Italinscena : « Les nuages retournent à la maison » de Laura Forti, suivi d’une conversation avec l’auteur

Dans la pièce « Les nuages retournent à la maison »[[ LES NUAGES RETOURNENT A LA MAISON de Laura Forti. Mise en scène de Justine Heynemann avec Stéphanie Colonna et Federica Martucci. Traduction de Federica Martucci (Actes Sud-Papiers)]], Laura Forti évoque l’un de ses thèmes de prédilection, l’immigration. L’originalité de la pièce tient, notamment, au fait que le sujet est abordé en adoptant un regard féminin (ce qui est rarement le cas dans la littérature ou au théâtre) à travers la rencontre entre deux femmes que tout sépare. Dans la pièce, Cristina travaille temporairement comme femme de chambre dans l’hôtel de son oncle à Florence. Elle y rencontre une prostituée albanaise qui supporte mal cette intrusion dans son intimité. Lentement, au fil des jours, les deux femmes vont tenter de s’apprivoiser jusqu’à ce qu’un secret éclate et bouscule leurs vies.

Avec pour toile de fond les débarquements massifs de clandestins albanais sur les côtes italiennes, et à travers l’histoire intime d’une possible amitié, la pièce aborde aussi une dimension politique forte et touche à une universalité en s’emparant de sujets qui encensent l’actualité : arrivée massive de migrants en Europe et immigration clandestine, développement des réseaux de prostitution.

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Laura Forti évoque notre rapport aux autres, nos peurs et nos préjugés face à la différence. Et combien il est difficile d’ouvrir la porte à “l’autre” et lui faire une place en nous. Mais aussi comment les valeurs libérales et les belles idées démocratiques peuvent se heurter à la réalité crue. Cela n’est pas sans rappeler le très beau film de Ivano de Matteo sorti en salle cet hiver : La bella gente (Les gens bien). Les gens bien, c’est un couple de quinquagénaires italiens, bourgeois et bohèmes à la fois, aisés et cultivés, qui donnent asile dans leur maison de campagne à une jeune ukrainienne qui se prostitue non loin de là. D’abord méfiante (il faut dire que la prostituée est littéralement enlevée de force par le couple qui veut la “sauver”), la jeune fille est choyée par le couple et redevient peu à peu une femme libre. La cohabitation est idyllique jusqu’à l’arrivée du fils qui marque le début d’une histoire d’amour entre les deux jeunes. Histoire qui remet en cause le mariage du fils et tout l’équilibre familial en place : ressurgissent alors les bas instincts, les préjugés, les réflexes rétrogrades. Sous leurs velléités progressistes et leurs idéaux, “les gens bien” montrent alors un autre visage.
Ces “gens bien” on les retrouve aussi dans la pièce de Laura Forti. Poussée de force sur les trottoirs italiens par un faux fiancé complice des trafiquants et proxénètes locaux, la prostituée albanaise sait ce que “quelqu’un de bien” peut cacher derrière le vernis social et les apparences. Comme le film, la pièce de Laura Forti vient réveiller nos consciences.

C’est sans détours que la pièce nous happe pour faire entendre ce dont l’homme est capable face à la misère humaine, qu’il en soit victime ou qu’il l’exploite. La pièce dérange en mettant en lumière combien l’occident peut être démuni ou lâche face à la mauvaise conscience qui le ronge mais aussi maladroit et empêtré dans ses préjugés alors qu’il rêve de porter haut ses idéaux et poursuit de bonnes actions rédemptrices.

Le danger de ces bonnes actions c’est aussi, on s’en souvient le thème du film de Anne Le Ny : Les Invités de mon père sorti en 2010, dans lequel un médecin retraité, réputé pour son engagement humanitaire, accepte un mariage blanc avec une jeune moldave pour lui éviter l’expulsion. Mais, peu à peu, on devine que sa motivation et son comportement n’ont pas grand-chose à voir avec ses principes humanitaires et ses engagements. Ici aussi, à travers le comportement trouble du vieillard et les réactions de son entourage, les belles idées démocratiques se heurtent à la réalité crue, et, les aspirations les plus nobles comme les bonnes intentions s’entrechoquent avec les préjugés ancrés dans les actions au quotidien.

La pièce de Laura Forti fait aussi écho à d’autres sujets qui alimentent l’actualité: le monde de la prostitution et les violences faites aux femmes. On pense bien sûr à raison aux tout récents scandales sexuels qui éclaboussent jusqu’aux plus hautes personnalités de la vie politique (affaire Rubygate en Italie, affaire DSK…) et qui encore une fois interrogent sur la vision des rapports homme-femme dans notre société. Si la violence à l’encontre des femmes est un fléau inacceptable, il n’en reste pas moins qu’elle demeure une réalité trop forte et généralisée (cette lutte a d’ailleurs été une «Grande cause nationale pour 2010»). En revanche, il est un autre sujet sensible aujourd’hui source de débats et d’opinions divergentes: le statut des prostituées.

Les discussions provoquées en avril par le rapport public rendu (le 13 avril 2011) par la mission d’information de la commission des lois sur la prostitution en France, présidée par la socialiste Danièle Bousquet et visant à instituer une pénalisation des clients de prostituées, ont pu montrer l’hypocrisie qui entoure le sujet.

Face aux partisans de cette pénalisation (la proposition préconise de créer un délit sanctionnant le recours à la prostitution de six mois de prison et 3 000 euros d’amende) dont l’objectif est d’agir pour rendre difficile la pratique de la prostitution sans en faire un délit ni mettre en danger les prostituées, il y a les défenseurs de la prostitution pour qui celle-ci est un mal nécessaire de nos sociétés ou encore l’expression de la liberté individuelle, du corps, comme l’a écrit l’acteur Philippe Caubère (Libération du 14 avril 2011).

Face à la soi-disant fatalité de ce qui serait “le plus vieux métier du monde”, le constat lucide qui s’impose aujourd’hui dans notre démocratie, c’est celui d’une réalité mafieuse, d’une industrie du sexe sans scrupules, d’une traite des humains, d’une criminalité accrue qui bafouent la dignité, la santé et la vie humaine au nom d’intérêts économiques.

C’est dans ce contexte un peu électrique que la Compagnie Les Trois Temps et Soy Création présentent au Festival d’Avignon « Les nuages retournent à la maison », pièce écrite par Laura Forti il y a treize ans mais qui résonne tout aussi fortement aujourd’hui, pièce qui dérange mais s’avère nécessaire.

Sans donner de leçon ou mettre en place un schéma manichéen, mais à la lumière des témoignages réels qu’elle a recueillis et du travail de recherche et de documentation qui entourent son écriture, Laura Forti évoque dans cette pièce les thèmes de l’immigration et le monde de la prostitution.

