L’exposition Giorgio de Chirico. La peinture métaphysique (1908-1921) devait ouvrir ses portes le 1er avril 2020 au musée de l’Orangerie. En attendant de pouvoir accueillir à nouveau son public, le musée nous en offre un avant-goût grâce à un parcours virtuel rassemblant une quinzaine d’œuvres commentées. La visite-guidée en italien prévue par Altritaliani ne pourra malheureusement pas avoir lieu !
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La peinture de De Chirico exprime un sentiment d’inquiétante étrangeté. Son réalisme apparent se joue de l’échelle des sujets ou de la perspective tronquée et désoriente le regard du spectateur, l’invite au rêve, à la poésie. Le parcours virtuel de l’exposition revient sur la mise en place de ce vocabulaire plastique singulier en retraçant le parcours et les influences artistiques et philosophiques qui ont nourri l’artiste, entre Munich, Paris et Ferrare. De manière inédite, sont mis en lumière les liens du peintre avec les cercles culturels et littéraires parisiens.
Né en Grèce et formé dans le creuset de la culture classique et du romantisme allemand tardif, Giorgio De Chirico développe les fondements d’une nouvelle conception artistique aux côtés de son frère cadet Alberto Savinio. Élève à l’Académie des Beaux-Arts de Munich à partir de 1908, il découvre la pensée de Nietzsche et Schopenhauer ainsi que les œuvres de Böcklin et de Klinger.
Après un passage à Milan puis Florence, c’est cependant depuis la France, à Paris dès l’automne 1911, qu’il met en place un vocabulaire plastique singulier au contact des révolutions picturales modernistes. Il est très vite remarqué par certaines personnalités artistiques de son temps. Guillaume Apollinaire, Maurice Raynal et André Salmon, mais aussi André Breton, Paul Éluard, Jean Paulhan, sont parmi les premiers à s’intéresser à son œuvre et à la promouvoir. L’exposition trouve ainsi toute sa place au musée de l’Orangerie autour de la figure de Paul Guillaume qui fut le tout premier marchand de Giorgio de Chirico.
De retour en Italie en 1915, il est envoyé avec son frère Savinio à Ferrare pour des raisons militaires et y poursuit ses recherches picturales. La période ferraraise (juin 1915-décembre 1918) est l’occasion pour les peintres Carlo Carrà et Giorgio Morandi de fréquenter les deux frères permettant ainsi la formation de ce que l’on qualifiera plus tard d’ »école métaphysique » et sur laquelle se clôt l’exposition.