dévastatrice de l’ex petit-ami ouvrier.
VALUTAZIONE MINIMA CRITICA DEL NOSTRO CATELLO MASULLO: La commedia surreale, un po’ favola, un po’ apologo, non è un genere frequentato per solito dal cinema italiano. Gianni Zanasi è capace di film intelligenti. Fuori dell’ordinario. Realizza forse non il suo film migliore. Ma ci regala un momento di sincera meraviglia, un inno al bello, che ci apre il cuore. E lo fa con grazia. Non troppa, ma quanto basta.