INFORMATIONS PRATIQUES

Les nuages retournent à la maison
Théâtre des Béliers
8 au 31 juillet à 11h00 – Tous les jours
53 rue du Portail Magnanen 84000 Avignon
Réservations : 04 90 82 21 07


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Conversation avec Laura Forti à l’occasion des représentations de sa pièce Les nuages retournent à la maison (Ed. Actes Sud-Papiers, traduction F. Martucci) au Festival d’Avignon du 8 au 31 juillet à 11h au Théâtre des Béliers, mise en scène par Justine Heynemann avec Stéphanie Colonna et Federica Martucci

Née en 1966 à Florence (Italie), Laura Forti mène de front un travail d’auteur, de traductrice, de comédienne et de metteur en scène. Diplômée en lettre moderne et en histoire du théâtre, Laura a passé trois années à l’Accademia Nazionale d’Arte Drammatica Silvio d’Amico de Rome comme actrice et auteur. Elle collabore avec la compagnie Centrale Produzioni dirigée par Teo Paoli. Elle a déjà écrit plus d’une quinzaine de textes pour le théâtre et prépare un roman. Elle a remporté dans son pays plusieurs Prix qui distinguent son travail d’écriture (prix Ugo Betti, Concours «Enrico Maria Salerno pour la dramaturgie européenne»).

Son théâtre est joué en Italie, en Allemagne, en Suisse, en Autriche et en France où notamment sa pièce Pesach / Passage (prix Ugo Betti 2001) jouée au Théâtre de la Ville – Les Abbesses en 2004, dans une mise en scène de Lukas Hemleb, l’a révélée au public français. Pesach/Le Passage ainsi que deux autres textes (Nema Problema et Les nuages retournent à la maison) sont publiés en français chez Actes Sud-Papiers.

CONVERSAZIONE CON LAURA FORTI IN ITALIANO

Federica Martucci : Puoi precisare come si è svolta la scrittura delle Nuvole?

nuagesLauraforti_1.jpgLaura Forti : Era il 1998, cercavo un testo a due donne da fare con un’altra attrice (anch’io nasco come attrice e allora recitavo). Non trovavo niente che mi piacesse o che fosse abbastanza interessante. Mi cadde l’attenzione su Emigranti di Mrozek: anche se si trattava di due protagonisti maschili la tematica dell’immigrazione e dell’esilio mi attraeva molto, in un primo momento avevo anche pensato di riadattare il testo per me e la mia amica. Poi però mi sono chiesta, come mai non si parla mai di donne immigrate, sempre di uomini? Avevo letto altri testi bellissimi sull’argomento come Schifo di Robert Schneider, visto ottimi film ma sempre in una prospettiva al maschile. Pensandoci bene, nell’immaginario della società l’immigrato, il migrante è spesso maschio forse perchè la migrazione è associata all’avventura, al viaggio, al rischio, prerogative maschili . Del mondo femminile clandestino si sa meno, perchè le donne tendono ad essere più timide, le comunità spesso impediscono loro di parlare, oppure, almeno nel 98, avevano meno spazi per avere incontri, per essere stimolate ad aprirsi, a raccontarsi.

Era l’anno della prima grande ondata di immigrazione albanese in Italia, la gente era terrorizzata dai barconi stracolmi in arrivo, una vera e propria febbre dello straniero. D’altra parte a Firenze, la mia città, non esisteva una comunità albanese, non c’era un luogo frequentato da albanesi dove andare a caccia di informazioni, bisognava procedere per tentativi e passa parola. Anche gli albanesi avevano paura di farsi conoscere. Ho iniziato la mia ricerca andando alla Caritas, conoscendo persone che me ne facevano conoscere altre, ho conquistato la loro fiducia, ho mangiato con loro, sono riuscita a entrare in rapporto con le suore che ospitavano varie ragazze scappate ai racket della prostituzione e ai protettori, ragazze che cercavano di ricostruirsi un’identità o erano in attesa di tornare dalle famiglie in Albania (in molti casi erano state rapite oppure portate in Italia da un falso fidanzato che le aveva vendute). Molte erano poco più che bambine. Con alcune mi sono rivista anche fuori, come la Mirieta a cui ho dedicato la pièce e a cui ho regalato la mia bicicletta. Altre hanno assistito alla nascita del testo collaborando (come la ragazza che ha cantato e tradotto la canzone « Le Nuvole tornano a casa », una ragazza che era stata anche lei prostituta e ha pianto tutto il tempo della registrazione) e sono venute a vedere lo spettacolo che abbiamo fatto, sempre nel 98, una piccola produzione dove io recitavo nel ruolo di Nadia.

Non sono stati rapporti facili nel senso convenzionale, fluidi e lineari, non sono nate vere amicizie. Di Mirieta ad esempio non so più nulla. E’ sparita. Sono rapporti sbilanciati: tu hai tutto, loro hanno poco o niente. In questo senso penso che una parte di me fosse come la Cristina del testo, piena di buone intenzioni ma anche con pregiudizi e paure, come del resto ce n’erano dall’altra parte. La domanda delle Nuvole è proprio questa: quanto siamo davvero disposti a farci attraversare, a farci cambiare dall’altro?

Però questa tensione verso una realtà cosi’ diversa dalla mia è stata importante, vitale, come tutti i salti nel vuoto, un viaggio di conoscenza, utile anche per capire tante cose di me.

FM: Hai scritto Le Nuvole… nel 1998 ma le tematiche sono sempre piu attuali : oggi la storia si ripete con gli sbarchi di popolazioni provenienti dalla Tunisia, dalla Libia, oggi gli scandali sessuali infangano le sfere politiche piu alte. Cosa ti ispira questa attualità rispetto a cio che hai scritto tredici anni fà ?

Les nuages retournent à la maison ©Thierry Le Fouillé

LF : L’immigrazione è un tema che continuo a sentire forte, presente nella mia scrittura. Non a caso nel 2006 ho scritto un altro testo sulle donne immigrate, La Badante/una storia di fantasmi che parla del rapporto tra una Signora e la sua badante rumena, un rapporto pieno di implicazioni affettive e di proiezioni reciproche, turbato dall’arrivo della figlia della badante che introduce un’incognita nella relazione consolidata e la scardina facendo uscire, appunto, i fantasmi e i sentimenti repressi.

Forse sento questo interesse per le persone che vengono da altri paesi perchè sono ebrea, discendente di ebrei russi erranti, in esilio e in fuga in tutto il mondo, scampati a guerre, a dittature, a povertà e queste tematiche mi sono particolarmente affini. Io stessa non mi sento mai a casa.

