Ne tardez pas à aller découvrir cette précieuse petite exposition italienne! Jusqu’au samedi 17 décembre seulement, la galerie Canesso, 26 rue Laffitte, Paris 9e, expose une rareté : neuf chef-d’œuvres du grand maître bergamasque de la nature morte aux instruments de musique: Evaristo Baschenis (1617-1677). C’est une première en France, en collaboration avec le Museo Teatrale alla Scala de Milan et l’Accademia Carrara de Bergame, et sous le patronage de l’Ambassade d’Italie à Paris. L’exposition nous est signalée par l’Association des Historiens de l’Art Italien (AHAI).
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Evaristo Baschenis vivait et travaillait à Bergame, son lieu de naissance. Il s’était spécialisé dans le genre pictural de la nature morte. Parallèlement à sa carrière de peintre, il avait choisi le sacerdoce, ce qui impliquait à l’époque une solide éducation musicale. En tant que musicien, Baschenis a assemblé une impressionnante collection d’instruments et de partitions musicales. Ses natures mortes représentant des instruments de musique sont uniques au 17e siècle et, de son vivant, lui ont procuré gloire et renommée. Tombé dans l’oubli après sa mort, Evaristo Baschenis a été redécouvert il y a plus d’un siècle désormais.
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En 1996, l’Accademia Carrara de Bergame (qui conserve cinq œuvres du peintre sur un corpus connu de cinquante à l’attribution certaine), puis aussi le Metropolitan Museum of Art de New York en 2001-2002 ont dédié, tour à tour, à Evaristo Baschenis, une exposition monographique d’anthologie.
Inventeur d’une iconographie aimée aussi bien des amateurs d’art que de ceux de la musique, Baschenis a anobli le genre de la nature morte en élevant les précieux instruments de la lutherie italienne des ateliers renommés de Brescia, Crémone, Padoue et Venise au rang de protagonistes absolus.
Dans l’immobilité magique de ses compositions, dans le voile de poussière qui recouvre certains instruments, on perçoit le sens de l’attente, comme une méditation métaphysique sur le monde, dans le silence d’un temps suspendu.
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Cette exposition permet, entre autres, d’admirer son chef-d’œuvre, le Triptyque Agliardi (1665 environ), qui comprend l’unique autoportrait connu du peintre, mais aussi des instruments anciens parmi lesquels une épinette, un théorbe romain, une guitare, un violon et une mandoline en prêt de la collection de Giovanni Accornero de Lugano. Un rare tapis «Lotto» (Milan, Galleria Moshe Tabibnia), identique à ceux utilisés par l’artiste dans ses compositions pour magnifier ses instruments de musique, complète cette découverte.
Evolena
Galerie Canesso, 26, rue Laffitte, 75009 Paris. Du lundi au samedi de 11 h à 18 h 30. Tél. 01 40 22 61 71