Draquila, l’Italie qui tremble (Draquila l’Italia che trema), documentaire de Sabina Guzzanti

Présenté hors compétition au Festival de Cannes 2010, « Draquila, l’Italie qui tremble », le documentaire de Sabina Guzzanti, a déclenché l’ire du gouvernement berlusconi. À tel point que le ministre italien de la Culture avait boycotté le Festival… Il sort dès aujourd’hui sur les écrans français. A ne pas manquer !

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draquila-poster.jpgSabina Guzzanti, après le succès de Viva Zapatero, frappe à nouveau le «système Berlusconi» et dénonce ce qui se cache derrière la reconstruction fictive de la ville de L’Aquila après le tremblement de terre du 6 avril 2009. Présenté au Festival de Cannes cette année, le film divise la critique et soulève des interrogations toujours sans réponse, hélas.

Sabina Guzzanti a fait de la satire du Cavaliere son combat. Elle s’était imposée au public italien au cours des années 90 comme actrice, imitatrice et personnalité de la télévision italienne. Ses imitations de Moana Pozzi et de Valeria Marini de même que celles de Berlusconi et D’Alema sont restées gravées dans la mémoire des téléspectateurs. A partir de 2003, elle commence à se sentir en manque de liberté d’expression et, bien que son père Paolo soit sénateur au sein du gouvernement Berlusconi, anime un blog de résistance politique www.Sabina.Guzzanti.it. Ce même sentiment de manque de liberté est à l’origine de la docu fiction Viva Zapatero que le public français a pu apprécier en 2005.

Draquila, l’Italie qui tremble, dénonce l’exploitation du séisme de L’Aquila – 308 morts dans la nuit du 6 avril 2009 – par Silvio Berlusconi discrédité par des scandales sexuels.

Draquila illustre le système Berlusconi, constitué de désinformation et de clientélisme. Epaulé par le chef de la protection civile, Bertolaso, il parque la population de l’Aquila dans des camps où trônent d’immenses écrans à plasma et où les gens ne peuvent tenir des réunions. Les habitants de la ville de L’Aquila doivent vivre dorénavant dans des tentes, ne pourront pas ou plus rentrer chez eux. Berlusconi a en effet mis en place une manipulation très fine, digne des plus grands régimes fascistes : suppression des libertés, aveuglement de la population en lui jetant de la poudre aux yeux et finalement asservissement total de leurs libertés. Le chef de la protection civile avait reçu les pleins pouvoirs. Militarisation des camps, privatisation de la «chose publique», propagande télévisée : toutes les règles ont été bafouées pour le succès d’une entreprise destinée à démontrer l’efficacité du gouvernement.

Sabina Guzzanti filme pendant 9 mois cet état de siège de la ville et de la population utilisant sa caméra et alternant témoignages, images d’archives et animations, les couleurs flashy succèdant aux images jaunes et noires. La latence de l’opposition est exprimée par l’abandon progressif de la tente du Parti démocrate filmé toujours vide et croulant sous la neige…

Sabina Guzzanti montre comment Berlusconi en promettant la reconstruction de la ville en moins de six mois a relogé ses habitants en les confinant dans des maisons, totalement identiques, situées à l’extérieur de la ville et appartenant au gouvernement. Sans que les institutions italiennes se scandalisent ou profèrent le moindre mot.

Le film se termine sur des images de la population de L’Aquila qui reprend possession de la ville et cherche à se réapproprier de son intimité. Mais les paroles prononcées par un émigré chilien laissent matière à réflexion ultérieure…

Chantal Duvois

La bande-annonce du film


DRAQUILA – L’ITALIE QUI TREMBLE : BANDE-ANNONCE
envoyé par baryla. – Regardez des web séries et des films.

Sabina Guzzanti (Draquila). Trasmission « Che Tempo che fa » (15/05/2010)

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