Per parlare dei due problemi di cui accenni, gli sbarchi dalla Tunisia e gli scandali legati al nostro premier, dovrei allargare il discorso e parlare dell’Italia di oggi che per noi dramaturghi è fonte di continua ispirazione (lo dico con amara ironia). Un’Italia che si è alleata per anni con Gheddafi, autorizzandolo con la sua complicità a rispedire indietro i clandestini, a farli morire nel deserto della Libia o nei campi profughi; un’Italia che da anni utilizza l’equazione immigrato=criminale per ottenere consensi presso la popolazione spaventata dagli arrivi, stremata dalla mancanza di lavoro (non certo per colpa degli immigrati), speculando quindi sulla debolezza sociale e sui bisogni di chi non ha niente; di un’Italia incapace di solidarietà, che ha dimenticato il suo passato di emigrazione e rimanda indietro i barconi, lasciando annegare donne e bambini, di un’Italia che ha cacciato con le pistole gli immigrati africani di Rosano che raccoglievano i pomodori sottopagati al suono di grida fasciste; di un’Italia che è sostanzialmente, intimamente fascista, in cui ancora vive il sogno di Mussolini, che ha bisogno di un dittatore che pensi e decida al posto delle persone; di un’Italia che finge di scandalizzarsi per le varie Ruby, per le orge del premier, ma poi è pronta a strizzare l’occhio e a passarci sopra (in fondo sono debolezze maschili) quando il vero problema non è che Berlusconi faccia le orge a casa sua, questo non scandalizza nessuno, tuttalpiù fa tristezza e schifo, ma che un presidente del consiglio si permetta di comportarsi cosi’ insultando gli Italiani, comprando il silenzio, dicendo bugie, legittimando l’illegalità.

Il vero problema non è lo scandalo sessuale, è la mancanza di valori del paese. Questo è lo scandalo vero: in un paese che si adatta, che si allea con l’ingiustizia, come possono esserci speranze e futuro? Di un’Italia cosi’, mortificata e dolorante, dovrei scrivere e infatti scrivo, sperando che la scrittura arrivi a qualcuno, trovi consensi, diventi un atto politico condiviso e faccia sentire uniti quelli che continuano a resistere a questo spettacolo umiliante e vogliono cambiarlo, con il pensiero e con le azioni.

Direi che rispetto alle Nuvole quello che è cambiato oggi è che adesso si conoscono di più i problemi degli immigrati, le storie delle ragazze costrette a prostituirsi, sono stati fatti servizi in televisione, scritti libri. Ci sono più centri di accoglienza, più associazioni rispetto a dieci anni fa, in passato tutto era più pioneristico e casuale. Con il tempo la società è diventata più multiculturale, ci sono immigrati ormai di seconda, di terza generazione: multiculturale però non vuol dire integrazione e accettazione. Non è cambiato per niente invece il razzismo di fondo e la diffidenza, anzi, direi che sono pure peggiorati per i motivi che ho detto prima, soprattutto per l’interesse di certi politici a presentare gli immigrati come criminali, generalizzando, facendoli diventare il grande nemico, il capro espiatorio della crisi. Non cambia purtroppo la pigrizia di chi si accontenta delle etichette, di chi non è interessato a vedere la persona sotto lo stereotipo.

In questo senso, la storia delle Nuvole è ancora tragicamente attuale. Forse adesso più che raccontare l’immigrato come altro, diverso, straniero, com’era la prostituta albanese alla fine degli anni 90, sarebbe interessante raccontare questa multicultura nelle sue contraddizioni, il cammino dell’integrazione e le sue ombre, i contrasti tra generazioni di immigrati (chi si è inserito e si sente italiano, chi ancora legato alle tradizioni del suo paese), raccontare la guerra tra poveri, italiani e non, per avere un posto di lavoro. Credo che ora, invece che raccontare l’Albania vista dalla cameriera italiana Cristina, racconterei l’Italia di oggi vista con gli occhi di un immigrato.

FM: Nelle Nuvole, una delle protagoniste si ritrova sul marciapiede, costretta a prostituirsi, un animale in trappola sotto la minaccia e la violenza di sfruttatori. In Francia, si discute molto sullo statuto della prostituzione, c’è anche un progetto di legge che propone di penalizzare i clienti, molte voci si sono schierate contro tra cui l’attore Philippe Caubère, cosà ne pensi ?

Les nuages retournent à la maison ©Thierry Le Fouillé

LF: Credo che nonostante l’idealizzazione maschile e una certa ideologia post femminista, la prostituzione non sia quasi mai una libera scelta per la donna, non abbia molto a che fare con la libertà del corpo, con il sesso. La sessualità è libera, fantasiosa, diversa per ognuno, ma parte da un incontro e da una scelta condivisa e reciproca. Nella prostituzione, soprattutto in quella eterosessuale, non vedo sessualità o libertà, vedo rapporti di forza e di potere, sbilanciati soprattutto verso la parte maschile: il cliente paga la donna perchè faccia quello che vuole lui, sia oggetto delle sue fantasie, in virtù del suo denaro, la donna invece concede il suo corpo passivamente senza una vera partecipazione. Perlomeno, mi baso sui fatti, su quello che ho ascoltato.

Ho intervistato molte prostitute e non ho mai sentito nessuna dire che provava piacere durante i rapporti o che amava fare sesso con i clienti, salvo quelle che se ne sono innamorate. E perfino a Amsterdam, città della libera prostituzione, trovo abbastanza deprimente la visione delle ragazze in vetrina, più sono ammiccanti e sicure di sè, più mi sembrano in gabbia. In più il mondo della prostituzione non si limita al semplice rapporto cliente-prostituta ma comprende altre relazioni complesse spesso collegate al mondo della criminalità come quelle con prottettori, pusher, clan mafiosi in concorrenza, relazione comunque nocive per la donna. E’ facile osservare il mondo della prostituzione giocando a fare Bunuel o vedendo le prostitute nell’alone accattivante di un quadro espressionista o di una poesia di Baudelaire, personalmente tutto ciò mi infastidisce perchè mi pare l’ottica snob di chi non prova a immedesimarsi veramente nel problema reale e lo guarda da lontano, speculando intellettualmente e ideologicamente sulla pelle di altre persone.

Il cliente è un fruitore occasionale, consuma la prestazione e torna nel suo mondo borghese. La prostituta spesso nel suo mondo ci resta ed è un mondo problematico. In merito alla domanda specifica però non so se sia sufficiente penalizzare i clienti, come avviene in Svezia ad esempio (potrebbe essere controproducente, si sa che niente attrae di più della trasgressione), e, d’altra parte, trovo altrettanto pericoloso rimanere nel lassismo ipocrita (si sa che ci sono le prostitute ma non si riconoscono loro diritti, non si cerca di capire veramente quali siano le loro condizioni, restano un mondo sommerso e senza voce).

Forse , in primo luogo, bisognerebbe ascoltare di più le donne, dare loro aiuti e vedere cosa preferiscono fare; dare loro la possibilità di decidere – anche se l’idea della prostituta che rilascia regolare ricevuta con tanto di bollo mi fa un po’ ridere. E d’altra parte vorrei tanto chiedere agli uomini perchè nel 2011 sentano questo gran bisogno di andare con una prostituta a pagamento invece che con una donna incontrata per caso. Perchè non rischiano l’incognita di una relazione alla pari, seppur occasionale? Forse gli uomini si sentono minacciati nella loro sessualità da donne sempre più autonome, forti, indipendenti, capaci di scegliere e hanno bisogno di ribadire cosi’ il loro potere? Ecco, questo – i nuovi ruoli, le dinamiche uomo donna nella nostra società – è un argomento ancora inesplorato a mio avviso, un vero problema su cui si potrebbe e dovrebbere discutere molto.

