Cinéma italien : La Prima Linea, de Renato De Maria

Le jeune cinéma italien se penche à nouveau sur les sombres «années de plomb» qui ont endeuillé et divisé le pays . «Le Rêve italien» de Michele Placido se mue en cauchemar sanglant.
la-prima-linea-cover.jpgRenato De Maria démonte dans La Prima linea le mécanisme pervers qui pousse un groupe d’activistes aux nobles idéaux et soutenus par le peuple à passer à la lutte armée et s’enfoncer dans une spirale de violence qui conduira à les discréditer auprès de la population, entraînera la dissolution du mouvement et leur perte.

Le film a suscité en Italie de nombreuses polémiques avant sa sortie, certains craignant que l’on ne donne une image trop positive des membres de ce groupe, qu’ils deviennent des héros.

Arrêté par les carabiniers, Sergio Segio (Riccardo Scarmacio) est en route vers la prison où il restera plus de vingt ans. En flash-back, il revoit son action militante, la clandestinité, les débats sur les justifications de la violence, les passages à l’acte (dont l’attentat contre le juge Alessandrini abattu en 1979) et son histoire d’amour avec Susanna (Giovanna Mezzogiorno). Intense suspense lorsqu’il s’apprête à la faire libérer de la prison pour femmes de Rovigo : l’une des plus audacieuses et des plus violentes évasions de cette époque.

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Renato De Maria évite tout romantisme facile et toute empathie à l’égard de ses personnages coupés du monde et devenus des assassins. Aidé par d’excellents interprètes, il va à l’essentiel, en évitant tout point de vue suspect à l’égard de cette douloureuse et tragique période de terrorisme qui impliquait nombre de jeunes Italiens dans des actes de violence politique.

Caroline Boudet-Lefort

La bande-annonce du film :

Un extrait du film :


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