Au Théâtre de la Ville, à Paris, Ascanio Celestini raconte…

ascanio_celestini_50.jpgS’il est un artiste italien qui raconte l’Italie contemporaine, c’est bien Ascanio Celestini, auteur, acteur, depuis toujours engagé dans le social. Il a notamment réalisé plusieurs documentaires, écrit un album de chansons, des textes courts pour la télévision. Il participe actuellement à la réalisation d’un film adapté de son roman la Pecora neraLa Brebis galeuse. Son dernier spectacle, Il razzismo è una brutta storia, lui a été demandé par l’Arci à l’occasion d’une campagne de sensibilisation contre le racisme.

Tout comme Marco Paolini et Giulio Cavalli, il représente la nouvelle génération des acteurs italiens engagés, même si Moni Ovadia dit de lui : « Marco Paolini et moi jouons à être ce qu’Ascanio Celestini est vraiment : un peu plus qu’un acteur, donc un narrateur. Un narrateur d’un pays à la recherche d’un futur ».

Avec La Fabbrica (à Paris, au Théâtre de la Ville – Théâtre des Abbesses jusqu’au samedi 16 janvier inclus), Ascanio Celestini entraîne le spectateur dans les rouages de la réalité industrielle et politique de l’Italie du XXe siècle dont l’histoire est avant tout celle des ouvriers : de Fausto, le chef manœuvre qui a perdu une jambe, de son père et de son grand-père qui portent le même prénom, de Paride Pietrasanta, patron de l’usine, d’Assunta, belle comme une Madone et au secret indicible et de tous ceux qui ont croisé leur destinée.

Entre témoignages, situations extraordinaires, visions magiques et légendes construites jour après jour dans les températures torrides d’un haut fourneau, ce récit hors du commun retrace les grandes étapes de l’usine.

ascanio_celestini.jpgCelle des origines où les ouvriers étaient forts comme le bronze et hauts comme les géants ; celle des ouvriers aristocratiques rendus indispensables à la production jusqu’à être exemptés du service militaire durant la Grande Guerre et tolérés par le régime fasciste malgré leurs idées communistes ou anarchistes ; et enfin la période contemporaine avec une usine qui réduit le nombre de ses travailleurs.

Ascanio Celestini raconte l’Italie des « derniers », ceux qui ne passeront jamais à la télé, l’Italie des « morts blanches » (décès dus à un accident de travail, ndr), l’Italie des ouvriers qui ne se sentent plus représentés par une gauche bourgeoise mais qui ne pourront pour autant jamais voter pour la droite berlusconienne. Celestini raconte une Italie ancienne, faite d’homme et femmes à la recherche d’un espoir pour le futur.

Francesco Piccinini

Directeur d’Agoravox.it

La Fabbrica, d’Ascanio Celestini

Théâtre des Abbesses, 31 rue des Abbesses Paris 18e

Du 5 au 16 janvier 2010, à 20h30, dimanche 10 janvier à 15h

Rencontre-spectacle : Ascanio Celestini raconte…

Dimanche 17 janvier à 17h

Accompagné du comédien francophone Patrick Belbi et du guitariste Matteo d’Agostino, Ascano Celestini proposera des racconti – courts récits issus des témoignages qu’il recueille –, des canzoni impopolari, et évoquera son parcours et sa démarche artistique.

Rencontre organisée dans le cadre du programme FACE à FACE – Paroles d’Italie pour les scènes de France par l’Ente teatrale italiano et l’Institut culturel italien de Paris.

Pour en savoir plus et réserver : Allez dans Le Café des Italiens d’Altritaliani

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