FM : Dimmi se sbaglio ma ho l’impressione che il tuo teatro è segnato dalla ricerca di un equilibrio, un intreccio tra dimensione intima e sfera sociale e politica. Come scegli gli argomenti dei tuoi testi per il teatro, da dove nasce il desiderio o la necessità di scrivere ?

LF : Dipende. A volte sono loro che scelgono me e le storie nascono da un incontro, come le Nuvole o Nema problema, storia vera raccontata da un mio amico che si è ritrovato a combattere nella guerra serbo croata. A volte arrivano dai giornali come Odore di santità che parla di un prete pedofilo, argomento tristemente attuale in Italia, o dell’aborto di una ragazzina di diciotto anni in Blu, scritto quando volevano mettere in discussione la legge 194 che legalizza da anni l’aborto in Italia, a volte il plot viene dal mio vissuto, da un mio bisogno personale di elaborazione come quando ho parlato della famiglia o della malattia. Da sempre sono interessata al mondo, ai problemi del mondo ma ne parlo attraverso le persone, i loro sentimenti. Non scrivo per dimostrare una tesi, per dire è giusto o sbagliato, non sono un politico o un filosofo, ma per far vedere lo sviluppo di un cuore, l’evoluzione di uno stato d’animo, il cambiamento di un pensiero.

In un testo mi piace esprimere dinamiche relazionali e della società, mi interessano le potenzialità di cambiamento, gli incontri tra mondi diversi. Che succede se una studentessa incontra una prostituta albanese? Che succede se si scopre che il proprio padre morente, che è sempre stato un narcisista anaffettivo, si è innamorato di una ragazzina extracomunitaria e ci ha fatto un figlio come in Terapia antidolore? Che succede se una ragazza rumena di seconda generazione non vuole ripetere il destino di sua madre e scardina la relazione consolidata serva-padrona per rivendicare una sua identità? E’ da quel « che succede se » che traggo ispirazione. E’ come un sasso gettato nell’acqua e il testo nasce dai cerchi che il lancio produce.

FM : Il fatto di lavorare dall’inizio della tua carriera anche come attrice e regista ha sicuramente un’influenza quando scrivi per il teatro.

LF : Io sono essenzialmente un’attrice, ho studiato all’Accademia d’Arte drammatica Silvio D’Amico, ho creato un gruppo in Toscana, Centrale produzioni, dove con altri colleghi ho recitato, diretto e lavorato a stretto contatto con gli attori, scrivendo per loro, per la loro fisicità. Credo che essere attrice mi abbia aiutato molto nella scrittura soprattutto a cercare una verità sulla scena, un linguaggio parlato, non letterario, a mettere in bocca a un attore parole della vita di tutti i giorni, che potesse facilmente masticare senza sentirsi a disagio; mi ha aiutato a assecondare il più possibile l’evolversi di un carattere, la sua psicologia, a capire se un certo comportamento sulla scena può essere naturale o verosimile; mi ha aiutato a cercare di seguire i fili di tutti i personaggi nella costruzione di un intreccio (mi metto sempre dal punto di vista dell’attore che ha un personaggio che all’improvviso nel testo non dice più niente, sparisce per pagine e pagine: che cosa fa il poveretto in scena nel frattempo?) Credo inoltre che per uno scrittore di teatro essere un attore o lavorare con una compagnia di attori, provare il suo testo sulla scena e verificarlo con loro da subito, sia vitale e importante.

Purtroppo non è sempre possibile, soprattutto nel teatro ufficiale dove il testo non nasce da improvvisazioni e ricerca, non viene verificato e cambiato con la collaborazione dello scrittore ma è messo in scena in poco tempo per motivi produttivi. Lavorare con gli attori mi ha sempre aiutato molto a capire meglio i miei testi, a migliorarli e a approfondire i personaggi in uno scambio vitale, direi entusiasmante. Li amo molto.

FM : Quali sono stati i tuoi maestri, le tue ispirazioni in teatro ?

LF : Ci sono tanti scrittori che ho letto che mi tornano in mente, magari con una frase, e mi ispirano un testo, una storia. Le ispirazioni però nascono dalle cose più svariate, un’improvvisazione in teatro su un personaggio che apre una possibile pista narrativa, un articolo di giornale con una storia incredibile, un sogno, una scoperta fatta in una seduta di analisi, la musicalità del linguaggio di un libro, l’atmosfera trovata in un racconto o in una poesia che ti accende la fantasia e ti fa venir voglia di ritrovarla, di proseguirla dentro di te. Non credo di avere dei modelli o dei maestri di riferimento specifici. Se vuoi invece che ti dica chi sono i miei autori preferiti posso dirti che amo molto George Tabori che ho anche tradotto in italiano per Einaudi dall’inglese (Cannibali e Mein Kampf), mi piace molto il rapporto viscerale che crea con il pubblico, la sua capacità di scuoterlo con il dolore e il riso, di passare dal comico al tragico. Continuo a pensare che Amleto sia il migliore testo mai scritto, mi piace perdermi in Beckett e nelle atmosfere di Thomas Bernhard, ma adoro anche la leggerezza delle commedie di Woody Allen, mi piace molto mescolare tragedia e umorismo, dare una speranza di evasione dal dramma ai miei personaggi. Quando scrivo un testo mi voglio soprattutto divertire, in questo senso mi sento una bambina che gioca con la sabbia, devo essere io la prima a provare entusiasmo per il castello che sta venendo fuori, appassionarmi alla forma che prende, innamorarmi dell’intreccio e dei personaggi, se perdo interesse o mi annoio, sento che non funziona neanche per gli altri e allora lo butto giù.

FM : il tuo teatro viaggio molto fuori dall’Italia, ci sono stati allestimenti in Germania, Austria, Svizzera, Cile, Francia, come lo spieghi?

LF : Prima di tutto, sono molto contenta che il mio teatro viaggi! Non so dirti perchè, Tabori dice che dio risiede nel caso e un po’ è vero. E’ successo alla fine degli anni 90: proprio le Nuvole tornano a casa che avevo mandato a un festival internazionale di drammaturgia non vinse ma fu notato da un’agenzia austriaca che lo tradusse e con la quale iniziai una lunga collaborazione nei paesi di lingua tedesca, Austria, Germania e Svizzera. Contemporaneamente Lukas Hemleb tramite Angela de Lorenzis, allora lettrice del Theatre National de Strasbourg, notò un altro mio testo Pesach, che aveva vinto in Italia il Premio Betti nel 2001 e iniziò un progetto produttivo poi sfociato al Theatre des Abbesses nel 2004. Da lì il mio rapporto con la Francia è proseguito con Mere/fille prodotto dal Theatre Massalia/La Friche di Marsiglia, diretto da Antonella Amirante, Therapie antidouleur, tradotto da Carlotta Clerici e rappresentato a Parigi con la regia di Yvan Garouel, Nema problema, attualmente in tournèe con la regia di Alain Batis e, naturalmente, Le Nuvole tornano a casa. Ho trovato un grande sostegno anche in Actes Sud che ha pubblicato tre volumi di miei testi. Devo molto alla Francia e mi piace lavorarci.

