Au cinéma: Vers un avenir radieux – Il sol dell’avvenire, un film de Nanni Moretti

Avec «Vers un avenir radieux» (Il sol dell’avvenire), au cinéma en France à partir du 28 juin, le maître italien de l’autofiction, Nanni Moretti , renoue avec sa fibre humoristique comme au temps de l’emblématique Journal intime, mais sur l’affiche la trottinette a remplacé la Vespa.

Dans le cast de ce film “réjouissant” et qu’on se réjouit de voir:  Nanni Moretti, Valentina Romani, Mathieu Amalric, Barbora Bobulova, Margherita Buy  (1h35, Italie 2023 – Fandango-Le Pacte)

Ce 16e long-métrage du cinéaste italien a été présenté en concours au récent Festival de Cannes et a remporté un grand succès public et de critique. Nanni Moretti y articule avec grâce et un humour teinté de mélancolie toutes ses obsessions : le cinéma, le couple, la satire politique… Il ne s’épargne pas en incarnant Giovanni, un cinéaste renommé qui s’apprête à tourner son nouveau film dont l’action se situe en 1956, à l’époque de l’invasion soviétique en Hongrie. Mais entre son couple en crise, son producteur français au bord de la faillite et sa fille qui le délaisse, tout semble jouer contre lui ! Toujours sur la corde raide, il va devoir repenser sa manière de faire s’il veut mener tout son petit monde… vers un avenir radieux.

POUR APPROFONDIR:
Permettez-moi de vous recommander d’écouter le podcast (25 mn) de l’émission de France-Culture «Bienvenue au Club» du 26 juin, une interview vivante et chaleureuse de Nanni Moretti réalisée par Olivia Gesbert:
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/bienvenue-au-club/nanni-moretti-j-ai-une-grande-confiance-dans-le-cinema-3879593

Sogni d’oro (1981), La Messe est finie (1986), Palombella rossa (1989)… C’est aux films de ses débuts que Nanni Moretti semble nous renvoyer avec son nouveau long-métrage, Vers un avenir radieux. Hommage au cinéma qu’il aime, dans une époque qui ne semble plus correspondre à ses idéaux, où les plateformes du numérique font la loi et où les Italiens ont oublié leur Histoire.

BANDE-ANNONCE:

 

Note d’intention du réalisateur:
Un film sur le cinéma. L’histoire d’un cinéaste dont la vie a toujours été rythmée par le cinéma et dont les films ont toujours accompagné sa propre vie.
Giovanni tourne un film dont l’action se situe en 1956, à l’époque de l’invasion soviétique en Hongrie. Il croit fermement en ce projet : il est convaincu qu’il est nécessaire de raconter l’histoire du Parti Communiste Italien de l’époque et la façon dont il a manqué l’occasion de se détacher de l’Union soviétique, pour enfin emprunter une voie indépendante. Mais aujourd’hui, plus personne ne se souvient de ces événements, le monde a changé et la manière de faire des films aussi. Alors que Giovanni est convaincu de réaliser un film politique, son actrice pense le contraire : selon elle, Giovanni tourne un film d’amour et ne s’en rend pas compte (et elle a peut-être raison).
Paola, la femme de Giovanni, se rend secrètement chez un psychanalyste pour trouver le courage de le quitter. De plus, pour la première fois, elle produit un film qui n’est pas de Giovanni : un film d’action réalisé par un jeune réalisateur en devenir.
Bien que le monde qui l’entoure soit de plus en plus difficile à déchiffrer et à accepter, Giovanni ne veut pas s’abandonner à une réalité décevante. Et surtout, il ne veut pas renoncer au rêve de pouvoir la changer. Et si la vie et l’histoire ne le lui permettent pas, le cinéma, qui par sa force et son énergie contagieuses transforme la réalité et rend le rêve possible, le lui permet. Ainsi, pendant qu’il s’affaire sur le plateau, il prépare et imagine deux autres films : l’histoire d’amour d’un couple sur plusieurs décennies et « Le nageur », d’après la nouvelle de John Cheever. Comme si les espaces vides de la vie devaient toujours être remplis par le cinéma.
Je voulais que le film suive le flux des pensées et des émotions de Giovanni. Pour cela, tout en racontant une histoire (ou plutôt plusieurs histoires), j’avais besoin d’un scénario ample et libre, capable de contenir différentes couches, tonalités et styles.
Le film traverse différentes crises puis les surmonte grâce au cinéma qui a le pouvoir magique de nous faire redécouvrir la légèreté et l’envie d’être heureux. Malgré tout.
(NANNI MORETTI)

Article précédentA Villa Massena la storia d’Italia s’intreccia con quella della Contea di Nizza.
Article suivantEntretien avec Ezio Mauro: ‘L’homme blanc ou la régression identitaire’ (Liana Levi, 2023)
Evolena
Michèle Gesbert est née à Genève. Après des études de langues et secrétariat de direction elle s'installe à Paris dans les années '70 et travaille à l'Ambassade de Suisse (culture, presse et communication). Suit une expérience associative auprès d'enfants en difficulté de langage et parole. Plus tard elle attrape le virus de l'Italie, sa langue et sa/ses culture(s). Contrairement au covid c'est un virus bienfaisant qu'elle souhaite partager et transmettre. Membre-fondatrice et présidente d'Altritaliani depuis 2009. Coordinatrice et animatrice du site.

1 COMMENTAIRE

  1. Ho visto il film « Il sol dell’avvenire » di Nanni Moretti un paio di mesi fa e ne sono rimasta entusiasta. Il regista tratta le sue tematiche con leggerezza, una velata malinconia e ironia.
    Sebbene piuttosto articolata la trama, si segue bene ed è sorprendente il finale, di speranza e di luce.
    Grazie, Evolena.
    Un cordiale saluto
    Rosella Centanni

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

La modération des commentaires est activée. Votre commentaire peut prendre un certain temps avant d’apparaître.