Du 5 au 28 octobre, la Galerie Rastoll dans le Marais exposera les photographies argentiques de Tommaso Giuntini, italien expatrié en France depuis plusieurs années. Né à Pise, il a été formé très jeune à l’art de l’image par son père et n’a cessé dès lors de poursuivre sa recherche et d’explorer les détails qui peuvent sublimer et rendre un instant parfait. Le monde de la danse est son univers artistique de prédilection. Fasciné par le mouvement, par la façon dont la lumière dessine les corps et les valorise, ses photographies racontent des émotions, des instants suspendus, entre rêve et réalité, et nous donnent à voir un ballet savamment orchestré entre lui et les artistes qu’il photographie.
La galerie Rastoll se trouve à deux pas du Musée Picasso, précisément 16 rue Anastase, 75003 Paris. Elle est ouverte du mardi au samedi de 13h à 19h.
Vous êtes cordialement invités au vernissage jeudi 5 octobre de 19h à 21h
La danse rêvée
La surimpression consiste à exposer plusieurs fois la même surface sensible, possiblement de scènes différentes. Cette technique a largement été utilisée par les photographes du début du siècle dernier, notamment au sein du mouvement surréaliste. Dans un temps où la photographie se cherchait dans la technique, dans le «faire», dans l’expérimentation.
Avec «Au-delà de là», Tommaso Giuntini renoue avec cette photographie première, il bouscule la technique, provoque un support argentique fragile et facétieux, il nous emmène au-delà de l’image commune à l’ère numérique, il nous montre des photographies nées de la traque, de l’essai, de l‘unicité multiple. Investi du monde de la danse qu’il côtoie depuis de nombreuses années, il nous entraine dans l’essentiel d’un procédé et nous ouvre tous les possibles d’une danse universelle et poétique, douce et grise.
Les photographies de Tommaso Giuntini sont intemporelles, elles sont cette danse rêvée que chacun peut ressentir en son for intérieur, sans pouvoir forcément la libérer. Les émotions sont à fleur de peau, le mouvement tendu, retenu. On vit la grâce, la joie, provoquées par l’aboutissement du geste. On pense à Isodora Duncan, aux «gestes» d’Erwin Blumenfeld, aux photographies de mode de Man Ray, à la douce mélancolie des arias de Purcell.
La photographie argentique renaît et Tommaso Giuntini y prend son essor.
(Texte de présentation du photographe Bruno Delamain qui fut son professeur à l’Ecole EFET)
On pourrait même dire (volendo…) « Au delà de l’au-delà », comme un peu le voyage de Dante !