Il mio lavoro all’estero è un caso ma anche una scelta d’obbligo: in Italia non esiste un mercato per la nuova drammaturgia, si investe poco sugli autori preferendo un repertorio tradizionale, consolidato. Se anche un testo viene prodotto, difficilmente ha una distribuzione interessante, che però servirebbe molto a fare conoscere un autore e ad aiutarlo a affermarsi. Così io ho preso la valigia e mi sono messa in viaggio, un viaggio che mi ha portato a conoscere altre realtà interessanti, alcune lontane come il Cile, altre più vicine ma ugualmente molto stimolanti, come i teatri tedeschi, molto professionali e attivi. In Italia ho avuto la fortuna di incontrare il Teatro due di Parma, un teatro che ha alle spalle una forte esperienza di cooperativa, e di iniziare da qualche anno una collaborazione con loro. Hanno prodotto Nema problema, con la regia di Pietro Bontempo e a novembre produrranno un altro mio monologo, Odore di santità, con Salvatore Cantalupo, attore che proviene dal teatro di Toni Servillo e che forse qualcuno anche in Francia ricorda nel film Gomorra (interpretava il ruolo del sarto); inoltre con loro faccio un lavoro più ampio, curando laboratori per attori, alcune regie, selezionando testi, un po’ quello che dovrebbe fare il drammaturgo e che purtroppo, ripeto, non sempre può fare.

Les nuages retournent à la maison ©Thierry Le Fouillé

FM : Quale è la tua attualità ?

LF : Ho appena finito un romanzo che si chiama « Camminare sulle dita » e racconta la storia dell’esilio a cui è stata sottoposta la mia famiglia negli anni: dalla Russia per la lotta contro lo zar, dall’Italia per le leggi razziali e dal Cile per la dittatura di Pinochet. Il libro è incentrato sulla ricostruzione della figura di mio cugino che ha preso parte attiva alla lotta contro la dittatura ed è morto ucciso dai militari ma cerca di raccontare anche i sentimenti connessi all’esilio sedimentati nella famiglia: il senso continuo di perdita, il sentirsi sempre un fantasma senza radici, la nostalgia e, per contrapposizione, la difficoltà a creare rapporti stabili e duraturi, a vivere una vita normale, scegliendo situazioni rischiose, camminando appunto sulle dita, come i funamboli, sul filo del pericolo e della precarietà.

FM : I tuoi prossimi progetti per il teatro ?

LF : Oltre a Odore di santità al Teatro due, mi piacerebbe trarre una pièce da questo libro, una specie di saga familiare, la storia di una famiglia vista in questo arco di tempo e in questi tre diversi contesti storico-geografici. Ho quasi finito un altro testo che si chiama « Annunci urgenti e speciali » e parla del mercato di organi fatto attraverso il web: ci sono tantissimi disperati che per soldi vendono un rene, o il midollo osseo, sono storie spesso strazianti ma fanno anche riflettere sulla nostra società dove tutto ormai è merce, tutto è comprabile. Fa riflettere sul concetto di dignità umana, un valore che sento sempre più calpestato. Sembra un’inezia, ma è tutto quello che abbiamo: camminare a testa alta e dare un senso alla nostra vita su questa terra.

CONVERSATION AVEC LAURA FORTI EN FRANCAIS

Peux-tu nous expliquer comment s’est déroulée l’écriture de la pièce “Les nuages retournent à la maison” ?

nuagesLauraforti_1.jpgC’était en 1998, je cherchais un texte pour deux personnages féminins à jouer avec une autre actrice (j’ai débuté comme actrice et alors je jouais). Je ne trouvais rien à mon goût ou de suffisamment intéressant. Je tombe sur Les Emigrés de Mrozek. Même s’il s’agissait de deux protagonistes masculins, la thématique de l’immigration et de l’exil m’attirait beaucoup, dans un premier temps j’ai même pensé à réadapter le texte pour moi et cette amie. Puis je me suis demandée pourquoi l’on ne parlait jamais des femmes immigrées, mais toujours des hommes. J’avais lu d’autres textes très beaux sur le sujet comme Saleté (Dreck) de Robert Schneider, vu d’excellents films mais toujours traités dans une perspective masculine. En y réfléchissant bien, dans l’imaginaire de la société, l’immigré est souvent un homme, peut-être parce que la migration est associée à l’aventure, au voyage et au risque, prérogatives masculines. Du monde féminin, on sait moins de choses, parce que les femmes tendent à être plus timides, souvent les communautés les empêchent de parler ou bien, du moins c’était le cas en 1998, elles avaient à disposition moins d’espaces de rencontre où pouvoir se confier, se raconter.

C’était l’année de la première grande vague d’immigration albanaise en Italie, les gens étaient terrorisés par l’arrivée de ces embarcations bondées. Par ailleurs, à Florence, ma ville, il n’y avait pas de communauté albanaise, il n’y avait pas d’endroit fréquenté par des albanaises où aller pêcher des informations. Il fallait procéder par tentatives et bouche à oreille. Même les Albanais avaient peur de se faire connaître. J’ai débuté mes recherches en allant à la Caritas, en rencontrant des personnes qui m’en faisaient connaître d’autres, j’ai gagné leur confiance, j’ai mangé avec eux, j’ai réussi à entrer en contact avec les bonnes soeurs qui hébergeaient quelques filles échappées au racket de la prostitution et aux proxénètes, des filles qui cherchaient à se reconstruire une identité ou attendaient de retourner dans leur famille en Albanie (dans de nombreux cas elles avaient été kidnappées ou bien emmenées en Italie par un “faux” fiancé qui les avaient ensuite vendues). Beaucoup étaient à peine sorties de l’enfance. J’en ai revu certaines en dehors, comme Mirieta à qui j’ai dédié la pièce et à qui j’ai offert ma bicyclette. D’autres ont assisté à la naissance du texte en collaborant (comme la jeune fille qui a chanté et traduit la chanson Les nuages retournent à la maison, une fille qui elle aussi s’était prostituée, elle a pleuré pendant tout l’enregistrement de la chanson) et elles sont venues voir le spectacle que nous avons joué, toujours en 98, une petite production dans laquelle j’interprétais le rôle de Nadia, la femme albanaise.

Ces rapports n’ont pas été faciles comme on l’entend habituellement, c’est-à-dire fluides et linéaires, ils n’ont pas fait naître de vraies amitiés. Par exemple, je n’ai plus de nouvelles de Mirieta. Elle a disparu. Ce sont des relations déséquilibrées : toi tu as tout, elles, peu ou rien. D’une certaine manière, je pense qu’une partie de moi était comme Cristina, l’autre protagoniste de la pièce, pleine de bonnes intentions mais aussi de préjugés et de peurs, comme d’ailleurs il y en avait aussi de l’autre côté. La question des Nuages… est réellement celle-ci : à quel point sommes-nous disposés à nous laisser traverser par l’autre, à accepter d’être changé par lui ?

