Le romancier Nicola Lagioia remporte le 69e Prix Strega, la plus importante récompense littéraire italienne, avec son roman “La Ferocia” publié chez Einaudi. La proclamation du lauréat 2015 par Francesco Piccolo, vainqueur du Premio Strega de l’an dernier, et Tullio De Maura, président de la Fondation Goffredo e Maria Bellonci a eu lieu jeudi 2 juillet en soirée dans le Ninfeo de la prestigieuse Villa Giulia à Rome.
L’auteur
Nicola Lagioia est né à Bari en 1973. Il a publié les romans Tre sistemi per sbarazzarsi di Tolstoj (minimum fax 2001), Occidente per principianti (Einaudi 2004), Riportando tutto a casa (Einaudi 2009). Il dirige “Nichel”, la collection de littérature italienne des éditions minimum fax et est l’une des voix de Pagina3, la revue de presse quotidienne de Radio3. C’est l’un des fondateurs du blog littéraire minimaetmoralia.com. Il a fait partie des sélectionneurs de la Mostra Internazionale d’Arte Cinematografica de Venise et écrit pour divers journaux et revues.
Le roman
Par une chaude nuit de printemps, une jeune femme marche en plein milieu de la route nationale. Elle est nue et couverte de sang. Elle se découpe dans le noir, les phares d’un camion la mitraillent en plein. Quand, quelques heures plus tard, on la retrouvera dans un parking souterrain, son identité sera révélée: c’est Clara Salvemini, fille aînée de la plus influente famille de constructeurs locaux. Pour tout le monde, c’est un suicide. Mais les choses se sont-elles vraiment passées ainsi? Qu’est-ce qui liait Clara aux affaires de son père? Et le rapport qui la lie à ses trois frères – en particulier avec Michele, l’ombrageux, l’instable, le rebelle – peut-il avoir joué un rôle décisif dans sa mort?
Les villas de la riche banlieue de Bari, les revers de toute ascension sociale rapide, les tensions d’une famille en équilibre entre splendeur et désastre: en utilisant les formes du roman noir, du roman gothique, du récit familial, scandées par un rythme serré et par une galerie de personnages et de regards qui déplacent continuellement le coeur de l’action, l’auteur met en scène le grand drame des années que nous vivons.
Les 4 autres finalistes:
Mauro Covacich avec La Sposa (Bompiani) est arrivé second,
Elena Ferrante avec Storia della bambina perduta (e/o) troisième,
Fabio Genovesi a été classé quatrième avec Chi manda le onde (Mondadori),
ex aequo avec Marco Santagata pour Come donna innamorata (Guanda).
Pour l’anecdote, Elena Ferrante, auteur(e) notamment de la saga
« L’Amica geniale » (L’amie géniale, e/o, 2011, non traduit) n’était pas présente à la présentation – du moins à ce qu’on en sait! Depuis la sortie de son premier livre, en 1992, le monde des lettres transalpin s’interroge sur la personnalité de cet(te) écrivain(e) à succès qui a choisi délibérément, à la manière de Salinger, de ne jamais apparaître médiatiquement et ne livre des entretiens que par écrit. Tout juste pense-t-on savoir qu’il (ou elle) serait né(e) dans la région Naples et aurait choisi de vivre en Grèce….. mais le mystère reste entier.
Evolena
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