Mais cette tension vers une réalité si différente de la mienne a été importante pour moi, vitale même, comme tous les sauts dans le vide, un voyage vers la connaissance, utile aussi pour comprendre beaucoup de choses sur moi-même.

Les nuages retournent à la maison ©Thierry Le Fouillé

Tu as écrit Les nuages retournent à la maison en 1998 mais les thèmes sont toujours d’actualité : aujourdhui l’histoire se répète avec les débarquements de populations en provenance de la Tunisie, de la Libye, aujourd’hui les scandales sexuels éclaboussent la sphère politique au plus haut niveau. Que t’inspire cette actualité par rapport à ce que tu as écrit il y a 13 ans ?

L’immigration est un thème que je ressens comme étant très fort, très présent dans mon écriture. Ce n’est pas un hasard si en 2006 j’ai écrit un autre texte sur les femmes immigrées, La Badante/una storia di fantasmi qui parle du rapport entre une vieille dame et sa dame de compagnie roumaine, un rapport plein d’implications affectives et de projections réciproques, troublé par l’arrivée de la fille de la femme roumaine. La jeune femme introduit une inconnue dans leurs liens pourtant bien établis et les bouleverse en faisant ressurgir, justement, les fantômes et les sentiments refoulés.

Peut-être que je ressens un tel intérêt pour les personnes qui viennent d’autres pays parce que je suis juive, descendante de russes juifs errants, en exil et en fuite de par le monde, réchappés aux guerres, aux dictatures, à la pauvreté. Ces questions résonnent particulièrement en moi. Je dois dire que je ne sens jamais vraiment chez moi.

Pour évoquer les deux problèmes auxquels tu fais référence, les débarquements de tunisiens et les scandales liés à notre Président du Conseil, je devrais élargir le propos et parler de l’Italie d’aujourd’hui qui, pour nous dramaturges, est source d’inspiration continuelle (je le dis avec une amère ironie). Une Italie qui s’est alliée pendant des années avec Khadafi, autorisant avec sa complicité à renvoyer chez eux les clandestins, à les faire mourir dans le désert libyen ou dans les camps de réfugiés, une Italie qui depuis des années utilise l’équation immigré = criminel pour obtenir des voix auprès de la population terrifiée par ces arrivées massives, épuisée par le manque de travail (ce qui n’est certes pas la faute des immigrés), spéculant donc sur la faiblesse sociale et sur les besoins de ceux qui n’ont rien, une Italie incapable de solidarité, qui a oublié son propre passé d’émigration et renvoie chez eux les bateaux, laissant femmes et enfants se noyer, une Italie qui a chassé avec les armes et au son de cris fascistes les immigrés africains de Rosano qui cueillaient des tomates pour trois fois rien, une Italie qui est substantiellement, intimement fasciste, où vit encore le rêve de Mussolini, qui a besoin d’un dictateur qui pense et décide à la place des gens, une Italie qui fait semblant de se scandaliser pour les diverses affaires Ruby, pour les orgies de son Président du Conseil, mais qui ensuite est prête à fermer les yeux et passer l’éponge (après tout ce sont des faiblesses masculines) alors que le vrai problème ce n’est pas que Berlusconi organise des orgies chez lui, cela ne scandalise personne, tout au plus cela provoque tristesse et dégoût, le vrai problème c’est qu’un Président du Conseil s’autorise ces comportements en insultant les Italiens, en achetant leur silence, en mentant, en légitimant l’illégalité.

Le vrai problème ce n’est pas le scandale sexuel, c’est l’absence de valeurs dans ce pays. C’est bien là le vrai scandale : dans un pays qui compose, qui s’allie avec l’injustice, comment peut-il y avoir un espoir et un futur ? Sur cette Italie, mortifiée et douloureuse, je devrais écrire et en effet j’écris, avec l’espoir que l’écriture parvienne à quelqu’un, trouve un écho, devienne un acte politique partagé et favorise une union entre ceux qui continuent à résister à ce spectacle humiliant et veulent le changer, par la pensée et les actions.

Pour en revenir aux Nuages…, je dirais que ce qui a changé aujourd’hui, c’est que l’on connaît davantage les problèmes des immigrés, les histoires de ces filles contraintes à se prostituer. Il y a eu des reportages à la télévision, des livres ont été écrits. Il y a plus de centres d’accueil, plus d’associations qu’il y a dix ans où tout était improvisé. Avec les années, la société est devenue multiculturelle, il y a désormais des immigrés de deuxième, troisième génération : mais multiculturelle ne veut pas dire intégration et acceptation. Car, en revanche, le racisme profond et la méfiance, eux, n’ont pas changé, au contraire, je dirais même qu’ils se sont aggravés pour les raisons que j’ai évoquées plus haut, surtout en raison de l’intérêt pour certains politiques de présenter les immigrés comme des criminels, en généralisant, en leur prêtant le visage du grand ennemi, en en faisant le bouc émissaire de la crise. Malheureusement, ce qui ne change pas c’est la paresse de ceux qui se contentent de mettre des étiquettes, de ceux qui ne cherchent pas à découvrir la personne qui vit derrière les stéréotypes.

De ce point de vue, l’histoire des “Nuages” est encore tragiquement actuelle. Peut être qu’aujourd’hui, plutôt que de raconter l’immigré sous l’angle de la différence, de l’altérité, de l’étranger, comme la prostituée albanaise à la fin des années 90, il serait plus intéressant de raconter cette multiculture dans ses contradictions, le chemin vers l’intégration et ses ombres, les contrastes entre générations d’immigrés (qui s’est intégré et se sent italien, qui est encore attaché aux traditions de son pays), raconter la guerre entre pauvres, qu’ils soient italiens ou non, pour la recherche d’un emploi . Je crois, qu’aujourd’hui, au lieu de raconter l’Albanie vue par la femme de chambre italienne, je raconterais plutôt l’Italie actuelle vue à travers les yeux d’un immigré.

Dans Les nuages retournent à la maison, l’une des protagonistes se retrouve sur le trottoir, forcée à se prostituer, un animal en cage sous la menace et la violence des proxénètes. En France, on débat beaucoup du statut à donner à la prostitution, récemment une proposition a même été présentée pour pénaliser le client, de nombreuses voix contraires se sont élevées dont celle de l’acteur Philippe Caubère, toi qui as côtoyé ces femmes et leur univers, qu’en penses-tu?

Les nuages retournent à la maison ©Thierry Le Fouillé

Malgré l’idéalisation masculine et une certaine idéologie post-féministe, je crois que la prostitution n’est presque jamais un libre choix pour les femmes, qu’elle n’a pas grand-chose à voir avec la liberté du corps ni avec le sexe. La sexualité est libre, fantaisiste, différente pour chacun d’entre nous mais elle naît d’une rencontre et d’un choix partagé et réciproque. Dans la prostitution, surtout celle hétérosexuelle, je ne vois pas la sexualité ni la liberté, j’y vois surtout un rapport de force et de pouvoir, déséquilibrés en faveur de l’homme: le client paye la femme pour qu’elle fasse ce que lui veut, pour qu’elle soit l’objet de ses fantaisies en échange de son argent, la femme au contraire cède son propre corps passivement sans vraiment participer. Du moins, je me fonde sur les faits, sur ce que j’ai entendu. J’ai interviewé beaucoup de prostituées et jamais je n’ai entendu l’une d’elle dire qu’elle éprouvait du plaisir durant l’acte ou qu’elle aimait faire l’amour avec ses clients, à part celles qui en étaient tombées amoureuse. Et même à Amsterdam, ville de la libre prostitution, je trouve assez déprimant la vision de ces filles en vitrine, plus elles sont aguicheuses et sûres d’elle, plus elles me donnent d’impression d’être en cage.

J’ajouterais que le monde de la prostitution ne se limite pas au seul rapport client-prostituée mais il comprend aussi d’autres relations plus complexes souvent liées au monde de la criminalité comme les relations avec les proxénètes, les clans mafieux rivaux, relations quoi qu’il en soit dangereuses pour la femme.

Il est facile d’observer le monde de la prostitution en jouant à Bunuel, en regardant les prostituées sur la toile captivante d’un tableau expressionniste ou en lisant une poésie de Baudelaire, personnellement tout cela me dérange parce que j’ y vois l’oeil fermé de ceux qui n’essayent même pas de s’intéresser au problème réel mais qui l’observe de loin, en spéculant intellectuellement et idéologiquement sur la peau des autres. Le client est un jouisseur occasionnel, il consomme la prestation et retourne dans son monde bourgeois. La prostituée, elle, reste dans son monde le plus souvent et c’est un monde problématique.

Pour en revenir à la question de départ, je ne sais pas s’il est suffisant de pénaliser les clients, comme c’est le cas en Suède par exemple (cela pourrait être contre-productif, on sait bien qu’il n’y a rien de plus attractif que la transgression), et, par ailleurs, je trouve tout aussi dangereux de demeurer dans un laxisme hypocrite (on sait qu’il existe des prostituées mais on ne reconnaît pas leurs droits, on ne cherche pas vraiment à comprendre quelle est leur condition; elles peuplent un monde souterrain et sans voix). Peut-être, dans un premier temps, faudrait-il écouter davantage ces femmes, leurs préférences, les aider, leur donner la possibilité de décider -même si l’idée de la prostituée qui délivre une facture en bonne et due forme me fait un peu rire. Puis, j’aimerais aussi demander aux hommes pourquoi, en 2011, ils ressentent tant ce besoin d’aller chez les prostituées au lieu d’aller chez une femme rencontrée par hasard. Pourquoi ne prenne-t-il pas le risque de l’inconnu d’une relation à deux même si occasionnelle ? Peut être se sentent-ils menacés dans leur sexualité par des femmes toujours plus autonomes, fortes, indépendantes, capables de choisir et ont-ils ainsi besoin de confirmer leur pouvoir? Ceci – les nouveaux rôles, la dynamique homme-femme dans notre société- est un sujet encore trop inexploré à mon avis, une vraie question sur laquelle on pourrait et devrait beaucoup discuter.

Dis-moi si je me trompe mais j’ai l’impression que ton théâtre est marqué par la recherche d’un équilibre, une intrigue entre la dimension intime et la sphère sociale et politique. Comment choisis-tu les sujets de tes pièces, d’où naît le désir ou la nécessité d’écriture ?

Cela dépend. Parfois ce sont eux qui me choisissent et les histoires naissent d’une rencontre comme pour « Les nuages retournent à la maison» ou encore Nema problema, une histoire vraie qui m’a été racontée par un ami qui a combattu dans la guerre serbo-croate. D’autres fois, elles arrivent par les journaux comme cela a été le cas pour Odore di santità qui parle d’un prête pédophile, sujet tristement actuel en Italie, ou pour Blu qui traite de l’avortement d’une jeune fille de dix-huit ans alors qu’il était question en Italie de remettre en cause la loi 194 qui légalise depuis des années l’avortement dans le pays, parfois cela vient de mon vécu, de mon besoin personnel d’élaboration comme lorsque j’ai parlé de la famille ou de la maladie.

Depuis toujours le monde m’intéresse, les problèmes du monde m’intéressent mais j’en parle à travers des personnes, leurs sentiments. Je n’écris pas pour défendre une thèse, pour dire ce qui est vrai ou faux, je ne suis pas un politique ni une philosophe, j’écris pour montrer le développement d’un coeur, l’évolution d’un état d’âme, le changement d’une pensée. Dans un texte j’aime exprimer les dynamiques relationnelles et dans la société je suis intéressée par les potentialités de changement, par les rencontres entre des mondes différents. Que se passe-t-il si une étudiante rencontre une prostituée albanaise ? Que se passe-t-il si l’on découvre que son propre père mourant, qui a toujours été un narcissique sans coeur, est tombé amoureux d’une jeune immigrée et lui a fait un enfant comme dans Thérapie anti-douleur? Que se passe-t-il si une jeune fille roumaine de deuxième génération ne veut pas répéter le destin de sa mère et fait sauter le schéma maître-esclave pourtant bien établi pour revendiquer sa propre identité ? C’est à partir de ce “Que se passe-t-il si ? » que je tire mon inspiration. C’est comme un caillou jeté dans l’eau et le texte naît des ronds produits par ce jet.

Le fait de travailler aussi en tant qu’actrice et metteuse en scène depuis le début de ta carrière a certainement une influence lorsque tu écris pour le théâtre.

Je suis essentiellement une actrice, j’ai étudié à l’Accademia d’Arte drammatica Silvio D’Amico, j’ai créé une compagnie en Toscane, Centrale produzioni, dans laquelle j’ai joué avec d’autres, j’ai dirigé et travaillé en étroite collaboration avec les acteurs, en écrivant pour eux, en fonction d’eux. Je pense que le fait d’être une actrice m’a beaucoup aidé dans l’écriture, surtout dans la recherche de la vérité sur scène, la recherche d’un langage parlé, non littéraire, à mettre dans la bouche d’un acteur des mots de tous les jours qu’il puisse mastiquer facilement sans être mal à l’aise; cela m’a aidé à accompagner au mieux l’évolution d’un caractère, sa psychologie, à comprendre si un comportement donné sur le plateau peut être naturel ou vraisemblable; cela m’a aidé aussi à tenter de suivre les fils de tous les personnages dans la construction d’une intrigue (je me place toujours du point de vue de l’acteur qui aurait un personnage qui tout d’un coup dans la pièce ne dit plus rien, qui disparaît pendant des pages, que fait-il le pauvre pendant ce temps sur scène?). Je crois, par ailleurs, que, pour un auteur de théâtre, être un acteur ou travailler avec une compagnie d’acteurs, éprouver son propre texte sur le plateau et le vérifier avec eux sur le moment, est vital et important. Hélas ce n’est pas toujours possible, surtout dans le théâtre “officiel” où le texte ne naît pas des improvisations et de la recherche, n’est pas testé et changé avec la collaboration de l’auteur mais est mis en scène en peu de temps pour des considérations de production. Travailler avec les acteurs m’a toujours beaucoup aidé à mieux comprendre mes textes, à les améliorer et à approfondir les personnages dans un échange vital, plein d’enthousiasme. Je les aime beaucoup.

Quels ont été tes maîtres, d’où viennent tes inspirations en théâtre ?

Il y a eu beaucoup d’auteurs que j’ai lus, dont je me souviens (parfois juste à travers une phrase) et qui m’inspirent un texte, une histoire. Toutefois, l’inspiration vient des choses les plus variées : une improvisation au théâtre sur un personnage qui ouvre une possible piste narrative, un article de journal qui cache une histoire incroyable, un rêve, une découverte lors d’une séance d’analyse, la musicalité de la langue dans un livre, l’atmosphère nichée dans un conte ou une poésie et qui vient titiller l’imagination, te donne envie de la retrouver, de la poursuivre au fond de toi. Je ne crois pas avoir de modèle ou de maître de référence en particulier. En revanche, j’aime beaucoup George Tabori que j’ai traduit de l’anglais vers l’italien pour la maison d’édition Einaudi (Les cannibales et Mein Kampf), j’aime le rapport viscéral qu’il crée avec le public, sa capacité de le secouer par la douleur et par le rire, de passer du comique au tragique. Je continue à penser que Hamlet est le meilleur texte jamais écrit, j’aime me perdre dans Beckett et dans les atmosphères de Thomas Bernhard, mais j’aime aussi la légèreté des comédies de Woody Allen, j’aime beaucoup mêler tragédie et humour, donner à mes personnages l’espoir de s’évader du drame.

Quand j’écris un texte, je veux avant tout m’amuser, d’une certaine façon je me sens comme une petite fille qui joue dans le sable, je dois être la première à ressentir de l’enthousiasme pour le château qui prend forme, à me passionner pour sa forme, tomber amoureuse de l’intrigue et des personnages. Si je ne m’y intéresse pas ou si je m’ennuie, je sais que ça ne fonctionnera pas non plus pour les autres et alors je rase tout.

Ton théâtre voyage beaucoup en dehors de l’Italie, il y a eu des mises en scène en Allemagne, Autriche, Suisse, Chili, France, comment te l’expliques-tu ?

Tout d’abord je suis très heureuse que mon théâtre voyage! Je ne saurais dire pourquoi, Tabori dit que Dieu réside dans le hasard et c’est un peu vrai. Cela s’est passé à la fin des années 90, justement avec Les nuages retournent à la maison qui participait à un festival international de dramaturgie. La pièce ne remporta pas le Prix mais fut remarquée par une agence autrichienne qui le traduisit et avec laquelle commença alors une longue collaboration dans les pays de langue allemande, Autriche, Allemagne et Suisse. Au même moment, Lukas Hemleb par l’intermédiaire de Angela de Lorenzis, alors lectrice au Théâtre National de Strasbourg, remarqua un autre de mes textes Pesach, qui avait remporté en Italie le prix Betti en 2001 et mit en place une production qui fut représentée au Théâtre des Abbesses en 2004. A partir de là, mon lien avec la France s’est poursuivi avec le texte Mère/fille produit par le Théâtre Massalia/La Friche de Marseille, dirigé par Antonella Almirante, Thérapie antidouleur, traduit par Carlotta Clerici et joué à Paris dans une mise en scène de Yvan Garouel, Nema problema, actuellement en tournée dans une mise en scène de Alain Batis et, naturellement, Les nuages retournent à la maison mise en scène par Justine Heynemann. J’ai trouvé un appui précieux chez Actes Sud qui a publié trois volumes avec certains de mes textes.

Je dois beaucoup à la France et j’aime y travailler. Mon travail à l’étranger est lié au hasard mais c’est aussi un choix qui s’impose : en Italie il n’existe pas de marché pour la nouvelle dramaturgie, on investit peu sur les auteurs car on leur préfère un répertoire traditionnel, bien en place. Et même si un texte est produit, il sera difficile d’avoir une distribution intéressante, qui pourtant serait très utile pour faire connaître un auteur et l’aider à s’affirmer. C’est pourquoi j’ai pris ma valise et je suis partie en voyage, un voyage qui m’a conduite à découvrir d’autres réalités très intéressantes, certaines lointaines comme au Chili, d’autres plus proches mais tout autant stimulantes, comme les théâtres allemands, très professionnels et actifs.

En Italie, j’ai eu la chance de rencontrer le Teatro due de Parme, un théâtre qui jouit d’une forte expérience en matière de coopération, et de collaborer avec eux depuis quelques années. Ce théâtre a produit Nema problema, dans une mise en scène de Pietro Bontempo et en novembre il produira un de mes monologues, Odore di santità avec Salvatore Cantalupo, acteur qui vient du théâtre de Toni Servillo et dont certains peut-être en France se souviennent pour l’avoir vu dans le film Gomorra (dans le rôle du tailleur). Par ailleurs, avec ce théâtre, je développe un autre volet de travail en m’occupant de laboratoires pour acteurs, de certaines mises en scène, en sélectionnant des textes, bref en faisant un peu ce que devrait faire un dramaturge mais, je le répète, qu’il n’est pas toujours en mesure de faire.

Les nuages retournent à la maison ©Thierry Le Fouillé

Parle-nous de ce qui t’occupe aujourd’hui ?

J’ai à peine terminé un roman qui s’appelle Camminare sulle dita et qui raconte l’histoire de l’exil auquel ma famille a été forcée pendant des années : de Russie à cause de la lutte contre le tsar, d’Italie à cause des lois raciales et du Chili à cause de la dictature de Pinochet. Le livre s’articule autour de la reconstruction de la figure de mon cousin qui a eu une part active dans la lutte contre la dictature et qui a été tué par les militaires. Mais le livre parle aussi des sentiments liés à l’exil et bien ancrés dans la famille : le sentiment continuel de perte, la sensation d’être un fantôme sans racine, la nostalgie et, à l’opposé, la difficulté à créer des rapports stables et durables, à vivre une vie normale, en choisissant des situations à risque, en marchant sur les doigts, comme les funambules, sur le fil du danger et de la précarité.

Quels sont tes prochains projets pour le théâtre ?

A part Odore di santità au Teatro Due, j’aimerais tirer une pièce de ce livre Camminare sulle dita, une espèce de saga familiale, l’histoire d’une famille vue pendant ce laps de temps et dans ces trois contextes historico-géographiques différents. Je suis aussi sur le point d’achever un autre texte qui s’intitule Annunci urgenti e speciali et qui parle du marché des organes qui s’organise sur le web: Il y a tant de pauvres malheureux qui, pour quelques sous, vendent un rein, ou leur moelle osseuse. Ce sont des histoires souvent déchirantes mais qui font aussi réfléchir sur notre société où tout désormais est sujet à commerce, tout est achetable. Cela fait réfléchir sur la dignité humaine, une valeur qui m’apparaît toujours plus bafouée. On dirait une bagatelle, mais c’est tout ce que nous avons : marcher la tête haute et donner un sens à notre vie sur cette terre.

Propos recueillis par Federica Martucci

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